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les collections aristophil

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BAUDELAIRE CHARLES (1821-1867)

Les Fleurs du mal,

édition originale du roman avec

sept pièces autographes dont une lettre écrite par

Jules BARBEY D’AUREVILLY

Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1857. In-8, plein

maroquin noir, filets à froid sur les plats, dos à cinq nerfs

titré or, tranches dorées, doublures de maroquin rouge

à filets dorés, gardes de moire noire, couverture et dos

conservés (Canape, R.D. 1922).

Édition originale.

15 000 / 20 000 €

Baudelaire avait publié en revue, au fil des années, un grand nombre

de poèmes revus et corrigés. Une cinquantaine de poèmes étaient

entièrement nouveaux. Le manuscrit des

Fleurs du mal

fut remis au

correspondant parisien de Poulet-Malassis le 4 février avec un peu

de retard. L’éditeur, lui, était préoccupé par de tout autres problèmes :

des questions de calendrier et de décompte des lignes à imprimer. A

la différence d’autres éditeurs, Poulet-Malassis conserva son amitié

à Baudelaire qui ne lui en tint pas rigueur.

1/

Lettre autographe signée « Ch Baudelaire » de Charles Baudelaire

à Poulet-Malassis, 6 juin 1857, 1 page in-8 à l’encre

: « Décidément

mon cher ami, pourquoi ne m’écrivez-vous pas ? […] Qu’est-ce qui

vous empêche de me communiquer de bonnes épreuves (après

corrections faites et avant le tirage) ? Mais il est impossible de jamais

obtenir de vous quoi que ce soit de régulier ». Entre la remise du

manuscrit début février et la mise en vente de l’ouvrage le 25 juin

1857, une bataille acharnée sera menée par le poète pour la perfection

typographique de son œuvre.

2/

Lettre autographe signée de Poulet-Malassis à Charles Asselineau,

1

er

février 1857, 3 pages à l’encre bleue

: Poulet-Malassis appelle

Asselineau à la rescousse.

3/

Lettre autographe signée de Poulet-Malassis à Charles Asselineau,

18 novembre 1876, 2 pages in-8 à l’encre

: relative aux

Fleurs du mal

.

4/

Lettre autographe signée de Paul de Molenes à Charles Baude-

laire, 1 page in-8 à l’encre

: Paul de Molenes, écrivain et dandy, à qui

Baudelaire consacre une notice après sa mort, parlant de lui comme

« un de nos plus charmants et délicats romanciers ». Paul de Molenes

remercie Baudelaire pour l’envoi des

Fleurs du mal

.

5/

Lettre autographe signée du Baron Henri d’Ideville à Poulet-Ma-

lassis

,

3 juillet 1857, 1 page in-8 à l’encre

: lui demande l’envoi des

Fleurs du mal

.

6/

Lettre autographe signée de Lanier, imprimeur, à Poulet-Malassis,

4 juillet 1857, 1 page et demie in-8

: intéressant document qui semble

le premier à annoncer l’hypothèse d’une saisie des

Fleurs du mal

.

Le processus s’enclenche avec la publication d’une diatribe contre

les

Fleurs du mal

dans

Le Figaro

. « L’odieux y coudoie l’ignoble ; le

repoussant s’y allie à l’infect … ce livre est un hôpital ouvert à toutes

les démences de l’esprit, à toutes les putridités du cœur ». La machine

judiciaire se met en branle : dès le 7 juillet la direction de la sûreté

publique saisissait le Parquet qui donna dix jours plus tard un avis

favorable aux poursuites et ordonna la saisie de l’ouvrage.

7/

Lettre autographe signée de Jules Barbey d’Aurevilly à Charles

Baudelaire, 17 août 1857, 1 page in-8 à l’encre rouge, adresse auto-

graphe conservée

: « Mon cher oublieux, si j’avais vu vos placards,

ils seraient déjà chez Brucker et sous les yeux de notre grand ami

Pinard. N’oubliez pas au moins pour demain […] (tâche d’encre rouge)

Voilà un pâté … ce que c’est que de penser aux juges ! Bonjour. Je

déjeune avec Charles. Y aura-t-il un pâté ? Vous êtes un bandit d’oubli

et de paresse qu’on a tort d’aimer […].

L’on joint à l’exemplaire sept pièces autographes.

Exemplaire exceptionnel.