Previous Page  126 / 180 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 126 / 180 Next Page
Page Background

124

Je n’ai jamais réussi, d’abord après la restauration, à voir conférer une décoration à M

r

C

uvier

, à M

r

L

arrey

si utile à nos

prisonniers, à M

r

G

érard

que l’on chérit fort personnellement. Ne pensez pas que mon Catonisme blâme un désir que

la prose de la vie sociale amène si naturellement, je regrette seulement que mes vœux ne peuvent être des promesses.

Votre philosophie fortifiée par celle de votre excellente sœur me répondent de votre indulgence plénière »…

343.

Jacques LACAN

(1901-1981) psychiatre et psychanalyste. M

anuscrit

autographe,

Le Séminaire sur «La

Lettre volée». Introduction

, [1956] ; 44 feuillets in-4 écrits au recto.

5 000/7 000

M

anuscrit de

travail complet de

l

’I

ntroduction du

S

éminaire

sur

“L

a

L

ettre

volée

, réflexion sur son séminaire d’avril 1955 ;

cette étude fut publiée en 1956 dans la revue

La Psychanalyse

(n° 2, pp. 1-44), puis placée en tête de ses

Écrits

(1966).

Dans ce fameux séminaire, Lacan s’appuie sur la nouvelle d’Edgar Allan

P

oe

,

La Lettre volée

(

The Purloined Letter

), la

rattachant à la « découverte inaugurale » de

F

reud

sur la mémoire et l’inconscient, pour éclairer la notion de signifiant

dans le symbole.

Le manuscrit, à l’encre noire au recto de 41 feuillets (paginés 1-41 plus 3 bis), présente de

très nombreuses

et

importantes

ratures

et

corrections

, des indications pour la dactylographie, des schémas, et des variantes avec le texte édité.

« La leçon de notre séminaire que nous donnons ici rédigée fut prononcée le 26 avril 1955. Elle est un moment du

commentaire, que nous avons consacré, toute cette année scolaire, à l’Au-delà du principe du plaisir. On sait que c’est

l’œuvre de

F

reud

que beaucoup de ceux qui s’autorisent du titre de psychanalyste, n’hésitent pas à rejeter comme une

spéculation superflue, voire hasardée, et l’on peut mesurer à l’antinomie, par excellence, qu’est la notion d’

instinct

de mort

où elle se résout, à quel point elle peut être impensable, qu’on nous passe le mot, pour la plupart. Il est

pourtant difficile de tenir pour une excursion, moins encore pour un faux pas, de la doctrine freudienne l’œuvre qui

introduit précisément la nouvelle topique, celle que représentent les termes de

moi

, de

ça

et de

surmoi

, devenus aussi

prévalents dans l’usage théoricien que dans sa diffusion populaire »…

Au terme de son exposé introductif, Lacan conclut : « C’est ainsi que nous prîmes le conte même dont nous avions

extrait, sans y voir d’abord plus loin, le raisonnement litigieux sur le jeu de pair ou impair : nous y trouvâmes une faveur

que notre notion de détermination symbolique nous interdirait déjà de tenir pour un simple hasard, si même il ne

s’était pas avéré à notre examen que Poe en bon précurseur qu’il est des recherches de stratégie combinatoire qui sont

en train de renouveler l’ordre des sciences – par ses travaux de décrypteur comme par son analyse de la composition

poétique – avait écrit ce conte dans un dessein conforme au nôtre. Du moins pouvons-nous dire que ce que nous en

fîmes sentir oralement toucha assez nos auditeurs pour que ce soit à leur requête que nous en publions ici une version.

En la remaniant conformément aux exigences de l’écrit, différentes de celles de la parole, nous n’avons pu nous garder

341

342