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les collections aristophil
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BAUDELAIRE CHARLES (1821-1867),
CARJAT ÉTIENNE (1828-1906)
Exceptionnelle photographie
de Charles BAUDELAIRE
Vers 1876, épreuve sur gélatine bichromatée. Dimensions :
23,8 x 19 cm. (Photographie légèrement gondolée, quelques
accrocs en tête et légère rayure).
8 000 / 10 000 €
Matrice pour la publication dans la
Galerie Contemporaine
, vers
1876.
Étienne Carjat fait partie des grands photographes portraitistes
parisiens du milieu du XIX
e
siècle. Esprit bohème comme Nadar,
également journaliste-caricaturiste avant de devenir photographe,
il eut pour clientèle le monde des artistes comme Delacroix ou
Courbet, des poètes et écrivains comme Hugo, Baudelaire, Zola,
Verlaine et Rimbaud, des acteurs comme Frédérick Lemaître et
des mîmes comme Charles Debureau. Après son apprentissage de
photographe auprès de Pierre Petit, il ouvrit son propre atelier en 1861.
Avec Nadar, il fut l’un des premiers à utiliser le collodion qui donnait
des résultats extrêmement précis. L’image de Charles Baudelaire
prise vers 1862 et qui parut en 1878 dans la Galerie Contemporaine,
est devenue le portrait le plus célèbre du poète. C’« est une grande
épreuve qui n’a rien à envier aux portraits de Nadar, ni l’extraordinaire
assise de la figure, ni le clair-obscur dramatique qui creuse les traits,
donnant au regard une intensité presque insoutenable tant elle est
douloureuse. » (Cat. Nadar, 1994, p.84). Baudelaire désapprouvait
fortement la photographie, mais comme le montrent ses carnets, il
se rendit souvent chez Carjat qui est l’auteur de ses plus célèbres
portraits. Baudelaire précise : « Cela [le portrait] n’est pas parfait, parce
que cette perfection est impossible, mais j’ai rarement vu quelque
chose d’aussi bien. » (cité d’après cat. Carjat, 1983, p.22) L’objet
offert ici est la matrice originale qui servit à la production des tirages
en photoglyptie (Woodburytype) pour la
Galerie Contemporaine
publiée de 1876 à 1889 et de 1881 à 1884 par Goupil à Paris. Il s’agit
d’une épreuve positive sur gélatine bichromatée qui présente après
dépouillement à l’eau tiède, un léger relief proportionnel aux valeurs
de l’image : fort dans les noirs et nul dans les blancs. Cette épreuve
est ensuite moulée sur une plaque de plomb à l’aide d’une presse
hydraulique exerçant une forte pression. Les noirs apparaissent alors
en creux sur la plaque qui sert, finalement en matrice d’impression.
Bien que le poète désapprouve la photographie, cette image est
devenue le portrait le plus célèbre de Charles Baudelaire.
CELA [LE PORTRAIT] N’EST PAS PARFAIT, PARCE QUE
CETTE PERFECTION EST IMPOSSIBLE, MAIS J’AI
RAREMENT VU QUELQUE CHOSE D’AUSSI BIEN.
«
»
Cité d’après cat. Carjat, 1983, p.22