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80

225.

Jules MASSENET

.

M

anuscrit

musical

autographe signé,

Fabliau, Manon

, [1894] ; 1 f. de titre et 8 pages

in-fol.

4 000/5 000

A

ir

additionnel

pour

M

anon

.

C’est pour la cantatrice Georgette

B

réjean

-S

ilver

que Massenet écrivit ce

Fabliau

. Lorsque Massenet entendit en 1894

la cantatrice chanter

Manon

(qui avait été créée en 1884), il fut impressionné par ses talents de colorature, et composa,

pour ses débuts dans ce rôle à Bruxelles, cet air qui mettait en valeur ses dons, avec des traits virtuoses et des rires

en aigus piqués. Le

Fabliau

remplace la

Gavotte

(« Obéissons quand leur voix appelle »…) que chante Manon au

premier tableau (du Cours-la-Reine) de l’acte III. Lors de la réouverture de la salle Favart le 16 décembre 1898, Mme

Bréjean-Silver chanta

Manon

, avec le

Fabliau

en place de la

Gavotte

, et c’est alors que Massenet fit publier le

Fabliau

par Heugel, en l’intercalant dans la partition, et sous forme d’air séparé. Longtemps, la tradition subsista à l’Opéra-

Comique de chanter le

Fabliau

plutôt que la

Gavotte

. Ajoutons que Mme Bréjean-Silver enregistra le

Fabliau

en 1905,

et cette interprétation nous laisse un précieux témoignage de son talent.

Sur la page de titre de ce manuscrit pour chant et piano, Massenet a noté que ce

Fabliau

est « à intercaler dans le 3

e

acte, 1

er

tableau », et que la poésie est de Philippe

G

ille

(colibrettiste de

Manon

avec Henri Meilhac). Il inscrit également

des instructions détaillées pour la gravure en « morceau détaché » (notamment la suppression et l’arrangement des

premières mesures), ajoutant : « Mais, pour le théâtre, pour l’addition à la partition de ce n° spécial

ne rien changer

 :

laisser tout, Brétigny, chœurs &a »…D’autres instructions figurent au verso pour une transposition du morceau détaché.

Le

Fabliau

commence par un « Récit », dialogue entre M. de Brétigny et Manon,

Allegro moderato

, qui tient toute la

première page (11 mesures). Manon commence alors le

Fabliau

 : « Oui, dans les bois et dans la plaine, Rien que pour

rire et sans raison Manon riait jadis ! »… Massenet a indiqué en tête

Allegro (alerte et léger)

, et tout au long de l’air a

noté des indications d’interprétation.

Le manuscrit, à l’encre brune sur papier Lard-Esnault à 20 lignes, présente de nombreuses corrections par grattage,

des ratures et quelques additions, ainsi qu’une collette pour les deux dernières mesures ; il a servi pour la gravure de

l’édition par Heugel en 1898.

Discographie

 : Nathalie Dessay, Orchestre du Capitole de Toulouse, dir. Michel Plasson (Virgin, 2004).

Reproduit page 72

226.

Étienne-Nicolas MÉHUL

(1763-1817). L.A.S., [1811], à Étienne de

J

ouy

 ; 1 page et demie in-4, adresse.

300/400

Il envoie à son collaborateur les trois anciens actes des

Amazones

et le nouveau deuxième : « Vous devez avoir le

nouveau 1

er

ou bien je l’ai égaré. Dans ce cas il se trouvera dans ma partition. Je suis bien aise que vous songiez à moi

attendu que je vais bientôt pouvoir songer exclusivement à vous. Nous sommes longs dans notre second acte, il faut

tâcher d’être court dans le 3

me

. Je n’y vois qu’une scène qui demande des dévelopements, celle de la reconnoissance.

Tout le reste doit marcher rapidement. Travaillez, vous êtes sûr de bien faire. Mon plus grand désir est que vous soyez

enfin content de moi qui je suis content de vous »…

O

n

joint

un portrait lithographié et une notice biographique de

Jules Amic, extraite du

Plutarque français

.

227.

Georges MÉLIÈS

(1861-1938) illusionniste et cinéaste.

M

anuscrit

autographe signé,

L’Illusionniste Legris

,

[vers 1928]

; 3 pages et quart in-4 (petites fentes réparées).

1 000/1 500

H

ommage

à

l

illusionniste

J

ules

-E

ugène

L

egris

, décédé le 1

er

janvier 1926, destiné à

Passez Muscade, bulletin trimestriel

des prestidigitateurs

.

« Legris ! Nom prestigieux qui tint l’affiche, au

Théâtre Robert-Houdin

, pendant 20 années consécutives ; un véritable

record !!.. Puis, après la guerre, sa carrière brillante se continua pendant près de 8 ans encore au

Cabinet fantastique

du

Musée Grévin

 »… Méliès raconte comment il fit la connaissance de Legris, cordonnier, spectateur assidu au Théâtre

Robert-Houdin, si désireux de devenir prestidigitateur qu’il lui demanda un emploi quelconque dans la salle. « Peu de

temps après, ayant monté le

Rêve de Coppélius

, (illusion d’optique qui se présentait, à part, dans le foyer, pendant

les entr’actes), je lui offris de tenir le rôle de Méphistophélès, le démon qui, à la prière de l’horloger Coppélius, venait

animer la poupée Coppélia qu’il venait de construire. C’était une saynète fantastique à 3 personnages ; il accepta, et

se tira fort bien de cette tâche de comédien »… Trois ans de suite, Legris présenta diverses illusions et se fit connaître,

tout en profitant du contact journalier avec Harmington et Raynaly pour « s’initier aux mystères de l’art magique, et

se perfectionner graduellement. Enfin, lorsque “

Harmington

” (Fauque, de son vrai nom) quitta le théâtre, après 9 ans

d’exercice, Legris m’assura qu’il

se croyait

assez

sûr de lui

, pour tenir l’emploi d’illusionniste sur la scène principale »…

Succédant à Jacobs, Duperrey et Raynaly, « il arriva très rapidement, à exécuter toutes ses expériences, avec adresse,

brio, et entrain […]. Il excellait dans les

tours de présentation

et les

grands trucs

qu’il menait “tambour battant”,

sans longueurs fatiguantes et inutiles, ainsi que dans le tour des

grands drapeaux

, et dans toute la série des

doubles

empalmages

, importés par les Américains »… Embauché par le Théâtre aux Armées américain, il amusa les troupes

mais s’amusa moins de porter l’uniforme du soldat. Épuisé, il mourut peu après avoir cessé son service au Musée

Grévin. « C’était un excellent camarade, aimé de tous, grand collectionneur de tout ce qui avait trait à notre art, et il

fut aussi, dans ses moments de loisir, un guignoliste émérite, au Parc des Buttes Chaumont »…