138
384.
Étienne-François, duc de CHOISEUL
(1719-1785) ministre des Affaires étrangères. L.A.S., Versailles 17 mai
1762 ; 3 pages petit in-4 (copie ancienne jointe).
600/800
I
ntéressante
lettre
diplomatique
sur
la
stratégie
française
en
A
mérique
et
au
C
anada
,
et
le
P
acte
de
famille
.
Choiseul charge son correspondant d’une mission importante avec les Espagnols : « le roy desire
passionement
la
paix, mais il aimeroit mieux que tout perir plus tost que de la faire non seulement sans le consentement mais meme
sans la satisfaction du roy son cousin. […] vos soins doivent se porter à amener le roy catholique à achever son ouvrage
qui est de rendre le service de la paix à la France, après avoir amené l’Angleterre à faire des propositions raisonables,
nous perdrons il est vray le Canada, mais nous respirerons, et nous nous mettrons en etat de jouir et de profiter de
l’avantage inestimable du pacte de famille, que cette guerre nous a procuré et qui est plus interessant mille fois pour la
France que la Colonie du Canada ; dans cette position usés de vos talents […] pour déterminer S.M.C. à cette paix ».
C’est urgent, car Choiseul craint que les Anglais ne s’allient au Tsar, et alors la paix ne se fera pas avant longtemps…
« Si l’Espagne vouloit envoyer […] les conditions qu’elle voudroient obtenir de l’Angleterre en fesant la paix, aussitost
que nous aurions connoissance icy de la declaration que l’Angleterre doit faire à Madrid, nous pourions negocier et
parvenir à une conclusion »… Etc.
Reproduit page 137
385.
Henry Coiffier de Ruzé d’Effiat, marquis de CINQ-MARS
(1620-1642) Grand Écuyer de France,
condamné à mort pour conspiration. L.A.S. « H DEffiat Decinqmars », 29 [décembre 1640] « au soir à la
Maison rouge », à François-Auguste de
T
hou
; 3 pages in-4, adresse avec cachets de cire rouge à ses armes
sur lacs de soie jaune.
1 500/2 000
T
rès
rare
lettre
à
son
ami
D
e
T
hou
,
avec
lequel
il
sera
décapité
à Lyon le 7 septembre 1642.
Il déplore la fin prochaine de l’abbé de
L
euville
, « mais jespere quil mourra fort bon Catholique et que nous verrons
Mr votre frere le remplacer dans son Abaye de St Quentin ce qui me consolera aucunement. S.M. ma fait la grace de
men assurer en cas de mort & je croy quil sufira & a votre generosité & a la satisfaction de Monsieur de
B
ouillon
de
la pension que vous voudrez acorder volonterement a celuy pour qui il la desire, le tiers ou le quart du benefice en
fera la raison & moy je vous prie instamment en mon particulier dans demeurer dans ce terme la que je prescris avec
le pouvoir que peut pretandre un homme qui ne vous sert qua cette condition. Tout de bon je men tiendres offancé
autrement & vous en assure fort serieusement pensant que vous aurez assez de consideration pour moy pour ne le
vouloir pas faire ». Il attend M. de Bethune [
S
ully
] qui « sera receu comme vous le désirez & comme il le merite. Ne
faittes pas encore esclatter le don du Roy labaye ne vaquant pas mais aussy tost apres rescrivez moy & cependant vous
en assurez »… Il ajoute qu’on a annoncé « au Roy un combat contre Cambry [bataille de
C
ambrils
13-16 décembre
1640] ou on le fait mort & sept cens hommes tuez sur place avec prise de canon ».
386.
CODE NAPOLÉON
.
M
anuscrit
,
Notes sur les dispositions du Code Napoleon
, « commencé dans les
premiers jours de décembre de l’an 1811 », « terminé le 16 mars 1813 » ; un volume petit in-fol. de
414 pages, reliure cartonnée de l’époque, dos de parchemin.
100/150
C
ommentaires
sur
le
C
ode
N
apoléon
, avec références de jurisprudence, article par article du Code (renvois au
Bulletin
officiel
, à des arrêts de cours d’appel, au Code pénal, etc.). Selon une tradition familiale, ces
Notes
seraient l’œuvre
d’Antoine de
M
ailly
(1742-1819), qui fut secrétaire de Voltaire, conventionnel, membre du Conseil des Anciens et
administrateur.
O
n
joint
une lettre du 11 juillet 1859 concernant la bataille de Solferino et l’armistice de Villafranca.
387.
Jean-Baptiste COLBERT
(1619-1683) le grand homme d’État. L.S., 6 mai 1664 ; la lettre est écrite de la
main de
Charles
PERRAULT
(1628-1703, l’auteur des
Contes
, en tant que contrôleur des Bâtiments du
Roi) ; 1 page 3/4 in-fol. (légère mouillure marginale).
1 000/1 500
S
ur
les
châteaux
et
bâtiments
royaux
.
Colbert répond en 17 points à la lettre de son correspondant... « 1 Il n’y a plus de temps a perdre nous serons
asseurement a Fontainebleau merdredy ou jeudy de la semaine prochaine. 2 Il semble que vous doutiez des eaux ce
qui seroit bien fascheux veu la grande despence que nous faisons pour en avoir. 3 Il fault de necessité travailler au
portail de la chancellerie [...] 4 Il fault aussy presser ce qui concerne Moret [...] 5 Il est bon de satisfaire les personnes
de qualité mais il fault prendre garde que leurs demandes n’aillent point a renverser l’ordre des bastimens pour leurs
commodités. 6 Il fault presser extraordinairement la closture du parc des daims, cet ouvrage regardant, comme vous
scavez le plaisir de Sa Majesté ». Il veut savoir les dimensions exactes de toutes les chambres... « L’abreuvoir
est
louvrage le plus important et auquel il fault le plus s’appliquer »... etc.