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les collections aristophil

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LAURENCIN MARIE (1883-1956).

L.A.S. « Marie Laurencin » avec AQUARELLE originale,

14 juin 1953, à une amie ; 4 pages in-12, plume et aquarelle.

1 500 / 2 000 €

Jolie lettre illustrée en dernière page d’une jeune femme en robe

jaune à l’aquarelle

.

Elle remet la séance de pose de mardi : « Marcel

JOUHANDEAU

vient m’apporter livre érotique illustré en compagnie de l’illustrateur

et d’un autre garçon. Ensuite je dois me rendre chez amie souf-

frante ». Elle se plaint que les biscottes Delft, « nos amours », soient

si difficiles à trouver alors qu’on inonde les marchands de biscottes

Reinette ! Elle veut lui faire connaitre André BEUCLER, « parce que

quoique écrivain de talent il est intelligent rapide – et met la publicité

la première machine du monde en ce moment. […] Il est spirituel aussi

et a écrit sur Léon-Paul

FARGUE

un livre très vivant. Il connait des

bistrots à la Bastille »…

Sur la dernière page, charmante

aquarelle

: jeune femme en robe

jaune, sur fond bleu.

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LAURENCIN MARIE (1883-1956).

30 L.A.S. « Marie Laurencin » et un billet autographe,

1954-1956, à A. AMANTE, à la Galerie de l’Art moderne;

31 pages autographes la plupart in-8 ou in-12, souvent

épinglées à de nombreuses lettres et pièces diverses

adressées à Marie Laurencin (dont 2 annotées par elle).

1 500 / 2 000 €

Intéressant ensemble adressé à son galeriste, qui assure aussi son

secrétariat

(de nombreuses copies carbones de lettres d’Amante y

sont jointes). Marie Laurencin réplique de façon lapidaire, et souvent

acerbe, aux « poulets » reçus, en invoquant fréquemment son état

moral et matériel déprimé.

28 octobre

1954

. Avis favorable sur un dessin (photo jointe). « Hier

grande excursion – exposition MASSON chez Louise Leiris rue

d’Astorg – cela m’a plu – couleurs »…

[Novembre]

. Une « courtière »,

Ginette Michaud, ayant proposé de faire faire des reproductions de

ses œuvres : « Les reproductions sont vraiment dangereuses. À côté

de l’atelier rue Vaneau il y a un Vlamink sur un chevalet. Ouvrons

l’œil »…

24 novembre

, à une demande de

Jours de France

: « Je n’ai

jamais fait de cartes de Noël – et puis si j’en avais fait en couleurs

cela coûte très cher de les reproduire »…

22 décembre

, invitée à

participer à une exposition au Musée Galliéra : « Étant souffrante,

condamnée à vivre dans le froid – par suite d’un procès d’apparte-

ment gagné par M

e

Maurice GARÇON mais non exécuté – contre

un boucher – je ne puis travailler – et m’occuper de mes tableaux »…

24 janvier

1955

. Refus d’accorder un entretien à une « petite boursière »

d’Istambul : « La crue m’angoisse et le jour à peine visible devient

écrasant »…

10 février

: « Madame Oury vient de me téléphoner elle

va beaucoup en Suisse a vue des Laurencin anciens parait-il très

beau (ce qui veut dire que ceux de maintenant sont de la crotte) »…

13 février

(avec un catalogue d’Huguette Berès) : « Paul ROSENBERG

ne s’occupait pas de lithos mais les temps sont changés comme dit

Suzanne. Je suppose qu’il y a quelque faux Laurencin rue Bonaparte

chez les Trémois »….

[24 mars]

. Marina GREY ayant demandé un

rendez-vous pour l’entretenir d’un projet de monographie : « Voilà le

plus beau. […] Elle a épousé LASSAIGNE critique d’art qui simplement

en daignant citer mon nom a dit que j’avais fait trop de tableaux –

peut-être sont-ils divorcés mais les écrits restent. […] Il est trop tard.

Je m’en fiche. Tous ces gens-là ont cru en leur Lassaigne et autres

tant pis – et ils n’aiment que la peinture cruelle »…

[Mai]

. Refus de

participer à une exposition au Palais-Royal : « Je n’aimerai pas me

manifester auprès de tous ces dédaigneurs depuis X années de ma

peinture – mon cher Jean COCTEAU compris. […] Il leur faut des

coups de poing dans les yeux »… Cocteau « a surtout été l’ami des

mauvais jours – ce qui compte – il y a une trentaine d’années ou

même plus. À vous d’agir ou ne pas agir. […] Jean Cocteau s’en fiche

bien entendu moi aussi »…

[Septembre ?]

. Agacement devant deux

lettres admiratives de Tai KAMBARA : « Je lui ai répondu. La lettre a

été perdue. C’est une grosse légume du Japon. Il a écrit deux livres sur

moi en japonais »…

20 novembre

. Suite à une demande de reportage

illustré, et à un projet de portrait lithographié : « Et quoi encore ?

Demande Monsieur Kischka d’ailleurs il me traite au masculin. C’est

vraiment me connaître »… – Elle donne les titres de deux tableaux,

qu’elle a oublié d’écrire au dos :

Bas bleu

et

Dans l’ombre

; amusante

critique d’une pièce aux Mathurins; aux Trois Quartiers : « la mode

est plus que laide inexistante sans manches – quels bras et surtout

quelles mains résistent à cela. Il n’y avait que Lady Mandle (80 ans)

pour manger en gants blancs »… Etc. Quelques numéros de revues

ou journaux joints.

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