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littérature

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BLOY LÉON (1846-1917)

Les Dernières Colonnes de l’Église,

manuscrit

autographe signé, ainsi qu’une lettre autographe

signée à son éditeur

S.l.n.d., 75 feuillets montés sur onglets, dont 71 manuscrits

autographes, écrits au recto à l’encre noire. Maroquin noir,

décor doré, grande croix dessinée au petit fer cruciforme,

alternant ce petit fer avec un fer spécial carré à décor

géométrique, dos à nerfs orné des mêmes fers, encadrement

intérieur frappé aux angles d’une croix entourée de petits

cercles, gardes de soie or. Étui. (René Kieffer).

12 000 / 15 000 €

Manuscrit autographe complet, composé de l’écriture régulière de

Léon Bloy y compris le projet de titre, la page de dédicace et la table.

Annotations de l’imprimeur au crayon bleu. Essai de titre et dédicace (2

p) -- Avant-propos (2 p.) -- François Coppée (5 p.) « La conversion de

Coppée a été le chemin de Damas de tout le monde [...] » -- Ferdinand

Brunetière (5 p.) -- J.K. Huysmans (23 p.) + 4 p. de coupures de presse

-- Paul Bourget (9 p.) -- Quelques autres noms (7 p.) -- Le Dernier poète

catholique Jehan Rictus (15 p.) -- Le Mendiant prie au seuil de l’Eglise

(2 p.) -- Table (1 p.). Maquette complète de l’ouvrage, comprenant des

« Extraits du journal Le Temps. 1 & 2 mai 1903 » placée à la suite du

chapitre Huysmans (3 p.) et la réponse de Huysmans, publiée dans

ce même journal, en réaction à cet article (1 p.). Bloy y critique avec

cruauté des écrivains célèbres tels que Huysmans : « Je ne répèterai

pas le mot terrible de Barbey d’Aurevilly à qui je l’avais présenté &

qui ne put jamais vaincre son antipathie. Il y a de cela seize ou dix-

huit ans Huysmans venait de publier A rebours & j’étais seul encore

à pressentir la courbe infiniment elliptique par laquelle ce disciple de

Médan devait arriver un jour au catholicisme de bibelot […] De là le

manque absolu de générosité d’esprit qui fait partie de la célébrité de

cet écrivain. De là aussi, très certainement, cette haine carthaginoise du

lyrisme, de la mélodie dans le discours qui est sa marque indélébile.

Quant une phrase pourrait finir avec éloquence, Huysmans la mutile

tout à coup, lui coupe la queue méchamment, perversement avec

des cisailles grinçantes & ébréchées, de même qu’un barbare ou un

méchant garçon qui détruirait à plaisir une belle chose (p. 22) […] Il parle

quelque part de l’impuissance, de l’inefficacité de sa prière. Je crois

bien. La prière est un don de Dieu, gratuit sans doute, comme tous

ses dons, mais l’on ne peut pourtant pas supposer départi à un cœur

si bas. Ce serait trop inouï d’avoir cruellement poussé son frère dans

les ténèbres après l’avoir dépouillé, de triompher de ce crime depuis

quinze ans & de recevoir quand même les baisers de la bouche de

Jésus-Christ ! C’est assez terrible déjà d’être devenu, de cette manière,

la plus cannelée d’entre les dernières colonnes de son Eglise (p. 25) […]

Ils ont repoussé Hello, ils ont en horreur Barbey d’Aurevilly, ils n’ont

pas même voulu connaître Verlaine, mais ils se jettent à Huysmans, &

il faut tout de même leur dire merci. C’est à sangloter » (p. 37).

Huysmans avait été pourtant son ami pendant quelques années. En

effet, en septembre 1885. Bloy passe quelques jours chez lui à Lourps-

en-Brie (Seine et Marne). Bloy écrira au sujet

d’En rade

, dont il assista

à la rédaction au cours de son séjour, un élogieux compte rendu dans

L’Art moderne

. Dès 1889, leurs rapports se figent, faits d’incompré-

hension et de malentendus mutuels. Le 1er juin 1891, il publie dans

La

Plume

un article sur Là-bas de Huysmans qui scellera leur rupture.

Lettre autographe signée de Bloy à son éditeur Alfred Vallette, Lagny,

12 août 1903, 1 page sur un feuillet in-8, montée sur onglet

. La lettre

accompagne une dernière version d’une partie du texte et un ajout à

une note « Au revoir, mon cher Vallette. On ne s’amuse pas dans ma

peau. ». Ce texte a paru au

Mercure de France

en 1903.