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Musique et spectacle
3.
La Pastroullèta è lou Chibaliè
(La Bergère et le Cavalier)
: « Lougarias bous un gardaïré, pastroullèto ? »..., daté « La Flore, Céret
(P.O.) 31 août 1923 » (p. 28-36). En si majeur, à 3/4, marquée
Léger et narquois
, c’est une charmante petite scène au charme bucolique.
L’orchestre se réduit à une petite flûte, 2 grandes flûtes, 1 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, le piano et les cordes.
4.
La Délaïssado
(La Délaissée)
: « Uno pastourèllo espèr’ olaï al capt del bouès »…, daté « La Flore, Céret (P.O.) 7 septembre 1923 »
(p. 37-48). En la bémol majeur, à 4/4, marquée
Triste
, c’est une « douloureuse complainte […] un des plus beaux chants du recueil,
avec son solo de cor anglais, son admirable orchestration de bois fruités et son pailletis instrumental final » (C. Goubault). L’orchestre
comprend 2 grandes flûtes, hautbois, cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, trompette, timbales, le piano et les cordes.
5.
Bourrées
. a)
N’aï pas ièu dè mîo
(Je n’ai pas d’amie)
, daté « La Flore, Céret 10 septembre 1923 » (p. 49-71), en sol, à 3/8, marqué
Caressant
; une cadence de la clarinette,
Lent et très libre
, sert d’enchaînement (non pag.) ; b)
La Calhè (La Caille)
: « È dio mè, tu, lo
calhè »…, signé et daté en fin : « Céret (P.O.) 29 septembre 1923 » (p. 72-89), en la, à 3/8, marquée
Vif et rondement
. Sur des rythmes
savoureux, l’orchestre est coloré : petite flûte, 2 grandes flûtes, 2 hautbois, cor angalis, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes,
timbale, tambour basque, piano et cordes.
Discographie : Kiri Te Kanawa, English Chamber Orchestra sous la direction de Jeffrey Tate (Decca, 1983).
397.
Pauline CARTON
(1884-1974) comédienne. 7 L.A.S., 1930-1970, à Léon
T
reich
; 9 pages formats divers, enveloppes ou
adresses.
250/300
A
musante
correspondance
.
27 mars [1930]
. Elle le remercie de l’amabilité qu’il lui témoigne, et le félicite « pour votre critique à la
fois
digne
et
juste
, ce qui est prodigieusement rare !! »…
[10-V-1932]
. «
Que vous êtes bon,
Monsieur ! d’avoir […] qualifié si favorablement
ma désagréable voix !!! Et comme l’innocente Mademoiselle [Edwige]
F
euillère
doit me maudire ! »…
Lundi matin.
Belle lettre à un
« Cher Monsieur “Sans-nom” », sous lequel elle a reconnu Léon Treich, à propos de sa participation à une émission littéraire qu’on lui
a demandé de venir de temps en temps égayer
: « J’ai projeté de faire […] quelques alinéas de
plaisanterie d’humour déformant
sur des
observations un peu vraies de la vie théatro-littéraire – et j’avais même demandé, pour bien expliquer cette intention, de passer sous
un nom de personnage, “
M
elle
Strapontin
”, ou “
l’Ouvreuse du Gymnase
” »…
[24-XI.1951]
. Rectificatif après un écho (collé à la lettre) dans
les
Nouvelles littéraires
: « je n’ai jamais dit cette phrase haineuse à Jacqueline
D
elubac
, – du reste, je ne pense pas avoir jamais proféré
cette plaisanterie, – et n’ai, d’ailleurs, jamais entendu Jacqueline Delubac chanter ! »…
3-1 [1970].
« Que vous êtes aimable ! Je ne mérite
absolument pas d’être nommée avec les “mis à part” du festival
P
opesco
!!! »…
O
n
joint
une dédicace a.s. à Léon Treich sur le faux-titre
des
Théâtres de Carton
.
398.
Georges CAUSSADE
(1873-1936).
M
anuscrit
musical
autographe signé,
Vocalise-Étude
pour voix moyenne
, 1907 ;
3 pages in-fol.
100/120
Vocalise pour voix et piano, à 2/2 en sol,
Allegro moderato
, elle compte 87 mesures ; elle est dédiée à A. L. Hettich, et datée en fin
« Janvier 1907 ». Le manuscrit, à l’encre violette sur papier à 20 lignes, a servi pour la gravure de l’édition dans le
Répertoire moderne de
vocalises-études
, dirigé par A.L.
H
ettich
, à qui cette œuvre est dédiée.
399.
Feodor CHALIAPINE
(1873-1938) basse russe. L.S., Paris 2 juin 1924 ; 1 page et demie in-8 à son nom.
150/200
Il regrette infiniment « que je suis obligé de vous dire que je suis lié par un contrat pendant mon séjour ici, qui m’interdit de chanter
sans le consentement de mon imprésario. Celui-ci, Monsieur
H
urock
, est à Paris en ce moment, et en tout cas, vous pourrez vous
adresser à lui, à l’hôtel Claridge dans cette affaire »…
400.
Gustave CHARPENTIER
(1860-1956).
M
anuscrit musical
autographe signé,
Didon
, 1888 ; 132 pages in-fol. en feuilles.
2 500/3 000
P
artition
d
’
orchestre
de
cette
très
belle
scène
dramatique qui
remporta
le
P
rix
de
R
ome
.
Élève de Massenet, Gustave Charpentier composa cette cantate pour le concours du prix de Rome en loge, en un mois à partir du
7 mai 1887, sur un poème de Lucien
A
ugé
de
L
assus
(1841-1914), qui évoque les amours de Didon et Énée, l’apparition du spectre
d’Anchise, et le départ d’Énée. Parmi les autres candidats, on notait Alfred Bachelet, Pierre de Bréville, Gaston Carraud, Paul Dukas,
Camille Erlanger…
Dans ses mémoires, Charpentier raconte : « Le matin de l’entrée en loge, c’est Gounod, de sa plus belle voix, qui nous a chaleureusement
déclamé les vers de la cantate. Texte bien supérieur à ce que sont ordinairement ces poèmes. […] Trois personnages, dont un spectre,
Didon, Énée. Le spectre : Anchise, père d’Énée. Pendant que Gounod dictait, je copiai le poème d’une main fébrile. Massenet et les
autres professeurs sont là, nous assistent de leur présence, une dernière fois, avant que nous soyons bouclés dans nos cellules. Un seul
geste et une seule phrase de Massenet, à mon intention. Dans le poème, l’exclamation d’Énée : “Anchise !” Massenet se penche sur
ma copie. À côté de “Anchise !” – avec son crayon – il trace rapidement trois points d’exclamation énergiques. Pourquoi ? Je l’entends
qui me dit, de sa voix la plus calme, avant de me quitter : “Il ne s’agit pas ici du spectre du père d’Hamlet.” […] L’apparition d’Anchise
et l’exclamation d’Énée, avec le triple point de Massenet, marquent le sommet dramatique de la “situation”. Couper court à tout
délayage funèbre. Musicalement : un grand éclat, presque un cri de triomphe pour le ténor. Une apparition non pas sépulcrale mais qui
fasse jaillir la lumière. Point culminant et pourtant il faut que ça monte jusqu’à la fin de la cantate. Pas facile à concilier. […] Les trois
points d’exclamation de Massenet : trois fulgurants traits de lumière sur les nuages de ma compréhension. Et sa phrase le quatrième
trait. L’apparition d’un spectre n’est pas nécessairement terrifiante. Elle peut éclater en apothéose. Ce n’est pas celle du Roi d’
Hamlet
.
“Anchise !!!”, illumination du héros. Ouvre la voie au finale-apothéose. Massenet a fait jaillir trois éclairs victorieux sur ma cantate »...