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illustration

Il y a 17 miniatures dans ces Heures, dont

trois sont peintes par un autre artiste pari-

sien (Le Maître de Martainville), e.g. ff.

8 ; 9v et 75. Les 14 autres miniatures sont

attribuables à Georges Trubert.

f. 8, Saint Jean l’Evangéliste ;

f. 9v, Saint Luc ;

f. 11, Saint Marc ;

f. 12v, Saint Matthieu ;

f. 13v, Vierge au croissant ;

f. 17, Annonciation ;

f. 25v, Visitation ;

f. 34v, Nativité ;

f. 39v, Annonciation aux bergers ;

f. 43, Adoration des rois mages ;

f. 46v, Présentation au temple ;

f. 50, Fuite en Egypte ;

f. 55v, Couronnement de la Vierge ;

f. 61, David en prière ;

f. 75, Crucifixion ;

f. 79, Pentecôte ;

f. 82, Cadavre sortant d’un cercueil.

Georges Trubert appartient à une famille

d’artistes installée à

Troyes

, en Cham-

pagne, depuis au moins 1364. Son père,

Pierre Trubert, est mentionné dans

les archives comme « peintre et ima-

gier ». Son frère, François, est signalé

comme sculpteur. Son autre frère, Guy

ou Guyot, est mentionné comme facteur

d’orgues. Le troisième, Oudard, est cité

comme « imagier et graveur » (Hamon,

2004). La personnalité de Georges Tru-

bert a été révélée avec précision en

1977 grâce aux travaux de N. Reynaud

et a fait l’objet d’une mise au point par

M.-C. Léonelli (2009) : « Nicole Reynaud

a parfaitement caractérisé le style de

Trubert. Ces pages peintes sont conçues

comme un tout cohérent où la miniature

centrale, l’encadrement, et éventuellement

le texte sont parfaitement liés de façon

à développer des compositions très

monumentales. La très grande variété des

encadrements participe à la solennité de la

mise en page » (Léonelli, 2009, « Bréviaire

de René II de Lorraine », no. 55).

Vraisemblablement formé à Paris, Georges

Trubert est régulièrement nommé dans

les textes et comptes de la cour de René

d’Anjou. Il semble d’abord actif en Anjou,

puis en Provence où il est enlumineur

officiel de la cour à partir de 1467, suc-

cédant sans doute à Barthélemy d’Eyck.

Une salle de travail est aménagée spécia-

lement pour lui, dans l’hôtel particulier du

prince à Avignon. En 1476, il reçoit une

somme d’argent pour effectuer un voyage

à Rome. La même année, il épouse une

Arlésienne nommée Marguerite Bonnot.

Par la suite, il est mentionné comme

valet

de chambre

, office honorifique qui lui

permet de percevoir de généreux subsides.

Après la mort de son mécène, il reste au

service de son héritier, Charles V d’Anjou,

jusqu’à sa mort en 1481. Durant la décennie

1480, il est toujours actif à Avignon, où il

possède des maisons données par son

ancien mécène. Vers 1490, il est appelé

par le petit-fils du roi René, René II de

Lorraine. Il s’installe à sa cour, à Nancy, où

il est actif comme peintre officiel jusqu’à

l’extrême fin du

XV

e

siècle. En mai 1508,

une minute notariale parisienne le signale

comme mort. Plus aucune œuvre ne lui

est attribuée après 1500.

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