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MUSIQUE
des opéras de Mozart qu’il avait dirigés à
Salzbourg dès 1910. La pièce, délicieux mari-
vaudage, met en scène le jeune Mozart lors
de son séjour parisien où il est accueilli dans
le fameux salon de Mme d’Épinay, sous
la protection du baron de Grimm, et où il
connaît son premier amour.
Mozart
, comédie musicale en 3 actes, fut
créé au Théâtre Édouard VII le 2 décembre
1925, dans un décor d’Émile Bertin, par
Yvonne Printemps dans le rôle de Mozart,
Sacha Guitry dans celui (parlé) du baron de
Grimm, entourés de Germaine Gallois (Mme
d’Épinay), René Maupré (marquis de Cham-
breuil), Gaston Gerlys (Vestris), Léonce Dupré
(le laquais Grimaud), Marthe Lenclud (la Gui-
mard), Édith Mérannes (Mlle de Saint-Pons)
et Madeleine Lebergy (la servante Louise).
L’orchestre était dirigé par Raoul Labis. La
partition fut publiée en 1926 chez Heugel.
La pièce remporta un vif succès, et la
musique de Reynaldo Hahn fut très appré-
ciée, même des musiciens les plus exi-
geants, comme Arthur Honegger : « C’est
à M. Reynaldo Hahn qu’échut le périlleux
honneur de faire chanter Mozart. […] C’était
très difficile. Ou bien pasticher Mozart, ou
tailler de petits morceaux dans les œuvres
mêmes du compositeur ; les deux solutions
amenaient à l’erreur. Reynaldo Hahn a su
échapper aux deux. Il a, lui aussi, recréé un
personnage auquel il a prêté son art. Il y a,
dans cette partition, une habileté et un sens
théâtral merveilleux. Chaque note donne son
maximum d’effet, tout porte. Les passages
chantés par Mme Yvonne Printemps sont
des modèles de cette déclamation musicale
si personnelle à l’auteur ». De cette musique
exquise, on retiendra notamment le délicieux
air de la Lettre et celui des Adieux, qu’Yvonne
Printemps a immortalisés.
Le manuscrit est à l’encre bleue sur papier à
18 lignes, et présente de nombreuses ratures
et corrections, et quelques passages biffés.
L’
Ouverture
est entièrement autographe, ainsi
que l’orchestration réalisée par Reynaldo
Hahn sur la partition préparée par un copiste
avec les armatures et les parties chantées
(d’après la partition chant-piano). L’orchestre
comprend : flûte, hautbois, clarinette, basson,
2 cors en fa, une trompette en ut, piano, 1
ers
et 2
ds
violons, altos, violoncelles et contre-
basses. Le manuscrit a servi de conducteur
pour les représentations. Il est ainsi divisé :
Ouverture
, entièrement autographe (39
pages), marquée
Allegro animato
;
N° 1.
Mélodrame
(p. 1-9) ;
N° 2.
Scène
(p. 10-34) ;
N° 3.
Scène et air
(p. 35-74) ;
2
e
Acte [N° 4] (p. 75-98) ;
N° 5.
Mélodrame
(99-101) ;
N° 6.
Scène et ballet
(p. 102-159, en partie
par un copiste d’après Mozart) ;
N° 7.
Lettre
(p. 160-167) ;
3
e
Acte. N° 8.
Introduction
(p. 168-177) ;
N° 9.
Duo
(p. 178-200) ;
N° 10.
Couplets
(p. 201-215) ;
N° 11.
Mélodrame
(p. 216-225) ;
N° 12.
Scène
(p. 226-245).
Bibliographie
: Jacques Depaulis,
Reynaldo
Hahn
(Séguier, 2007), p. 108-110 ; Jacques
Lorcey,
Tout Guitry de A à Z
(Séguier, 2007),
p. 231-232.
Discographie
: extraits par Yvonne Printemps
(EMI 1988) ; intégrale : Geori Boué, Roger
Bourdin, Marthe Alicia, Bernard Dhéran,
Orchestre Radio-Lyrique dirigé par Pierre-
Michel Leconte (Musidisc 1991).
((Heugel 2011 20000))