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les collections aristophil

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MESSIAEN OLIVIER (1908-1992).

MANUSCRIT MUSICAL autographe signé,

Des canyons

aux étoiles…

pour piano solo, cor, xylorimba, et petit

orchestre (1974) ; 1 feuillet de titre et 482 pages in-fol. ou

grand in-fol. (plus 14 pages de titre intermédiaires).

150 000 / 180 000 €

Très important manuscrit monumental de la dernière œuvre or-

chestrale de Messiaen, inspirée par les paysages des États-Unis

d’Amérique.

L’œuvre est une commande américaine faite en 1969 par la mécène

Miss Alice TULLY,

pour célébrer le bicentenaire des États-Unis

d’Amérique

. L’œuvre fut composée de 1971 à 1974, et inspirée par un

séjour de Messiaen dans l’Ouest américain en mai 1971 pour visiter

le Bryce Canyon et le Zion Park.

Des canyons aux étoiles

… fut créé le 20 novembre 1974 au Lincoln

Center de New York, dans l’Alice Tully Hall, par Yvonne LORIOD et

le Musica Æterna Orchestra sous la direction de Frederic Waldman,

avec un très grand succès : une montagne de l’Utah fut alors baptisée

« Mount Messiaen ». La création parisienne eut lieu au Théâtre de la

Ville, lors du Festival d’Automne, avec Yvonne Loriod et l’ensemble

Ars Nova dirigé par Marius Constant. L’œuvre fut publiée en trois

volumes aux éditions Alphonse Leduc en novembre 1976.

D’une durée de cent minutes, l’œuvre comprend douze pièces ou

tableaux, groupées en trois parties (I-V, VI-VII, VIII-XII). Messiaen l’a

ainsi commentée : « Des canyons aux étoiles... c’est-à-dire en s’élevant

des canyons jusqu’aux étoiles – et plus haut, jusqu’aux ressuscités du

Paradis pour glorifier Dieu dans toute sa création : les beautés de la

terre (ses rochers, ses chants d’oiseaux), les beautés du ciel matériel,

les beautés du ciel spirituel. Donc, œuvre religieuse d’abord : de

louange et de contemplation. Œuvre aussi géologique et astrono-

mique. Œuvre de son-couleur, où circulent toutes les couleurs de

l’arc-en-ciel, autour du bleu du Geai de Steller (anglais : Steller’s Jay)

et du rouge de Bryce Canyon. Les chants d’oiseaux sont surtout ceux

de l’Utah et des îles Hawaï. Le ciel est symbolisé par Zion Park et

par l’étoile Aldébaran. […] L’orchestre comporte : un piano solo – les

Bois par 4, les Cuivres par 3 – un Cor, un Xylorimba, un Glockens-

piel – seulement 13 cordes (ayant toutes une partie différente, sans

aucune doublure) – et une Percussion très complexe où dominent

les cloches, les gongs, les tam-tams, où figurent deux instruments

inhabituels : l’Éoliphone et le Géophone (Éoliphone, c’est-à-dire bruit

du vent : machine à vent – Géophone, c’est-à-dire bruit de la terre :

machine à sable) ».

Le manuscrit est superbement calligraphié au crayon noir sur papier

à 32 lignes, sauf quelques pages en 40 lignes, chaque partie étant

classée en dossier avec titre-chemise (et annotations de révision

« relu et bien ») et des feuillets blancs intercalaires pour éviter la

décharge de noir ; quelques titres portent une citation de textes sacrés

en exergue. Messiaen a noté sur le manuscrit, outre les indications

habituelles de tempo, de dynamique, de nuance, l’identification des

chants d’oiseaux.

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