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beaux-arts

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MONET CLAUDE (1840 - 1926)

L.A.S.,

Giverny

14 décembre 1916,

à Sacha GUITRY; 3 pages in-8

au crayon, à en-tête

Giverny

par Vernon. Eure

.

3 000 / 3 500 €

Touchante lettre à Sacha Guitry, regrettant

de ne pouvoir assister à la première de

Jean de La Fontaine

(le 16 décembre 1916,

aux Bouffes-Parisiens).

« C’est un vrai crève-cœur pour moi d’être

obligé de vous retourner les deux fauteuils

que vous m’avez destiné, mais je suis dans

une très mauvaise phase de travail et dans

un état d’énervement impossible. J’ai perdu

des choses bien venues que j’ai voulu meil-

leures et qu’il me faut à tout prix retrouver.

Vous savez la joie que j’aurais eu à assister

à cette première mais je me ratraperai une

fois cette crise passée. Pour le moment je

ne saurais ni m’absenter ni voir personne.

[…] Et l’on dit que je suis un maître... hélas ».

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MONET CLAUDE (1840 - 1926)

2 L.A.S.,

Giverny

24-25 mars 1925,

[au Docteur Charles COUTELA

et au Docteur Jacques MAWAS];

2 pages in-8 chaque à l’encre bleue,

à en-tête

Giverny par Vernon, Eure

.

3 500 / 5 000 €

Bouleversantes lettres de Monet, qui perd

la vue, après son opération de la cataracte

.

[C’est sur les conseils de Clemenceau que

Monet s’est fait opérer de la cataracte en dé-

cembre 1922 par le docteur Charles Coutela.]

24 mai 1925

au Dr COUTELA (inédite). « Que

vous dire, si ce n’est que je suis de plus en

plus découragé, que j’y vois de moins en

moins, aussi bien de loin que de près pour

lire, et que j’en suis arrivé à me demander si

de nouveaux essais soient nécessaires. Venir

à Paris est une chose impossible pour moi à

présent, et je n’ose vous demander de venir

jusqu’ici, mais si cela vous est possible et

que vous le jugiez utile, choisissez votre jour

et venez avec Barbier déjeuner sans façon.

Mais vous trouverez un homme tout à fait

découragé pour ne pas dire fichu »...

25 mars 1925

au Dr MAWAS. « Je suis bien

retard pour vous donner de mes nouvelles,

et le résultat des nouveaux verres, mais ils

me sont parvenus dans un très mauvais

moment, très découragé et ne croyant plus

à de meilleurs résultats, si bien que je n’ai

pas persisté à l’usage de ces lunettes aux-

quelles je me serais peut-être habitué mais

qui m’ont absolument troublé, vision trouble

les moindres tons séparés et outrés. Dès que

je serai dans de meilleures dispositions je

tenterai de m’y faire, bien que je sois, plus

que jamais certain que la vue d’un peintre

ne peut être retrouvée. Quand un chanteur

a perdu sa voix il se retire; le peintre opéré

de la cataracte doit renoncer à peindre; et

c’est ce que je n’ai pas su faire »...

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