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136

« Avant la Révolution, ma famille étoit comblée des bienfaits de la Reine, ces bienfaits m’avoient attiré des ennemis »,

qui l’ont calomniée. « Le voyage de Varennes, est l’époque sur laquelle on s’est attaché à noircir ma conduite » ; or

elle n’était pas à Paris « lors de ce funeste départ. Avant que je m’absentasse, la Reine m’avoit prévenue du projet,

Elle vouloit prendre des mesures, pour trouver dans les Pays-Bas, divers objets ». Elle fit donc faire secrètement « un

trousseau complet » qu’elle fit sortir de France par sa tante Mme Cardon. « J’emballai seule avec la Reine, les diamants

qu’elle vouloit faire passer à l’étranger », et qui furent portés par le duc de Choiseul à Bruxelles, où Mme Campan fit

aussi passer le nécessaire de la Reine. Puis la Reine fit partir Mme Campan près de son beau-père en Auvergne : « elle

pensoit qu’en Auvergne j’aurois plus de facilité pour sortir de France, […] avec l’ordre formel de la rejoindre dès que

j’aurois appris, quel étoit le lieu de son séjour en pays étranger ». Avant de partir, elle confia le portefeuille de la Reine à

Mme Vallayer-Coster, « peintre en fleurs » (elle l’en retira en septembre 1791 pour le remettre à la Reine). « Je partis de

Paris le 1

er

juin, j’appris au Mont d’or l’arrestation de la famille Royale. Mon beau père se mouroit, et nous ne revînmes

qu’à la moitié du mois d’août », où elle reçut de la Reine un « accueil à la fois sensible et déchirant »… Mme Campan

évoque alors les trahisons de la Rochereuil, femme de garde-robe, qui dénonça l’envoi des diamants et du nécessaire.

Elle ne quitta point la Reine jusqu’au 10 août. « La Reine se rendoit souvent dans mon appartement pour y donner des

audiances, loin des yeux qui épioient ses moindres démarches. Chaque jour Sa Majesté, me chargeoit des comissions

les plus importantes, la nuit je consolois ses veilles, et j’essuyois ses larmes ». Déjà on la calomniait, en la traitant

de « constitutionnelle » à cause de son frère Genet ; mais elle rapporte les paroles de Louis XVI lui confirmant sa

confiance... Au début de juillet 1792, le Roi lui confia « un énorme portefeuille […] La Reine me dit, que si l’Assemblée

étoit assés criminelle pour oser faire un procès au Roi, ce portefeuille renfermoit des pièces, qui révolutionairement

parlant lui seroient funestes, mais que cependant, il y avoit dans ce même portefeuille une pièce qui dans le même cas

pouvoit être utile : c’étoit un procès verbal d’un conseil où Sa Majesté avoit opiné contre la déclaration de guerre »...

Elle raconte ensuite le pillage de sa maison au 10 août, et comment elle échappa à l’emprisonnement en se déguisant

en servante. Elle se rendit aux Feuillants pour servir Marie-Antoinette, qui l’incita (puis le regretta) à aller faire une

déclaration au Comité concernant le pillage de ses papiers, démarche qui lui fut reprochée au retour des Bourbons.

Elle raconte ensuite sa démarche auprès de

P

étion

(et les propos cruels de ce dernier) pour « demander la permission

de m’enfermer au Temple avec la Reine », qui lui fut refusée…

Avertie que sa maison allait subir une visite domiciliaire, elle tira du portefeuille le procès-verbal qui pouvait être utile

au Roi, et brûla les autres papiers : « Ces papiers détruits étoient : Les correspondances de Monsieur, de Monsieur

le comte d’Artois avec le Roi, celle de Mesdames, des rapports, projets, et correspondances de plusieurs personnes

attachées à la cause Royale ; toutes les pièces touchant les relations de Mirabeau avec la Cour, un plan de départ de

la famille royale de la main de Mirabeau. Les anciens sceaux de l’Etat se trouvoient dans le portefeuille, je les fis jeter

dans la rivière ». Elle fit remettre à

M

alesherbes

« le papier qui pouvoit servir » et l’avis que tout le reste avait été détruit,

ce dont Louis XVI la fit remercier…

« Après l’époque de la terreur, je me vouai à l’instruction publique. Douze cents françoises successivement confiées

à mes soins ont appris de moi à reverer les vertus de Louis Seize, et de Marie Antoinette ». Elle proteste contre

les calomnies portées contre elle notamment par les émigrés, invoquant plusieurs témoignages en sa faveur, et « la

publicité que sous tous les gouvernemens, je n’ai pas craint de donner à mes sentimens pour la Reine »… Elle manifeste

une certaine amertume face au silence du Roi, et demande à Madame de « faire disparoitre ces soupçons injustes et

offensans »…

378.

Lazare CARNOT

(1753-1823) mathématicien et homme politique ; conventionnel (Pas-de-Calais), membre

du Comité de Salut public, organisateur de la Victoire des armées de la République. P.A.S., Bergues 29 juin

1793 ; 1 page in-4, en-tête corrigé à la main

Les Représentans du Peuple envoyés près l’Armée du Nord

,

petite

vignette

, cachet encre

Très

ie

Nat

le

Thiebault

(traces d’un onglet au dos).

300/400

Ordre au payeur de la guerre à Calais de mettre à la disposition du citoyen

D

efrene

commandant l’artillerie en cette

ville » 3940 livres, « pour la construction d’un caisson et d’un affut, pour une pièce de campagne du calibre de 4 »…

379.

CATHERINE DE BOURBON, Princesse de NAVARRE

(1558-1604) fille de Jeanne d’Albret et sœur

d’Henri IV, elle épousa Henri de Lorraine, duc de Bar, et resta calviniste. P.S. « Catherine de Navarre », Pau

11 octobre 1589 ; contresignée par

D

e

L

afons

 ; 1 page petit in-fol.

500/600

« Catherine princesse de Navarre » reconnaît avoir reçu de Daniel

L

oyart

, conseiller et auditeur de la Chambre des

Comptes de Pau, la « somme de mil escuz sol qui sont trois mil livres tournois, sur et tantmoins du don qui nous a esté

fait en la presante année par les gens des estatz de ce presant pais de Bearn ».

R

are

.

380.

François CHABOT

(1759-guillotiné 1794) ex-capucin, conventionnel (Loir-et-Cher), un des plus fanatiques

et des plus corrompus. P.A.S., 12 juillet

1793 

; contresignée par Louis de

L

a

V

icomterie

et François-Paul

L

egendre

 ; ¾ page in-fol., en-tête

Convention nationale. Comité de Sureté générale et de Surveillance de

la Convention nationale

, sceau de cire rouge du

Comité de Sûreté gén

ale

(cachet

Bibliotheca Lindesiana

de

la collection Crawford).

300/400