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les collections aristophil
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MASSON ANDRÉ (1896-1987).
MANUSCRIT autographe,
L’Effusioniste
, 1955[-1957] ;
22 pages in-4 ou oblong in-8, principalement au crayon
(4 pages au stylo bleu).
1 500 / 2 000 €
Plans, notes de premier jet et brouillons pour un texte de réflexions
sur la peinture,
L’Effusionniste
.
L’Effusionniste
paraîtra dans
La Nouvelle Revue Française
du 1
er
juillet
1957. Le manuscrit, au crayon de papier, au stylo bille bleu et au
crayon vert, présente de nombreuses ratures, additions et corrections.
« Plan » en quatre parties : « 1. Comme une cascade, la nuit, qui
remonte à sa source.
U
N
PEINTRE
. * Notes sur l’effusionisme. Voca-
bulaire peinture indirecte. Incandescence, etc.
au vif du problème
.
2. Un bruit d’ailes énorme et souterrain.
Captivité des formes
. Les
anciens.
* Remémoration d’anciens
», etc. Au verso, notes d’octobre
1955 sur MAGNASCO.
Autre plan, prévoyant une section concernant MONET, « impression-
niste radical comprenant que son … décomposition molléculaire ne
convenant qu’à la nature (plus qu’à la figure humaine) »… ; note au
crayon vert sur l’« Asie »…
Brouillon reprenant « Comme une cascade… », et notant : « Je relaterai
pour moi-même, après le travail, les aperçus, soliloques, réflexions
sur le travail en cours »…
«
Art abstrait
. En dernière analyse cette étiquette désignerait les
artistes qui froidement ont recours au seul matériel géométrique – à
des
figures géométriques
qui ne signifieraient qu’elles-mêmes, sans
allusion au monde affectif ou sensuel. Réflexion faite, art abstrait, ça
ne veut rien dire de bien net sinon quelque chose d’assez agaçant,
ou s’en tenir à la définition de Bonnard : “C’est un compartiment
de l’art”. Il en est tout autrement de ce que faute de mieux on peut
appeler
l’effusionisme lyrique
. Celui-ci, tout naturellement, rejette ce
qui est reconnaissable pour la bonne raison qu’il veut exprimer ce
que le commun des hommes nomme : l’inexprimable! Le propos est
de faire connaître au lieu de convier à
re
connaître, – de faire surgir
d’un fond inexploré des lueurs originelles – au lieu de
re
présenter, les
formes et les couleurs du monde dit
extérieur
dont l’Impressionnisme
a tracé la louange avec une telle magnificence »… Etc.
Titre alternatif : «
L’Effusioniste ou La Lumière délivrée
». «
La lumière
délivrée
. La lumière extérieure appartient à tous et le peintre par son
œuvre devrait la ramener continuellement à l’acceptation commune,
ainsi pense maints et maints. D’autre part, la lumière “
intérieure
” est
prônée par plusieurs. N’y croyez plus, dites : que la lumière soit, mais
celle du tableau même. Une lumière picturale, certes “trempée de
vie”. Mais trouvant en elle-même son sens visuel. […]
Plus ou moins
de représentation
. Chez les anciens : arrogance du sujet, la peinture
était en retrait. Depuis MANET, inversement : la peinture en avant,
le prétexte en arrière. […] Mais déjà DELACROIX imposant de prime
abord au regard la tourmente de ses couleurs précieuses agissait
dans un milieu trouble »… Etc.
On joint
une petite L.A.S d’Henri GUÉRARD (1846-1897) à Octave
Uzanne (1 page oblong in-12 sur carte).