20
HEURES DITES DE JEANNE RAOULIN
LIVRE D’HEURES (À L’USAGE DE PARIS)
En latin et en français, manuscrit enluminé sur parchemin
France, Paris, vers 1500-1510
Avec 12 grandes et 16 petites miniatures, attribuées au
Maître de Philippe de Gueldre (16 petites miniatures et 7
grandes) et à un atelier parisien (émule de Jean Pichore ?)
50 000 / 70 000 €
147 ff., manque trois feuillets (après 62, 73 et 102, ancienne foliotation),
écriture gothique à l’encre brune, sauf pour le calendrier (17 lignes)
en lettres rouges bleues ou or, parchemin réglé à l’encre rouge pâle,
18 lignes à la page, écriture à l’encre brune, initiales ornées à l’or
liquide sur fonds bleu ou rouge foncé, bouts-de-ligne de même ou
figurés par des bois écotés dorés, initiales d’une hauteur de 2 lignes
en bleu rehausssé de blanc ou or sur fonds rouge, bleu, ou or parfois
avec motifs floraux, plus grandes initiales de couleur marquant les
grandes divisions liturgiques sur fonds rouge et bleu avec parfois
motifs zoomorphiques (e.g. ff. 44v, 77), bordures enluminées à toutes
les pages (baguette latérales seules pour les feuillets de texte) avec
feuilles d’acanthe colorées sur fond à l’or liquide ou fond réservé
avec fleurs et grotesques, avec 12 grandes miniatures et 16 petites
miniatures.
Reliure moderne de velours rouge cramoisi, dos à 4 nerfs, gardes
anciennes, tranches dorées. Dimensions : 120 x 176 mm.
provenance
1. Manuscrit peint et copié à Paris, pour l’usage liturgique de Paris.
Au feuillet 24v on trouve une miniature à pleine page figurant une
donatrice (commanditaire de ces Heures ?) agenouillée en prière
et dans un cartouche dans l’encadrement architecturé : «
Jehanne
Raoulin
». Elle est présentée par saint Jean-Baptiste, sans doute son
saint patron, ou celui de la paroisse à laquelle elle appartenait.
Note manuscrite rajoutée dans les marges des feuillets 24v-25 :
« Jean Raoulin bachelier en droit pretre du diocese du Mans fut
secretaire du chapitre de l’eglise de Paris depuis 1493 jusqu’au 8 aout
1496. Pierre Raoulin son neveu lui la ceda jusqu’au 16 fevrier 1535. Il
devint en meme temps curé de St Jean le Rond…observé par moi
archiviste de l’eglise de Paris en 1764 ». On consultera aux Archives
nationales, le fonds Série L, Eglises collégiales de Paris, notamment
la cote L 602 : « Eglise collégiale Saint-Jean-le-Rond ».
L’église Saint-Jean-le-Rond était une église de Paris dédiée
à saint Jean-Baptiste aujourd’hui détruite. Elle était accolée au
mur gauche de la nef de la cathédrale Saint-Étienne de Paris, ou
aujourd’hui du collatéral Nord de la cathédrale Notre-Dame de
Paris, à l’emplacement actuel de la rue du Cloître-Notre-Dame. Il est
intéressant de noter que la donatrice est présentée par saint Jean-
Baptiste. Saint-Jean le Rond a conservé longtemps un rôle central
dans les cérémonies baptismales, mais servait également d’église
paroissiale : on y célébrait le culte de sainte Geneviève car la légende
disait qu’au V
e
siècle celle-ci ait réuni dans le baptistère les femmes
parisiennes pour les exhorter à lutter contre Attila par leurs prières.
L’église avait la charge des laïcs vivant dans le cloître Notre-Dame.
Elle était desservie par un collège de huit chanoines, formé de deux
prêtres, de trois diacres et de trois sous-diacres.
2. Annotations à peine lisibles au premier feuillet de garde. On
distingue le nom « Houé » et la date 1764.
3. Vente Lantelme, 29 novembre 1904, n° 21.
texte
ff. 1-12v, Calendrier (usage de Paris), encre rouge, bleu et or, en
français, à l’usage de Paris, avec sainte Geneviève (3 janvier ; 26
novembre) ; saint Landry (10 Juin) ; sainte Aure (4 octobre) ; saint
Denis (9 octobre) ; saint Marcel (3 novembre) ;
ff. 13-18, Péricopes évangéliques ;
ff. 18v-21v, Obsecro te;
ff. 22-24, O intemerata ;
ff. 25-84v, Heures de la Vierge ; manque un feuillet à sexte, avec une
miniature, sans doute une Adoration des mages (fol. 65 ancienne
foliotation, nouvelle fol. 66)
ff. 85-99v, Psaumes de la pénitence ;
71
origine(s)




