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MUSIQUE
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MESSIAEN OLIVIER (1908-1992).
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé,
Messe de la
Pentecôte
pour orgue
(1950) ; 1 feuillet de titre et 34 pages
in-fol.
30 000 / 40 000 €
Manuscrit de cette grande
Messe de la Pentecôte
pour orgue,
chef-d’œuvre de la musique d’orgue de Messiaen.
La
Messe de la Pentecôte
a été, selon Messiaen, « écrite en 1950.
Mais improvisée à l’orgue longtemps avant ». C’est une synthèse
de ses célèbres improvisations sur l’orgue de la Trinité. Elle fut
terminée le 21 janvier 1951, et publiée aux éditions Alphonse Leduc
en décembre 1951. Messiaen la joua pour la première fois le 13 mai
1951 sur l’orgue de la Trinité, pendant la messe de la Pentecôte, et la
rejoua régulièrement ensuite à l’occasion de la Pentecôte. L’œuvre
dure 30 minutes, et est conçue pour être jouée pendant l’office, les
cinq pièces correspondant aux cinq interventions réservées alors à
l’orgue au cours de la messe.
« Cette messe est considérée comme le chef-d’œuvre de la musique
d’orgue de Messiaen. […] le message qu’elle transmet est intimement
lié au langage, tant il est l’acte de foi d’un musicien profondément
religieux, habité par le culte de la spiritualité et de la philosophie. La
nature est au sein de la poésie de cette œuvre ; cataractes, avalanches
enfouissent l’Offertoire sous des monceaux d’accords graves ; dans
la Communion, chants d’oiseau et gouttes d’eau de source marquent
le passage mélodique, éloquent, facile et séduisant par son harmonie
naturelle, comme il y en a toujours eu jusqu’à présent dans la musique
de Messiaen ; sur la sortie souffle le vent, rapide, impétueux ; enfin,
les alouettes chantent un chœur qui entretient la vivacité joyeuse et
aussi l’émotion qui se dégagent de l’œuvre. Quant au principe de
composition, Messiaen l’explique lui-même : “J’y ai traité les rythmes
hindous en personnages rythmiques, les rythmes grecs en valeurs
irrationnelles, des interversions sur cinq durées chromatiques et des
mélodies de timbres.” Il faut y ajouter des contrepoints de rythmes,
des séries de timbres, de hauteurs et d’intensités, quelques embryons
de neumes, tous ces procédés articulés dans un esprit familier aux
sériels. […] L’originalité de l’œuvre est certaine ; elle semble spontanée.
À y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’elle est méthodiquement
organisée. On touche aux sphères célestes, mais on y accède à l’aide
de combinaisons soigneusement calculées ; ceci est un des nombreux
aspects du paradoxe Messiaen » (Pierrette Mari).
Le manuscrit est très soigneusement noté à l’encre noire sur des
feuillets doubles de papier américain de Parchment Brand de Belwin
à 16 lignes. Chacune des cinq pièces porte sous le titre, en exergue,
une citation des textes sacrés, puis la registration, et, avec l’indication
de tempo, le principe musical adopté dans la pièce.
I.
Entrée (les langues de feu)
. « Des langues de feu se posèrent sur
chacun d’eux » (Actes des Apôtres).
Modéré
(rythmes grecs traités
en valeurs irrationnelles) (p. 1-4).
II.
Offertoire (les choses visibles et invisibles)
. « Les choses visibles
et invisibles » (Symbole de Nicée). (3 rythmes hindous : tritîya, catur-
thaka, nihçankalîla – transformés en personnages rythmiques : le 1
er
ne bouge pas, le 2
e
augmente, le 3
e
diminue.)
Bien modéré
(p. 5-16).
III.
Consécration (le don de Sagesse)
. « L’Esprit-Saint vous rappellera
ce que je vous ai dit » (Évangile selon Saint Jean).
Modéré
(rythme
hindou simhavikrama), puis
Un peu plus allant
(neumes plain-chan-
tesques), puis
Modéré
(rythme hindou miçra varna)… (p. 17-20).
IV.
Communion (les oiseaux et les sources)
. « Sources d’eau, bénissez
le Seigneur ; oiseaux du ciel, bénissez le Seigneur » (Cantique des
trois enfants).
Modéré
(oiseau) (p. 21-26).
V.
Sortie (le vent de l’esprit)
. « Un souffle impétueux remplit toute la
maison » (Actes des Apôtres).
Très vif
(le vent) (p. 27-34).
Bibliographie
: Peter Hill et Nigel Simeone,
Olivier Messiaen
(Fayard,
2008), p. 252-254.
Discographie
: Olivier Messiaen (EMI 1957).