119
329.
Casimir BROUSSAIS
(1803-1847) médecin. 3 L.A.S. et un
manuscrit
autographe signé, Strasbourg
septembre-décembre 1825, à son père François-Joseph
B
roussais
; 24 pages in-4.
400/500
L
ongues
lettres
du
jeune
homme
,
alors
étudiant
à
S
trasbourg
,
exposant
à
son
père
l
’
aboutissement
de
ses
réflexions
.
28 septembre 1825
. Après avoir évoqué un différend avec son professeur, il expose qu’il a d’abord étudié tous
les systèmes, Condillac, d’Holbach, puis Rousseau, Voltaire, Victor Cousin, et en arrive à la conclusion que « l’être
est nécessaire » ; la lecture de l’Évangile lui a fait voir qu’il faut être simple pour comprendre ce qui paraît absurde.
Sensations et émotion se combinent pour former l’idée « de deux réalités : idée de moi et idée de non-moi, moi ému
par non-moi agissant sur moi ». Le sentiment est l’action du cerveau : « homme sentant égale cerveau agissant », d’où
la nécessité de maintenir « la régularité de l’action organique ». La médecine, dont son père a trouvé « les principales
vérités », comme toute science « s’établit donc sur l’observation immédiate de ce qui se passe en nous dans nos
rapports avec le non-moi, mais cette observation est quelque chose de sérieux et de grave, et peu d’hommes sont
dans l’état de simplicité ou de pureté qui seul donne de la solidité à ses résultats »…
20 octobre
. Il répond d’abord
aux objections de son père : avant tout, il y a sensation et sentiment ; il explique de nouveau ce qu’il entend par esprit
de simplicité, et étudie l’action du cerveau dans la production de la pensée. Le mouvement organique du système
nerveux ne peut avoir lieu sans cerveau. « La production de la pensée est pour moi l’inconnu » ; il place la raison après
la sensation et le sentiment : « la base de la science n’est point du domaine du raisonnement, mais la confection de la
science est son ouvrage »… Il joint la parabole
Le peuple de la nature
qui se démarque de l’ontologie philosophique
mais le conforte dans sa pensée.
2 décembre
. Les échanges se poursuivent sur les mêmes sujets ; le fils réfute les
arguments du père, et en vient à la morale : « La morale n’est point une science, et nous faisons à tout instant des
actes moraux. La morale doit-elle être soumise au calcul ? ». Selon lui « il n’y a pas de législation morale universelle »,
la morale est individuelle… Quant à la pensée comme opération du cerveau, il ne peut admettre que cerveau pensant
se réduise à cerveau agissant et affirme : « la pensée est pour moi l’inconnu, mais encore : la pensée n’est pas le
mouvement ». Il donne son opinion sur la doctrine de ceux qui veulent qu’il n’y ait qu’eux dans la matière… Etc.
O
n
joint
une copie d’époque des lettres de Broussais à son fis Casimir, 1825-1826 (90 pages in-4 et in-fol.).
330.
Jean-Antoine CHAPTAL
(1756-1832) chimiste et homme d’État. 10 L.S. ou P.S., Paris ans X-XII (1802-1804),
à la régie des Douanes ou au citoyen
C
ollin
, conseiller d’État chargé de la direction des Douanes ; 19 pages
in-4, en-têtes
Le Ministre de l’Intérieur
ou
Ministère de l’Intérieur
, qqs vignettes, une adresse.
300/400
Pour remettre au citoyen Espivent, membre du Conseil d’agriculture, arts et commerces de la Loire-Inférieure, un
modèle de moulin saisi à tort ; pour laisser transporter des caisses venant de Hambourg et saisies à Dieppe, réclamées
par le citoyen Chaumontel, professeur à l’École vétérinaire d’Alfort ; recommandant, comme mesure de « saine
politique », d’exempter de droits les biens personnels de Mr. Wilcox, qui vient d’établir à Bordeaux une manufacture
de chapeaux… Permission de faire entrer deux cafetières provenant de Turquie, offertes à un négociant de Marseille…
Autorisation de faire rentrer en franchise des toiles de Troyes et de Beauvais invendues à Alger, renvoyées à un
négociant de Marseille… Etc.
331.
CONSEIL DE SANTÉ
. L.S. par 10 médecins, Paris 23 ventôse III (13 mars 1795), au citoyen Pierre-Augustin
D
ugès
; 1 page et demie in-fol. en partie impr., en-tête
Le
Conseil de Santé
, grande
vignette
gravée de
Quéverdo (fentes et réparations).
180/200
Sur présentation du Conseil de Santé, le Comité de Salut Public l’a nommé « pour être attaché au quatrieme Regiment
d’Hussards armée de Sambre et Meuse
en qualité de
Chirurgien de Deuxième classe », avec un traitement de 300 livres
par mois… Ont signé : Villar, Bécu, Saucerotte, Heurteloup, Bayen, Lorentz, Vergez, Coste, etc.
On joint une P.S. par 7 membres de la Commission de Santé (Vergez, Bécu, Bayen, Hégo, Chabrol, etc.) et 7 membres
du Comité de Salut public (Richard, Fourcroy, Cambacérès, Merlin de Douai, J.F.B. Delmas, L.-B. Guyton-Morveau et
Pelet de la Lozère), 6-9 frimaire III (26-29 novembre 1794), nomination de Germain Fontaine comme officier de santé
chirurgien de 3
e
classe à l’Armée du Nord.
332.
Henri COUDREAU
(1859-1899) géographe et explorateur.
M
anuscrit
autographe signé,
Rapport à
Monsieur le Ministre de l’Instruction publique
(minute), Courbevoie 11 avril 1889 ; cahier de [1]-29 pages
in-fol. (découpure au bas de la dernière page).
500/700
S
ur
la
G
uyane
. Compte rendu de sa mission de deux ans dans la chaîne des Monts Tumuc-Humac, en « Haute Guyane
française ». La première moitié est consacrée à l’historique du voyage : son recrutement de l’explorateur indigène
Apatou, les premiers petits voyages, l’accueil variable qu’on leur fit (crainte de tribus cannibales), la végétation, les
obstacles de tout genre, les maladies… La seconde moitié traite des Tumuc-Humac (nomenclature, géographie,
géologie…) et leurs habitants, et conclut modestement à la « tâche ingrate » d’évoluer dans une petite contrée
« presque déserte, sans passé, d’un avenir incertain » : il en rapporte des itinéraires, des observations météorologiques,
« des pages inconnues de l’histoire des peuples sans histoire » (les Bonis, les Roucouyennes…), une étude de deux
dialectes et le constat de produits exploitables (le caoutchouc, le cacao, l’ipéca, etc.). Il y aura là, un jour, « du bien-être
pour beaucoup et de beaux bénéfices pour les grandes entreprises »…
O
n
joint
une carte d’
Explorations en Guyane par Henri Coudreau
avec ajouts autogr. et 2 ff. de papier calque avec
schémas autogr.
Vendredi 21 juin 2019 à 14 heures