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les collections aristophil
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STENDHAL, BEYLE HENRI DIT (1783-1842)
Extrait de Vasari pour la vie d’Andrea del Sarto,
manuscrit autographe
[Milan], 24-25 janvier 1812 et [Paris], 5 juin 1814. 28 pages
in-folio sur papier réglé, paginées de 3 à 30 avec 2 pages
de titres autographes. Maroquin rouge, filets dorés sur les
plats, dos à 6 nerfs orné de fleurons et titre doré, dentelles
sur les doublures (Rivière and son).
20 000 / 25 000 €
Stendhal a daté la préparation de ses notes de lecture : «
24 J[anvie] r
1812
» en haut à gauche des pages 5 et 11 puis «
25 Jr 1812 »
sur les
pages 12 et 20 ; enfin, reprenant son manuscrit deux ans plus tard,
datant la dernière page du «
5 juin 1814, en ne trouvant pas mon nom
parmi ceux des Pairs »
.
C’est en 1811, lors de son séjour en Italie, que Stendhal a consacré
le chapitre CXCII du premier jet de l’Histoire de la peinture en Italie.
Il se met à étudier systématiquement la peinture qu’il ne connais-
sait pas, « sachant qu’en étudiant les Beaux-Arts on apprend à les
sentir ». Il achète quelques guides dont
Storia pittorica dell’Italia
de
Lanzi ainsi que les 16 volumes de l’édition milanaise de 1807 de
Vite
de piu eccellenti pittori scultori e architetti
de Vasari. Il décide alors
de composer pour lui-même un précis de peinture, entièrement fait
de traductions et de morceaux choisis et enrichis de ses propres
réflexions. Ce sera
Histoire de la peinture en Italie
, publié en 2
tomes chez Didot en 1817 et signé seulement « M.B.A.A » c’est-à-dire
« Monsieur Beyle Ancien auditeur ».
Ces notes sur Andrea del Sarto furent consignées pour le chapitre
sur l’Ecole de Florence, où Stendhal traite du « perfectionnement
de la peinture de Giotto à Léonard de Vinci ». L’intérêt de ces notes
de lectures reste aussi dans les notes personnelles que Stendhal a
portées en tête de la dernière page, plus de deux ans après. Vivant
alors à Paris, Stendhal espérait une place auprès de ses protecteurs
royalistes. Son
Journal
porte trace de sa réaction contrariée ce
même jour du 5 juin 1814 : « En ne trouvant pas mon nom parmi
ceux des pairs. Heureusement le luxe me touche peu ou, plutôt, il
m’embarrasse, Working, comme c’est mon plaisir de le faire, for
instance to-day at Haydn, je sens fort bien la possibilité de vivre à
Paris, dans une chambre au quatrième, avec un habit propre, une
femme qui vient le battre le matin, et mes entrées aux Français ou,
plutôt, à l’Odéon, que j’aime. Mais la vanité, la considération, s’op-
posent à ce genre de vie ».
« L’intelligence, la fantaisie et l’imagination éclatent à chaque page
de ce livre où Stendhal apparaît sous son vrai jour : simple mais
capable d’affectation et de quelque pédanterie, sceptique et pourtant
passionné. De plus, ses considérations sur la personnalité de l’artiste,
sur le rôle du milieu et même d’éléments physiques comme le climat
et la race, dans la conception de l’œuvre d’art, annoncent déjà la
critique moderne » (Laffont, Bompiani,
Dictionnaire des Œuvres
).
provenance
Sotheby’s France, 21/05/2008