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MUSIQUE
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MASSENET JULES (1842-1912).
DEUX MANUSCRITS MUSICAUX autographes signés,
Suite
Parnassienne
(1902-1912) ; 1 feuillet de titre et 30 pages
in-fol. ; et 93 pages grand in-fol. (1
ère
page un peu salie,
dernier f. un peu effrangé ; cachets encre de l’éditeur).
12 000 / 15 000 €
Les deux manuscrits de la
Suite Parnassienne
, dernière œuvre
achevée par Massenet, dédiée aux Muses, dans ses deux versions :
chant et piano, et partition d’orchestre.
C’est l’année de sa mort, en 1912, que Massenet acheva cette œuvre
commencée en 1902, « fresque musicale en quatre parties pour
orchestre, chœurs, et déclamation », sur un poème de Maurice Léna
(1859-1928), le librettiste du
Jongleur de Notre-Dame
. La publication
posthume fut faite par Heugel en 1913, mais la création n’eut lieu que
le 26 novembre 2003, au Temple protestant de l’Oratoire du Louvre,
sous la direction de Thierry Pélicant. L’œuvre dure 25 minutes environ.
« La
Suite parnassienne
est une fresque musicale pour voix, décla-
mation et orchestre, en quatre parties, dédiées chacune à une Muse.
La première est une Rêverie, placée sous le nom d’Uranie, muse de
l’astronomie ; c’est une page pleine de douceur, contemplative avec
sa mélodie calme, aux modulations faciles et toujours harmonieuses.
Ce prélude symbolise “l’Éternelle Harmonie” du monde. La deuxième,
dédiée à Clio, muse de l’histoire, donne à Massenet l’occasion
d’évoquer avec suavité les “Visions antiques”. La déclamation des
vers a une part plus large. Un
allegretto
rustique encadre un
lento
élégiaque. Une douce péroraison accompagne le Poète associant au
Passé l’Avenir. Massenet a donné plus d’importance à la troisième
partie, Euterpe, sa propre muse, à laquelle il consacre un morceau
traité pour deux chœurs de voix féminines, précédé d’un court pré-
lude où s’égrènent des arpèges. Le chœur est
a capella
. Les phrases
alternent ou se répondent et se complètent de l’un à l’autre chœur.
Un même motif d’une ligne élégante se reproduit incessamment et
donne de l’unité au morceau. Tout ici est douceur; la conclusion
est un
pianissimo
où les deux voix s’éteignent graduellement. À
Calliope est dédiée l’Épopée ; c’est le prétexte d’une marche. Des
accords en triolets pompeux alternent d’abord avec les versets de
l’ode, puis accompagnent les vers sur ces mots : “Sonnez parmi les
cieux, sonnez, clairons de l’Épopée”. Alors la marche se développe
sur un rythme martial où dominent cuivres et tambours. Les chœurs
viennent à un moment renforcer les sonneries. Un chœur de tenue
plus religieuse que guerrière,
Salve virgo virginum
, forme contraste
en unissons coupés d’énergiques reprises des cordes. On entend
quelques mesures de la
Marseillaise
, des fanfares militaires ; l’œuvre,
qui ne manque pas de souffle, s’achève en une péroraison brillante
sur le premier thème en
tutti
avec chœurs. » (Louis Schneider).
La partition chant-piano
, sous couverture avec titre, est écrite à
l’encre noire sur papier Lard-Esnault/Bellamy à 20 lignes, et présente
de nombreuses ratures et corrections, ainsi que des grattages et
collettes. Datée en fin : « Paris Janvier 1912 », elle est ainsi divisée :
I.
Uranie
(l’astronomie).
Rêverie
(4 p.) ;
II.
Clio
(la poésie lyrique).
Visions antiques
(6 p.) ;
III.
Euterpe
(la musique).
Double-chœur
(6 p. ; datée en fin : « Paris
8 déc. 1902. g
d
froid ») ;
IV.
Calliope
(l’histoire).
Marche historique
(14 p. [dont 12bis pour éviter
le chiffre 13] ; date collée au bas de la première page : « Égreville
Vendredi 27 juin 1902. 8 h. du soir. Admirable temps !... On fait les
foins. On entend les voitures dans les prés… À Paris, lundi
Manon
S.S., Mercredi
Thaïs
(Opéra), Samedi
Manon
S.S. ».
Le manuscrit de la partition d’orchestre
(93 pages [avec 12bis en
place de 13, et la dernière chiffrée 92bis]) est à l’encre noire sur papier
Lard-Esnault Bellamy à 24 lignes, signé et daté en fin : « 1902-1912.
Massenet » ; il est ainsi divisé :
I.
Uranie
(l’astronomie).
Rêverie
(p. 1- 15) ;
II.
Clio
(la poésie lyrique).
Visions antiques
(p. 16-40) ;
III.
Euterpe
(la musique).
Double-chœur
(p. 41-47) ;
IV.
Calliope
(l’histoire).
Marche historique
(p. 48-92 bis,
Bibliographie
: Louis Schneider,
Massenet
(Fasquelle, 1926), p. 287-288.
Discographie
: Chœur lyrique de Paris, Orchestre philharmonique
de l’Oise, Thierry Pélicant (Malibran Music 2004).