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littérature

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BARBEY D’AUREVILLY JULES (1808-1889)

La Belle Affaire,

manuscrit autographe

S.l.n.d., 3 pages in-4 à l’encre violette, rouge et noire, sur

3 feuillets de papier vélin. (Les feuillets, qui portent des

indications au crayon typographique bleu ont été découpés

pour la mise en page et remontés. Le manuscrit porte

33 corrections autographes). (Traces de scotch et légers

manques de papier).

1 500 / 2 000 €

Féroce critique théâtrale, dans laquelle Barbey exprime ses opinions

sur les femmes tout en rendant hommage à Baudelaire et Stendhal.

Superbe manuscrit aux encres de couleurs tout à fait représentatif

de l’esprit de Jules Barbey d’Aurevilly.

À côté de son œuvre romanesque, Barbey d’Aurevilly est l’auteur

d’un très grand nombre d’articles de critiques, littéraire, théâtrale et

politique, que l’écrivain donna principalement au journal

Le Pays

.

À côté de quelques articles louangeurs, comme celui consacré aux

Fleurs du mal

, ceux-ci étaient surtout l’occasion pour Barbey de

donner libre cours à sa verve polémique et à dénoncer la bêtise

sous toutes ses formes.

Dans cet article publié le 26 septembre 1869, il choisit pour victime

Édouard Cadol (1831-1878), auteur dramatique, romancier et journa-

liste aussi prolifique que médiocre, qui fut un temps le collaborateur

de Jules Verne.

Celui-ci avait porté à la scène l’année précédente une autre pièce,

Les Inutiles

, ce qui donne à Barbey l’occasion d’écrire à propos de

La Belle Affaire

: « L’auteur, M. Cadol, l’auteur aussi des Inutiles,

l’avait inutilement portée de porte en porte et l’avait fait prendre

(enfin !) au Château-d’Eau, où elle avait été jouée inutilement. […]. Ni

M. Cadol, ni personne, ni parmi ceux qui font les pièces, ni parmi

ceux qui recommencent les pièces faites, personne à présent n’est

capable de faire avec ce dernier ridicule du temps [le féminisme !],

une comédie, et pourtant c’est la seule profonde et réelle comédie

qui nous reste encore à écrire dans ce temps où l’égalité a fait brant

de tout. En supprimant les rangs et leurs empilements les uns sur les

autres, source inépuisable de comique, l’Egalité faisait déjà écrire en

1839 à Stendhal, le grand observateur, que la comédie était à présent

impossible, mais il oubliait la seule chose qui soit encore debout au

milieu de tous les ridicules mis à bas autour d’elle, le ridicule de la

femme prétendant être l’égale de l’homme, le ridicule du monde

renversé. ».

« On a cru – ce qui n’est pas trop bête que la petite vieille de M.

Cadol (j’aime mieux celles de Baudelaire) […] ».

Provenance

Pierre Bergé, 02/03/2005