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les collections aristophil
474
BAUDELAIRE CHARLES (1821-1867)
Les Fleurs du mal,
édition originale du roman avec
sept pièces autographes dont une lettre écrite par
Jules BARBEY D’AUREVILLY
Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1857. In-8, plein
maroquin noir, filets à froid sur les plats, dos à cinq nerfs
titré or, tranches dorées, doublures de maroquin rouge
à filets dorés, gardes de moire noire, couverture et dos
conservés (Canape, R.D. 1922).
Édition originale.
15 000 / 20 000 €
Baudelaire avait publié en revue, au fil des années, un grand nombre
de poèmes revus et corrigés. Une cinquantaine de poèmes étaient
entièrement nouveaux. Le manuscrit des
Fleurs du mal
fut remis au
correspondant parisien de Poulet-Malassis le 4 février avec un peu
de retard. L’éditeur, lui, était préoccupé par de tout autres problèmes :
des questions de calendrier et de décompte des lignes à imprimer. A
la différence d’autres éditeurs, Poulet-Malassis conserva son amitié
à Baudelaire qui ne lui en tint pas rigueur.
1/
Lettre autographe signée « Ch Baudelaire » de Charles Baudelaire
à Poulet-Malassis, 6 juin 1857, 1 page in-8 à l’encre
: « Décidément
mon cher ami, pourquoi ne m’écrivez-vous pas ? […] Qu’est-ce qui
vous empêche de me communiquer de bonnes épreuves (après
corrections faites et avant le tirage) ? Mais il est impossible de jamais
obtenir de vous quoi que ce soit de régulier ». Entre la remise du
manuscrit début février et la mise en vente de l’ouvrage le 25 juin
1857, une bataille acharnée sera menée par le poète pour la perfection
typographique de son œuvre.
2/
Lettre autographe signée de Poulet-Malassis à Charles Asselineau,
1
er
février 1857, 3 pages à l’encre bleue
: Poulet-Malassis appelle
Asselineau à la rescousse.
3/
Lettre autographe signée de Poulet-Malassis à Charles Asselineau,
18 novembre 1876, 2 pages in-8 à l’encre
: relative aux
Fleurs du mal
.
4/
Lettre autographe signée de Paul de Molenes à Charles Baude-
laire, 1 page in-8 à l’encre
: Paul de Molenes, écrivain et dandy, à qui
Baudelaire consacre une notice après sa mort, parlant de lui comme
« un de nos plus charmants et délicats romanciers ». Paul de Molenes
remercie Baudelaire pour l’envoi des
Fleurs du mal
.
5/
Lettre autographe signée du Baron Henri d’Ideville à Poulet-Ma-
lassis
,
3 juillet 1857, 1 page in-8 à l’encre
: lui demande l’envoi des
Fleurs du mal
.
6/
Lettre autographe signée de Lanier, imprimeur, à Poulet-Malassis,
4 juillet 1857, 1 page et demie in-8
: intéressant document qui semble
le premier à annoncer l’hypothèse d’une saisie des
Fleurs du mal
.
Le processus s’enclenche avec la publication d’une diatribe contre
les
Fleurs du mal
dans
Le Figaro
. « L’odieux y coudoie l’ignoble ; le
repoussant s’y allie à l’infect … ce livre est un hôpital ouvert à toutes
les démences de l’esprit, à toutes les putridités du cœur ». La machine
judiciaire se met en branle : dès le 7 juillet la direction de la sûreté
publique saisissait le Parquet qui donna dix jours plus tard un avis
favorable aux poursuites et ordonna la saisie de l’ouvrage.
7/
Lettre autographe signée de Jules Barbey d’Aurevilly à Charles
Baudelaire, 17 août 1857, 1 page in-8 à l’encre rouge, adresse auto-
graphe conservée
: « Mon cher oublieux, si j’avais vu vos placards,
ils seraient déjà chez Brucker et sous les yeux de notre grand ami
Pinard. N’oubliez pas au moins pour demain […] (tâche d’encre rouge)
Voilà un pâté … ce que c’est que de penser aux juges ! Bonjour. Je
déjeune avec Charles. Y aura-t-il un pâté ? Vous êtes un bandit d’oubli
et de paresse qu’on a tort d’aimer […].
L’on joint à l’exemplaire sept pièces autographes.
Exemplaire exceptionnel.