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les collections aristophil

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LÉGER FERNAND (1881-1955).

L.A.S. « FLeger » avec DESSIN, et P.A.S. sur carte postale,

dans un cadre sous verre avec 2 photographies ; 61 x 49 cm

l’ensemble.

1 200 / 1 500 €

Bel ensemble

.

Amusante lettre au crayon sous forme de poème, avec un petit DESSIN

original représentant une locomotive à vapeur dont la fumée entoure

toute la lettre : « Voyez un poème de fou. Allo Hermine Zybline Cocaïne

Vitrine Coca-Koline etc. Ci-joint une photo beau jeune homme pour

votre bouquin tachez de la placer cela fera 2 figures

pleine page

ça

fait des contrastes d’échelles. On s’embrasse et puis Quoi encore

c’est déjà pas mal. FLeger » (19 x 12,5 cm).

Carte postale en couleurs reproduisant son portrait de Simon BOLIVAR

(14 x 10,5 cm), avec annotation autographe signée au stylo bleu :

« Bonjour M. Bolivar FLeger ».

2 photographies originales en tirage argentique représentant Fernand

Léger devant sa toile

Les Constructeurs

(23 x 16 cm chaque).

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LHOTE ANDRÉ (1885-1962).

MANUSCRIT autographe signé « André Lhote »,

[23 mars 1953] ; 2 pages in-4 (marques au crayon rouge

pour la lecture).

450 / 500 €

Bel hommage

à

Raoul Dufy

(décédé le 23 mars 1953).

[Ce texte a dû être lu à la radio, comme l’indiquent les pauses mar-

quées au crayon rouge ; il a été ensuite publié, sous le titre

Mon

compagnon

, dans

Les

Lettres françaises

du 26 mars 1953.]

« C’est avec grande émotion que j’ai appris il y a un instant la mort

de Raoul DUFY. Je regrette à la fois la perte d’un excellent peintre et

celle d’un camarade fidèle et généreux. Oui. La France perd en Dufy

un grand coloriste qui, devant le chevalet était également homme

d’esprit. Il avait en effet le sens de la retenue à une époque où le génie

n’est accordé qu’à la démesure. Artiste savant, il professait que la

science du peintre ne doit pas peser d’un trop grand poids sur son

œuvre et que le tableau le mieux combiné doit se présenter avec

la grâce d’une improvisation »… Lhote souligne la mesure naturelle

de l’artiste et sa thématique récurrente, puis parle du début de leur

relation, en 1909, à Orgeville, relation marquée en tout temps par la

générosité de son aîné, « déjà notoire », qui mit « au carreau » des

esquisses du « jeune peintre inconnu » pour sa première exposition

particulière, comme plus tard, il recommanda Lhote à son propre

marchand : « Je vis un jour Dufy arriver chez moi, essouflé par mes

trois étages sans ascenseur, accompagné du marchand […]. Il fallut

que je montre toutes mes toiles… Je demande qu’on me signale un

pareil cas de désintéressement, de folie ! chez un peintre contem-

porain. Raoul Dufy, gentil compagnon, je te vois partir avec grande

peine et grand effroi. Tu es un peu de mon passé qui disparaît, et ce

vide réduit d’un peu plus l’horizon de mon avenir »…

On joint

une photographie d’André Lhote.

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MAGRITTE RENÉ (1898-1967).

L.A.S. « Magritte » avec DESSIN, 26 mars [1952, à son ami

Marcel MARIËN] ; 4 pages in-12 (15,5 x 10,5 cm) au stylo

bleu.

2 500 / 3 000 €

Belle et longue lettre, illustrée du dessin d’un tableau

.

Après s’être inquiété du silence prolongé de Mariën et de ses lon-

gues navigations, Magritte raconte sa visite de l’exposition d’Alfred

PIETERCELIE ; dans le catalogue, « il est question de l’émergeance

de Pietercielies d’un long silence. La salle S

t

Laurent est presque

aussi grande que la pièce qui me sert d’atelier et de salle à manger.

C’est miteux mais honnête. Et la peinture de Pietercielies, […] c’est

également miteux et honnête et d’une innefficacité complète, comme

d’ailleurs il est possible de la trouver dans n’importe quoi si l’on veut.

Le lundi 24 mars, ayant composé un ragoût de cochon pour Grimaud

et Colinet, j’ai pu constater combien l’efficacité de mon activité était

fugace. […] Un autre exemple illustre ceci si l’on songe à la quantité

de moyens mis en œuvre pour la défense atlantique et qui semble

bien déjà donner des signes de faiblesse. Notre gouvernement parle

ouvertement de limiter et d’amoindrir les efforts guerriers, puisque

les autres pays ne surrenchérissent pas dans ce domaine ».

Magritte parle alors de ses tableaux et approuve les titres

La Rose des

vents

et

Les Paradis artificiels

, « surtout le second qui paraît convenir

aux 2 tableaux avec les fumées. J’achève les tableaux commencés »…

Quant à la mort récente de Pierre FLOUQUET, elle ne l’a pas mis en

émoi : « rien ne s’en trouvé changé en bien ou en mal et pas plus ou

pas moins que la mort du roi d’Angleterre survenue il y a deux ou

trois mois, elle ne peut pas nous donner un sentiment intéressant

de la mort, sans doute à cause de la vie de ces personnages qui

ne pouvait non plus nous donner de la vie, une idée utile ? »… À la

demande du galeriste IOLAS, il va refaire « une ou deux variantes de

L’Explication

le tableau avec la bouteille et la carotte. J’ai pensé à

celle-ci, qui ne me satisfait pas énormément : [

dessin

, 4,5 x 6,3 cm]

livre et interrupteur électrique ???? Si vous trouviez une illumination

résolvant le problème, ou une autre illumination n’ayant rien à voir

avec lui, mais qu’il serait agréable de connaître, c’est avec plaisir que

j’en prendrais connaissance »…

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