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beaux-arts

la Victoire : « On était ému par la vue de ces braves poilus, par ces

drapeaux tout déchirés, par Joffre, Foch, Gouraud, Mangin enfin tous

ceux qui nous ont donné cette belle victoire »… Il s’insurge contre le

projet de monument aux morts de Cahors : « On préfèrera le socle

avec son mauvais poilu en fonte […] Si encore, il venait d’un atelier

Bourdelle, Bouchard ou enfin d’un beau sculpteur. On s’inclinerait,

mais le Poilu en série – Merci »

En 1922, il demande le classement du Carrol aux Beaux-Arts, et le

met en vente « tellement à regret » qu’il en demande un prix excessif ;

« mon but d’ailleurs a été atteint puisque quand j’achetais cette maison,

mon désir avait été de la sauver de la destruction projetée ». Il vient

d’acheter une maison à Collioure qui nécessite aussi des travaux.

30

mars 1925

: Il va de Saint-Cirq à Labastide : « je descendrai à Cabessut

pour voir les silhouettes de Cahors qui m’ont intéressé dernièrement »…

30 septembre 1926

« Le critique de l’

Illustration

veut accompagner les

reproductions de 3 de mes peintures de St Cirq d’un texte, il aurait

voulu causer avec moi et avoir quelques renseignements historiques

sur ce village moyenâgeux »…

La grande affaire, après la guerre, est la commande des peintures de

la Ville de Cahors, pour la Mairie et la Préfecture, dont la confirma-

tion ne vient pas, à cause de gros problèmes de financement entre

la Ville et l’État, bien que le peintre se montre assez accommodant à

ce sujet. En 1923, il attend avec impatience la décision de Paul Léon

et de Monzie, mais y travaille dès 1924 : « Je peins dedans, mais

hier j’avais commencé des vignes en vue du bel escalier préfectoral

et zut aujourd’hui il a fallu changer de chantier ».

4 janvier 1925

: il

se réjouit de la décision du conseil municipal de Cahors, mais s’in-

quiète du manque d’engagement de l’État qui ne peut même pas lui

payer un acompte pour le Conseil d’État ; il demande cependant « la

forme avec les mesures des 3 panneaux. Est-ce que les 3 arcades qui

donnent accès à ce vestibule ont des portes vitrées. Ce sera presque

indispensable si je fais des peintures ». En juillet, il est à Collioure

et se désespère : « J’ai peur d’être bientôt trop vieux et auparavant

je voudrais peindre pour notre chère ville de Cahors un ensemble

assez important. […] Ce pays m’enthousiasme, mais je vous assure,

pas davantage que St Cirq et Labastide, mon cher Marquayrol ».

19

octobre 1925

: il n’y a plus le soleil « qui m’était si nécessaire pour

mes études de vendanges. J’ai tout de même pu en faire quelques-

unes ».

1927

: il arrive à Saint-Cirq « J’ai hâte de retrouver non pas

du repos mais une autre fatigue que celle de mon grand tryptique

qui décidément va aller au salon »…

Il mentionne aussi des voyages à Londres,où il expose, à Venise, en

Espagne, une journée à Marquayrol avec J.-P. Laurens, son travail

pour Maurice Fenaille, qui l’attend dans l’Aveyron…

Il évoque aussi le travail de ses deux fils : René fait le portrait de M.

Permezel et Jacques celui de Madame (

1920

).

On joint

20 lettres de sa femme Marie Martin à Émile Toulouse ou

Mme Toulouse, et une de leur fils René Martin à Toulouse.

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MARTIN HENRI (1860-1943).

L.A.S. « HM », [fin 1917], à un ami ; 4 pages in-8.

500 / 700 €

Après son élection à l’Académie des Beaux-Arts

(24 novembre 1917).

Il a eu « beaucoup à répondre à des félicitations », correspondance

« un peu fastidieuse malgré tout le plaisir qu’elle me cause, et je ne

saurais la comparer qu’à un pauvre s/lieutenant se promenant dans

une garnison de province sur une promenade couverte de pioupious

qui saluent, et auxquels il doit rendre le salut. Vous savez, je suis

encore tout épaté de me trouver Immortel, et le milieu est un peu

vieillot, ça n’est pas une blague, mais on est entre gens bien élevés,

et puis sous la coupole, par comparaison, je me trouve moins vieux

et presque jeune. Je n’ai pas encore commandé le fameux complet

aux broderies vertes, le tailleur spécial s’est présenté le jour même de

mon élection et 2 ou 3 fois ensuite – il m’a soumis des échantillons

de broderies plus allumées les unes que les autres et aussi le prix

de cet ensemble, total 880 F, il n’y a pas de centimes et dire que

je suis obligé d’avoir cet outil !! Je suis dans mon atelier agrandi, et

c’est très bien. La semaine prochaine j’aurai ma toile agrandie et je

pourrai me mettre à la besogne, jusqu’à présent je n’ai travaillé qu’à

mes toiles de la campagne, et ça n’est pas encore fini »...

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