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« Je vous escrivis nagueres ma chere fille, et tous-jours hastivement comme je fay encor maintenant, et vous envoyay

ladvis que javois eu du cyrurgien espaignol. Le gentilhomme a qui javois confié le soin de luy parler arrivera bientost

icy et japprendray plus particulierement ce quil aura dit touchant lesperance de vous guerir. Et tout au plus tard je

vous escriray des Salins [où il espérait aller prêcher le Carême]. Audemeurant ma chere fille tenez vous fort aupres de

N. S. aggrandissez tous-jours vostre courage en son amour. Tenez vous ferme en lenclos de vos resolutions. Et vous

souvienne que vous naurez jamais bien que par là. Que direz vous dequoy je vous escris si peu mais je ne puis mieux

faire, et puisque je ne puis vous parler davantage de Dieu je men vay parler a Dieu de vous. Ce grand Dieu soit a jamais

en nos cœurs. Je suis en luy tout entierement et perpetuellement vostre ».

Œuvres

, édition d’Annecy, t. XIV,

Lettres

, vol. IV, p. 329 (

dlxix

).

58.

Louis FUZELIER

(1672-1752) poète, chansonnier, auteur dramatique et librettiste (

Les Indes galantes

)

.

M

anuscrit

autographe signé,

Consolation

au S

r

Desfontaines Ancien Curé de Thorigni par le S

r

de la Serre

Ancien Courtier Lirique, au sujet des plaintes de l’Académie françoise contre le Discours Satirique imprimé

sous le nom de l’Abbé Ségui

, [1736 ?] ; 12 pages in-fol.

250/300

Très intéressant et long poème sur l’abbé Pierre-François

G

uyot

D

esfontaines

(1685-1745), décrété de prise de corps

pour avoir fait circuler un faux discours de réception à l’Académie française du très respectable abbé Joseph S

éguy

(1689-1761), prédicateur du roi, élu en 1735 :

Discours que doit présenter M. l’abbé Séguy pour sa réception à

l’Académie française

. Cette satire de la prestigieuse institution lui valut aussi de perdre le bénéfice de sa cure de

Thorigny. Fuzelier prend ici courageusement le parti de Guyot Desfontaines. Le poème est accompagné de notes

éclaircissant les allusions.

« Alerte, monsieur le Curé ;

Dès le Port vous perdés courage

A fond de cale retiré !

Soutenés mieux le grand orage

Que vous vous estes attiré.

Vous piqués un corps redoutable »… Etc.

59.

Stéphanie Félicité Du Crest, comtesse de GENLIS

(1746-1830). L.A., [Berlin] 8 octobre 1799, à Mlle

Jenny

R

iquet

, à Plessow par Potsdam, et 17 lettres à elle adressées, la plupart L.A.S., 1786-1827 et s.d. ;

2 pages in-4 et adresse, et 29 pages formats divers, la plupart avec adresse.

500/700

T

rès

bel

ensemble

.

* Elle recommande à sa chère Jenny de continuer de cultiver son esprit ; « ne faites que de bonnes lectures et

accoutumés vous à réfléchir à comparer, et à garder souvent le silence »… Elle décrit son appartement « sous les

Tilleuls », à Berlin, et fait l’éloge du petit garçon qu’elle a adopté, et dont elle fera « un charmant sujet ». Puis elle conte

l’effet qu’a eu son

Épître à l’asile que j’aurai 

: « M

me

la princesse de

R

adzivil

mère du p

ce

qui est ici, a une terre superbe

en Pologne auprès de Varsovie. Un de mes amis voyageant cet été y a passé un mois, quelle fut sa surprise d’y trouver

une

chaumière

à l’extérieur, mais ravissante en dedans, toute meublée en bazin et en bois d’acajou, & avec un beau

jardin […], et de lire sur la porte de la maison ces mots :

chaumière de M

me

de Genlis

»… La princesse la lui offre ; elle ne

l’acceptera point, mais elle espère aller cet été « passer quelques semaines dans

ma chaumière

 »… Après avoir promis

d’envoyer ses deux nouveaux ouvrages à Mme de Rochow, elle raconte le comportement « angélique » de Mme de

T

hadden

, qui a perdu son mari et une fille : le mari est « mort d’une démence furieuse, et sa femme a eu le courage de

ne le point quitter et a véritablem

t

exposé sa vie »…

* Arthur de

B

ouillé

(sur les

Mémoires de Mme la marquise de Bonchamps, sur la Vendée

), Pauline de

B

rady

(prédisant

le succès pour

L’Intrépide

), Pierre

D

idot

l’aîné (après lecture de

Pétrarque et Laure

), l’abbé

G

uyot

d

’U

ssières

vicaire

général de Fréjus (à propos de la première communion du duc de Valois [futur Louis-Philippe]), Nicolas-Éloi

L

emaire

,

maréchale Oudinot duchesse de Reggio, Julie

P

érié

-C

andeille

(ayant détruit des vers indignes, elle lui adresse « un

porte montre enchassé dans un portail gothique, et couronné de quelques fleurs impérissables »), Édouard

P

ingret

(dressant la liste des portraits faits par Latour sous le règne de Louis XV), Charles de

P

ougens

(lui vouant un culte de

« pure idolâtrie »),

R

aoul

-R

ochette

(critiquant des « sottises » de Voltaire), Alexis de

S

aint

-P

riest

, A. de

S

aulty

(voyage

dans les Pyrénées), baron de

S

tassart

(adressant son article sur ses « immortels mémoires »), Claude-Joseph

T

rouvé

,

Simon-Jérôme Bourlet de

V

auxcelles

(déplorant la perte de sa bibliothèque sous la Révolution, et évoquant Bossuet,

Duclos, La Harpe)…

O

n

joint

un manuscrit,

Relation de ce qui s’est passé le 30 avril jour de la premiere communion de M

r

le Duc de

Chartres

(3 p. in-4).

60.

Stéphanie Félicité Du Crest, comtesse de GENLIS

. 6 L.A. dont une signée, et 9 lettres dictées, Paris et

[Tivoli] 1802-1824, la plupart à Pauline Caylac de Ceylan comtesse de

B

radi

, au château de Rebréchien, par

Orléans, d’autres à son mari ou à un de ses enfants ; 22 pages in-4 ou in-8, la plupart avec adresse (qqs

petits défauts).

500/700

B

el

ensemble

à

une

femme

de

lettres

et

admiratrice

(1782-1847), qu’elle ne connaît pas encore au début de cette

correspondance, mais qui sera dédicataire du

Siège de La Rochelle, ou le Malheur de la conscience

(1807).

… / …

Jeudi 20 juin 2019 à 14 heures