![Show Menu](styles/mobile-menu.png)
![Page Background](./../common/page-substrates/page0029.jpg)
27
littérature
470
BARBEY D’AUREVILLY JULES (1808-1889)
La Belle Affaire,
manuscrit autographe
S.l.n.d., 3 pages in-4 à l’encre violette, rouge et noire, sur
3 feuillets de papier vélin. (Les feuillets, qui portent des
indications au crayon typographique bleu ont été découpés
pour la mise en page et remontés. Le manuscrit porte
33 corrections autographes). (Traces de scotch et légers
manques de papier).
1 500 / 2 000 €
Féroce critique théâtrale, dans laquelle Barbey exprime ses opinions
sur les femmes tout en rendant hommage à Baudelaire et Stendhal.
Superbe manuscrit aux encres de couleurs tout à fait représentatif
de l’esprit de Jules Barbey d’Aurevilly.
À côté de son œuvre romanesque, Barbey d’Aurevilly est l’auteur
d’un très grand nombre d’articles de critiques, littéraire, théâtrale et
politique, que l’écrivain donna principalement au journal
Le Pays
.
À côté de quelques articles louangeurs, comme celui consacré aux
Fleurs du mal
, ceux-ci étaient surtout l’occasion pour Barbey de
donner libre cours à sa verve polémique et à dénoncer la bêtise
sous toutes ses formes.
Dans cet article publié le 26 septembre 1869, il choisit pour victime
Édouard Cadol (1831-1878), auteur dramatique, romancier et journa-
liste aussi prolifique que médiocre, qui fut un temps le collaborateur
de Jules Verne.
Celui-ci avait porté à la scène l’année précédente une autre pièce,
Les Inutiles
, ce qui donne à Barbey l’occasion d’écrire à propos de
La Belle Affaire
: « L’auteur, M. Cadol, l’auteur aussi des Inutiles,
l’avait inutilement portée de porte en porte et l’avait fait prendre
(enfin !) au Château-d’Eau, où elle avait été jouée inutilement. […]. Ni
M. Cadol, ni personne, ni parmi ceux qui font les pièces, ni parmi
ceux qui recommencent les pièces faites, personne à présent n’est
capable de faire avec ce dernier ridicule du temps [le féminisme !],
une comédie, et pourtant c’est la seule profonde et réelle comédie
qui nous reste encore à écrire dans ce temps où l’égalité a fait brant
de tout. En supprimant les rangs et leurs empilements les uns sur les
autres, source inépuisable de comique, l’Egalité faisait déjà écrire en
1839 à Stendhal, le grand observateur, que la comédie était à présent
impossible, mais il oubliait la seule chose qui soit encore debout au
milieu de tous les ridicules mis à bas autour d’elle, le ridicule de la
femme prétendant être l’égale de l’homme, le ridicule du monde
renversé. ».
« On a cru – ce qui n’est pas trop bête que la petite vieille de M.
Cadol (j’aime mieux celles de Baudelaire) […] ».
Provenance
Pierre Bergé, 02/03/2005