103
MUSIQUE
1173
MASCAGNI PIETRO (1863-1945).
P.A.S. musicale, Buenos Aires 19 juin
1911 ; 1 page in-8.
300 / 400 €
Au dos d’un carton illustré pour un banquet
donné en l’honneur d’
Al Maestro P. Mas-
cagni
à la Confiteria Paris à Buenos Aires le
19 juin 1911 (Mascagni était à Buenos Aires
pour la création de son opéra
Isabeau
au
Teatro Coliseo le 2 juin 1911).
Mascagni a noté trois mesures de son opéra
Iris
(créé à Rome le 22 novembre 1988), air
et paroles : « Apri la tua finestra »…, signé et
daté : « P. Mascagni Buenos Aires, 19.VI.911 ».
1174
MASCAGNI PIETRO (1863-1945).
L.A.S., Naples 27 février 1919, à son
cher Peppino ; 2 pages infol. (légères
fentes sur un bord) ; en italien.
700 / 800 €
Belle lettre
. Il explique les raisons de son
silence : sa femme a été plus de cinq
semaines alitée, pour une crise violente
d’appendicite, puis une grave péricolite, et
il a vraiment craint de la perdre. Il avait heu-
reusement au San Carlo un impresario ami
qui lui a laissé beaucoup de liberté ; il a dirigé
peu de représentations, dont sa
Lodoletta
,
avec le ténor Beniamino
GIGLI
: le succès a
été très grand, et a culminé en triomphe aux
5
e
et 6
e
représentations. Il a préparé
Isabeau
,
qu’il va donner le lendemain. Puis il parle
longuement d’une très importante affaire
qu’on doit lui proposer, probablement un
projet pour les Amériques, qui l’oblige pour
l’instant à repousser tout autre engagement…
1175
MASSENET JULES (1842-1912).
L.A.S. « Jules », Paris 2 octobre 1870,
à
SA FEMME
, à Houlgate (Calvados) ;
2 pages in-8 sur papier fin remplies
d’une petite écriture serrée, adresse
avec mention « (
PAR
B
ALLON MONTÉ
) »,
timbre et cachets postaux.
1 200 / 1 500 €
Belle et longue lettre du début du siège
de Paris, envoyée à sa femme par bal-
lon monté
(ballon
Godefroy Cavaignac
ou
Jean-Bart
n°1).
Il décrit leur appartement, où tout est emballé,
comme le matin du départ de sa chère Ninon.
« L’antichambre est l’arsenal !... Là, sont entas-
sées mille machines de guerre. Des fusils, des
revolvers, des cartouches, des bayonnettes…
tout un matériel très belliqueux !! »… Au salon,
ses réserves de campement : couverture,
caoutchouc, casseroles… On prétend que
« les ballons qui partent quelquefois de Paris
se chargent de lettres… […] la singulière exis-
tence !! – & quand finira-t-elle ?... Quand ?...
– Voilà déjà plusieurs combats autour de
Paris cerné, sans grand résultat. – Le canon
s’entend peu, tant cette ville est immense…
On apprend que l’on s’est battu à tel endroit
& si l’on se dirige du côté indiqué on assiste
à des retours de troupes éclopées… des
voitures de blessés… & partout une agitation
bien anxieuse. – Dans nos quartiers
encore
tranquilles
(au-dessus de tout ce que nous
pensions) la vie matérielle est la même »… La
soirée la veille avec des amis fut gaie : « Ô
le Français !... Heureux caractère – riant de
tout même au milieu de ce désastre dont il
ne peut prévoir la fin & les conséquences.
– Nous sommes rationnés pour la viande –
mais on en a
– le pain est excellent… Nous
avons même des légumes
frais
!!... Paris est
une ville de ressources – on ne se douterait
pas de la situation !! – La phisionomie des
boulevards est toujours la même à peu de
chose près. – La chèreté de quelques ingré-
diens avertit de ce qui se passe & fait songer
le Parisien qui me paraît devenir
d’heure en
heure un excellent soldat
. […] Moi-même je
suis toujours d’un caractère léger »… Mais
il confesse la nostalgie de leurs derniers
jours en famille : « je ne me suis pas du tout
trouvé bête en pleurant – pauvre amie, les
mauvais jours de l’avenir si nous sommes
jamais réunis, seront les bons après de tels
moments »… Il s’est livré à sa tristesse, mais
il se reprend : « je ne me permettrais pas
de vous regretter, ce serait une offense à la
cause patriotique !... Que la vie m’est lourde
& pénible & quand pourrais-je respirer ? »… Il
recommande : « écrivez donc (sur du papier
fin) on prétend que des courriers secrets par-
viennent à traverser les lignes prussiennes – je
n’y crois pas mais enfin tentez la chose ». Il
termine tendrement : « Un baiser à toi, chère
femme aimée, un baiser à ma petite Juliette…
[…] Je t’embrasse tendrement Jules ».
1176
MASSENET JULES (1842-1912).
L.A.S., Paris 27 juin 1891, [à Gaston
CARRAUD
] ; 4 pages petit in-8.
200 / 250 €
À son élève et ami (qui avait remporté le
Premier Grand Prix de Rome en 1890 avec
sa cantate
Cléopâtre
). Il ne retrouve pas
son « excellente dernière lettre !... Vous m’y
parliez de vos projets de travail »… Il évoque
l’audition au Conservatoire et la séance à
l’Institut pour le Grand Prix : « il paraît que
la scène de SILVER a des chances. […] On
parlait de vous hier à la séance – et
l’on vous
estime beaucoup
– c’est vous dite que l’on
compte sur de
beaux envois
»…