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beaux-arts

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LEBASQUE HENRI (1865-1937).

8 L.A.S., Le Cannet 1933-1934, à un ami [André SCHOELLER

(1881-1955), administrateur de la galerie Georges Petit ?] ;

16 pages in-4 ou petit in-4.

500 / 700 €

Au sujet de la vente de ses œuvres, et de la liquidation de la

galerie Georges Petit

.

25 janvier

1933

. Il doit venir à Paris pour de nouvelles démarches

auprès du liquidateur des galeries Georges Petit : il ne peut abandonner

ce qu’il croit être son droit. « Il doit passer en vente plusieurs de mes

tableaux, tout prochainement […] Puis-je vous demander (à tous les

deux) de bien vouloir les défendre un peu, afin qu’ils ne tombent pas

complètement, et s’ils vous restaient, je m’arrangerais avec vous »…

Lundi

. Il a vu « dans la

Gazette des beaux-arts

de Wildenstein un

tableau de moi 8,000

f

. C’est gentil de la part du journaliste, d’aug-

menter ainsi les prix. Il paraît tout de même que je peux faire quelque

chose, parce que la liquidation anticipée est un cas attaquable »…

Vendredi saint [14 avril]

. « Vous m’avez dit qu’il y aurait bientôt une

vente. C’est une catastrophe quand on est pas riche. […] Il paraît que

j’ai droit à une indemnité, d’après le contrat que j’avais passé avec

la S

alors. On me fait marcher un appareil judiciaire pour obtenir

ce dû, mais c’est si compliqué que je n’y comprends rien, et dans

mon lit je pense à cette machine effrayante »…

4 janvier

1934

. « On me dit qu’à Paris les affaires ont repris – est-ce

vrai ? Alors, on va vendre de la peinture ? Prévenez-moi, quand vous

n’en aurez plus !! Et les pauvres peintres ne sont pas brillants »…

24

mars

. Il a du travail à terminer avant de venir à Paris…

11 août

. « Vous

serait-il possible […] de faire revenir les tableaux que vous avez

envoyés à Toulouse. À moins (ce qui n’est guère probable) qu’ils ne

soient vendus. J’en aurais besoin pour une exposition projetée en

province »…

24 octobre

. « Je suis très ennuyé de ne pouvoir être à

Paris, pendant l’exposition des aquarelles. […] Je me console un peu

en pensant, qu’étant tout de même bien, pour travailler et bien orga-

niser, je peux faire un bon travail cet hiver. Et venir au printemps avec

un bon lot de tableaux […] Je n’ai pas envoyé au Salon d’automne. Et

j’ai presque complètement terminé mes illustrations. Mais le livre ne

s’imprimera que l’année prochaine »…

4 novembre

. « Je vais travailler

ferme tout l’hiver. Et pourtant à quoi bon faire des tableaux puisqu’on

n’en vend plus »…

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LÉGER FERNAND (1881-1955).

L.A.S. « FLeger », 23 avril 1923, [à Blaise CENDRARS] ;

1 page in-4.

1 200 / 1 500 €

Belle lettre félicitant Cendrars d’un article

.

« Vous avez découvert le style métallique. C’est étonnant d’équivalence

avec le sujet traité. Quand je compare tous les styles d’un Parisianisme

aimable qui l’entourent, quelle dramatisme vous obtenez ! Vous avez

une expression littéraire qui “est en valeur” il y a un espèce de relief,

de clair-obscur. C’est de l’eau-forte à son maximum d’accentuation. Il

y a de l’acide là-dedans. Vous avez tout à fait le style de votre figure »…

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LÉGER FERNAND (1881-1955).

L.A.S. « FLeger » avec

CROQUIS

, 2 août 1955 ; 3 pages in-8

sur papier bleu (petite fente au pli réparée).

2 000 / 3 000 €

Très belle lettre sur sa peinture

.

Il revient sur leur conversation « autour de la petite table carrée » [il

dessine

schématiquement la scène, vue d’en haut]… « Le point mordant

c’est l’histoire des esquisses “Pensée Française”, et leur succès. Le

jugement de Lefèvre est concluant : là “on sent la main” mais

pour

moi

c’est un vieux jugement qui date de l’Impressionnisme – le goût

de la peinture pochade, de la saveur, du goût, des taches de peinture

qui dégoulinent sur la toile naturellement c’est la main, le pied, tout

ce que l’on voudra. Je suis aux antipodes de cela. Je le paie, je l’ai

payé dur dans mon époque mécanique. Si mes réalisations débutent,

pochade, c’est un premier état indispensable. À ce moment-là je

dois en choisir

une

», qui va se développer. Agrandir la pochade ne

l’intéresse pas : « C’est un petit chemin, enveloppé de séduction, de

goût, d’improvisé, de + Romantisme + Surréalisme. Saupoudrez de

surprise, de l’étonnant, d’excitant – notre bonne bourgeoisie exulte.

C’est sensuel – mais nous sommes loin du but :

OBJET

B

EAU

.

Peinture

de petite jouissance, un truc comme “faire l’amour”. C’est vite fait.

Moi c’est l’enfant qui m’intéresse »... L’époque l’entoure d’éléments

fabriqués au point, bien réalisés : « J’ai voulu faire aussi bien – une

magnifique hélice d’avion, […] une belle pierre ramassée sur la plage.

Pas question de copier cela, mais faire aussi bien. […] Les prix de ces

tableaux ne rejoindront que plus tard ceux des autres, je le sais. Tout

se paie […] il faut savoir attendre. Ça viendra. Les peintres abstraits

de chez Denise René sont secs et froids mais je les estime et je les

regarde. Mais une journée dans un Musée à part les grandes époques

qui précèdent la Renaissance Italienne, journée perdue »…

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