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les collections aristophil
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MUSSET ALFRED DE (1810-1857)
Lettre autographe signée « alfd de Musset »
à « la marraine » [Madame Jaubert]
[Paris], « Vendredi » [vers 1839], 1 page petit in-4 à l’encre,
et adresse au verso
1 500 / 2 000 €
Belle lettre adressée à « la marraine ». On sait que Musset appelait
ainsi Madame Jaubert, qui l’avait surnommé « Prince phosphore du
cœur volant ». Une amitié amoureuse ou, comme elle le disait, « un
sentiment sans nom », les liait.
« Madame, Voici votre lorgnette, voilà le vol[um]e d’Aristophane, voilà
mes remerciements pour me l’avoir prêté ; voilà mes excuses pour
l’avoir oublié ; voilà une valse que je vous demande parce que je n’ai
pas pu en avoir une vendredi ; voici que le Journal de ce soir donne
le discours de Chaix d’Estange […] voilà que je vous baise les pieds
ni plus ni moins que M. M… ». Sous sa signature, Musset ajoute : « et
voilà ce qui m’arrive. J.S.A.F.D.V. [Je suis amoureux fou de vous] ».
provenance
Pierre Bergé, 22/11/2010
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MUSSET ALFRED DE (1810-1857)
Le diable par la queue,
dessin original
15 x 22 cm, encre et plume, sous encadrement. Note
autographe contrecollée au dos de l’encadrement.
3 000 / 5 000 €
Spirituelle allégorie, composée dans l’esprit des diableries romantiques.
La représentation du diable fut en vogue à l’époque romantique, et
inspira aussi bien des œuvres littéraires (les illustrations de Delacroix
pour le Faust de Gœthe) que des compositions érotiques (par exemples
celles attribuées à Devéria et à Le Poittevin) ou encore des satires
sociales reprenant le motif médiéval de la danse des morts.
Musset a construit sa composition d’une manière très proche de
celle de
La procession du diable
de Gavarni (mais inversée), célèbre
double lithographie satirique parue dans
La Caricature
le 24 mars 1831.
Le présent dessin de Musset illustre, au premier degré, l’expression
« tirer le diable par la queue », attestée depuis le XVII
e
siècle dans la
langue française : le diable en vol, tenant deux bourses pleines, est
retenu par la queue par une longue file de personnages, magistrat,
militaire, conseiller d’État... et jeunes romantiques aux cheveux longs,
parmi lesquels peut-être Musset lui-même qui sut aussi parler des
soucis d’argent sur un ton plus distancié, notamment par la bouche
de Fantasio, l’alter-ego de sa jeunesse heureuse.
Ce dessin d’Alfred de Musset provient d’un album d’Aurore Sand
qui avait appartenu à sa grand-mère, George Sand.
Exposition :
Caen, IMEC ; Lisbonne, Musée Berardo ; Ixelles, Musée communal,
janvier 2008-janvier 2009. Reproduction dans la notice n° 8 du
catalogue.