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littérature

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COCTEAU JEAN (1889-1963)

Cinq lettres autographes signées à son éditeur

Delamain (Stock)

1923-1950, divers formats, 2 enveloppes conservées.

(Tâches et légères déchirures sur 2 lettres).

1 000 / 1 200 €

- Le Piquey [Gironde], 24 juillet 1923

: « C’est parfait. Mais vous êtes

un diable : vous me montrez un sucre et vous dites - « Vous ne l’aurez

pas, probablement ». Devenez un ange. Préparez-moi de bonnes

vacances en m’écrivant que c’est entendu et que cette « épreuve » (au

sens exact du terme) était l’épreuve suprême. Quelle simplification du

travail si le marquis de Carabas tirait le livre pendant les chaleurs et

profitait du calme actuel. Le papier a l’air de sortir d’une fontaine de

jouvence ou du bain de lait de madame de Pompadour. Dites à Fels

[Florent Fels], pour le nouveau tirage du

Secret

[l’essai de poétique

de Cocteau

Le Secret professionnel

] qu’il vérifie certaines notes de

bas de page, mal mises. Surtout une sur Picasso... ».

Au verso, un important dessin original

en pleine page (plume et

encre noire) émaillé de légendes autographes, représentant Cocteau

à genoux devant l’éditeur avec, entre eux, une grande table chargée

d’un surdimensionné appareil téléphonique relié par fil à l’imprimeur

Darantière en costume de marquis : « Si jamais on tire encore du

Grand écart [ouvrage de Cocteau] notez qu’on corrige « de la reine »

et le jardin d’Eden, non Eaden. Je me jette à vos pieds... Téléphonez

à Darantière... » (2 pages in-12 et une page in-4 sur un même f. in-4

oblong).

- Le Piquey [Gironde], 4 août 1923

: « Votre lettre me

consterne. Le marquis est un escroc [l’imprimeur Darantière] : je

m’en doutais. Il doit avoir ses manchettes pleines de cartes, de dés

pipés. Sauvez l’album... Vos livres ont fait la joie de notre cabane...

Je regarde mes épreuves, le coeur gros. Écrivez-moi au moins qu’il

reste un espoir de les tirer aussi bien. Je vous retourne l’article. Il

n’a pas vu le sujet du livre. Il l’a pris pour du remplissage. Lorsque je

constate l’étrange effet produit par ce livre je pense à votre accueil, à

votre opinion après la première lecture et ma tendre reconnaissance

augmente encore... » (1 page in-4, petits manques de papier avec

atteinte à quelques lettres).

- Villefranche-sur-Mer [près de Nice], mars 1926

: « N’est-ce pas

que le ripolin de opérations, la tisane, les longues lectures, la solitude

ont un vrai charme. Je suis sûr que votre femme ne se plaint pas de

ces petites vacances... Pendant ces haltes on croît repartir... Sans

vous, nos livres, la perspective d’Orphée, maman qui a une jambe

malade, je resterais à Villefranche... » (1 page in-4, taches, petite

déchirure marginale).

- Château de Tal Moor, à Nevez (Finistère), 31 décembre 1943

.

Jean Cocteau annonce l’envoi de sa préface à une nouvelle édition

de Manon Lescaut (1 page in-8, enveloppe). Il séjournait alors dans

le château des Masson-Détourbet en compagnie de Jean Marais

et de Paul Morihien, et c’est là qu’il acheva l’écriture de sa pièce

L’Aigle à deux têtes.

- Apostille autographe signée sur une lettre signée de son agent.

Mai 1950 : « P.S. : Si je donnais un nouvel album de dessins de mes

tapisseries des Gobelins et de la maison que je décore dans le midi

[la maison des Weisweiller à Saint-Jean-Cap-Ferrat] feriez-vous

l’échange avec Gallimard ? ... » (1/4 page in-4)

provenance

Beaussant Lefèvre, 03/12/2010