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De l’Arsenal 2 messidor 1802 (21 juin 1802)
. « Le titre que vous voulés bien me donner madame me touche et
m’honore mais il y a dans votre lettre un naturel si aimable que votre
institutrice
n’a pas le droit de s’énorgueillir, il me
semble que la nature a tant fait pour vous ! Je porte avec reconnoissance et sensibilité la chaîne charmante que je tiens
de vous, et j’ai placé votre lettre dans mon livre de souvenirs. Vous me faites espérer que […] nous nous connoîtrons
bientôt. Je n’ai que de jeunes amies ce sont les seules que dans le malheur j’aie trouvé véritablement sensibles et
fidèles. J’ai consacré ma vie à la jeunesse et quand je relis votre lettre je m’en applaudis plus que jamais »…
[1807]
.
« Que je suis fachée chère petite que vous ne veniés pas ce soir, nous aurons plusieurs enfans cela finira à 10 heures.
Alfred est déjà dans son habit d’arlequin […] ce sera une grande joie pour Casimir [son fils adoptif], qui sera furibond si
vous ne venés pas. Je crois que la mascarade de M
mes
Ducrest sera jolie, qu’ils chanteront et danseront. […] il y aura de
bons beignets aux pommes, des tartelettes &c »…
23 novembre 1812
. : son affection pour Pauline, « que j’estime cent
fois plus que moi-même, parce qu’avec tous mes sentimens vous n’avés jamais fait une étourderie, et une faute. Vous
estes parfaite et gentille et naturelle par la tournure de votre esprit et par votre caractère […]. Vous aimés votre mari,
et ce mari étoit de tous les hommes de l’univers le plus capable de bien conduire une jeune et belle femme bien née.
Vous avés vécu dans la solitude à l’abri des pièges, des mauvais exemples, des pernicieux conseils, des séductions,
vous avés des enfans charmans, vous n’avez eu que des liaisons vertueuses », etc.
10 avril [1815]
: « sans une nécessité
positive je n’écris plus du tout moi-même car c’est pour moi une fatigue inconcevable »…
Paris 1
er
mars 1820
. Elle a
été absorbée par « un travail prodigieux » : « J’ai pris le parti de réimprimer avec des retranchemens et des notes les
ouvrages
philosophiques
qui méritent à certains égards d’être placés dans les bibliothèques. Les choses licenscieuses
et les impiétés ne sont tellement dans ces ouvrages que des pièces de marquetterie, que j’ai pu les oter sans être
obligée d’ajouter un seul mot […], mes notes font remarquer d’inconcevables contradictions, mais qui du moins ne
sont pas corruptrices, la jeunesse pourra lire ces ouvrages sans danger »… Elle fait aussi un journal littéraire : « au bout
de deux ou trois mois nous payerons des articles, ceux de
Pauline
mériteroient d’etre payés au poids de l’or »…
29
décembre 1821
. « Ma santé est toujours bonne et ma vue comme à vingt ans »…
[Tivoli] 4 août 1822
. Elle a eu « la plus
étrange et la plus terrible maladie de nerfs, il y a six mois ; et dont j’ai été à la mort. J’ai reçu tous mes sacrements et
même l’extrême-onction. J’ai été deux grands mois dans mon lit, et je suis depuis quatre à Tivoli : je n’ai pris ni bains,
ni remèdes excepté les pillules de musc »…
Bains de Tivoli 29 octobre 1822
. Elle a été «
dans les dernières douleurs
de l’enfantement
, enfin
comme une autre Sara
, j’en suis heureusement venue à bout ; j’ai fini les
Dîners du baron
d’Holbach
qui sont vivement attendus et qui paroîtront dans dix ou douze jours : à présent je ne suis plus
affamée
que
de vous parler de vous, de votre bonheur, et des nouveaux mariés »… Depuis ce « travail inouï », elle en a commencé
un autre, « décidée à
mourir au champ d’honneur
, non la lance au poing et en rase campagne mais sur mon champ
de bataille, c’est-à-dire sur une chaise rembourée de crin, appuyée sur une petite table et devant un écritoire »…
Place Royale [janvier 1823]
. Dans six semaines paraîtront « de moi les mémoires de madame de
B
onchamps
que j’ai
donnés en pur don à M
r
le marquis de B
ouillé
son gendre qui fera du produit de belles actions en mon nom dans la
Vendée. Je travaille maintenant à un ouvrage très avancé intitulé
Les Veillées de la chaumière
»…
19 juillet 1823
. Elle
est charmée par
L’Héritière corse
: « Il y a certainement, du génie dans cet ouvrage ! et comme il est d’une femme,
c’est ce dont on se gardera bien de convenir ; mais je crois que tout le monde avouera que les mœurs nationales y
sont admirablement dépeintes »... Ses
Veillées
ont du succès, et les mémoires de Mme de Bonchamps sont à leur
3
e
édition en trois semaines, et tout le monde dit «
c’est un chef-d’œuvre de précision et d’intérêt
»…
26 janvier 1824
.
Elle travaille sans relâche, et lui adresse
De l’emploi du temps
: « je vous recommande le chapitre de
la vieillesse
qui
a produit une sensation générale ; ceux de la musique et de la peinture en ont produit une pareille parmi les artistes ;
[…] beaucoup de personnes qui ne veulent pas seulement végéter ont déjà profité des conseils que j’y donne »…
Vont paraître
Prisonniers
, nouvelles, et
Les
Athées conséquents
, son dernier roman : « je n’y parle ni de Voltaire ni
des philosophes, mes ouvrages précédens m’en dispensent ; cet ouvrage dont j’ai médité le plan pendant huit ou
neuf ans, est je crois du plus grand intérêt ; il est rempli de coups de théâtre et de péripéties, mais non comme dans
les mélodrames et de certains romans, car ces coups de théâtre sont tout neufs et sont uniquement produits par les
passions et par les caractères »…
11 octobre
: « Il est impossible de faire mieux valoir un peuple belliqueux et qui n’a
pas atteint le dernier degré de civilisation. Je n’ai rien lu de plus pittoresque, de plus spirituel, de mieux pensé et de
mieux écrit que cette belle peinture »… Etc.
O
n
joint
un portrait gravé, une vue de l’Arsenal ; et 2 L.S. de son petit-fils, le comte de
L
awoestine
.
61.
Stéphanie Félicité Du Crest, comtesse de GENLIS
. 13 L.A. et 3 lettres dictées, [vers 1802-1812 et s.d.],
à son ami M.
C
hiappe
(une à M. Cabre) ; 15 pages in-4 ou in-8, la plupart avec adresse (on joint un portrait).
500/700
B
elle
correspondance
sur
les
faveurs
de
l
’E
mpereur
.
Dimanche soir
. Au sujet de la promesse d’un logement à l’Arsenal : « l’impératrice a dit le fait à tout ce qui l’approche ».
Il y aurait du ridicule à nier une chose qui l’honore. « Je ne suis entrée au Palais royal que quatre mois après ma
nomination, et dès l’instant que je fus nomée j’en reçus les complimens. […] mon véritablement attachement et mon
respect même pour la princesse me font desirer que tout ceci se passe avec les formes usitées et convenables »…
Mardi matin
. Elle lui confie sa lettre à l’Empereur, où elle se dit « touchée de la bonté qui a fait penser à moi, je me
sens capable de la justifier par une sensibilité qui rend toujours sure de bien faire », mais « il me faut pour m’engager à