118
« Je n’ai pas eu de chance aujourd’hui. Moineau a cru devoir atterrir à Laon alors qu’il aurait pu continuer, je crois.
Quant à Brégi par sa faute il a manqué le départ à midi – il n’avait pas eu la précaution d’essayer son moteur et une
bougie encrassée l’a empêché de partir » (Reims 13 novembre 1911)… « Aujourd’hui avait lieu la vente de l’aérodrome
de Champagne. C’est Deperdussin qui s’en est rendu acquéreur comme prévu » (5 mars 1912)… À Turin, en 1912, il
retrouve l’ingénieur Darbezio, le capitaine Agisdoni, le lieutenant Veece, et voit voler « quelques Blériot »…
En
1915
, il transmet des échos de la guerre ; il est content des affaires des Ateliers Bréguet : « plus que jamais il faut
trimer car la guerre n’est pas finie loin de là […] et c’est avec des engins nouveaux qu’il faut agir pour dominer » (28
avril)… Il fait revenir du front son frère Jacques, qui le « seconde autant qu’il peut » (5 mai), mais « tout devient difficile.
Cela se sent que nous approchons du 12
ème
mois de guerre. On s’essouffle. Mais tout le monde est courageux et l’on
donne ce que l’on peut » (19 juin)… Propos patriotiques… Il reçoit le colonel Bouttieaux [commandant du 1
er
Groupe
Aéronautique de l’armée, directeur du matériel aéronautique militaire] : « il nous a secoué et réclame des livraisons
aussi rapides que possibles – il faut travailler nuit et jour »… Et ce matin, « lettre personnelle du général
H
irschauer
– insistant tout particulièrement – il voudra lui-même mercredi matin assister au départ de 2 avions types pour la
revue générale de l’aviation » (27 juin)… On piétine : « les fabriquants de moteur n’arrivent à rien sortir » (29 juin)…
« La réunion au ministère a été intéressante : on ne veut plus que des gros appareils. Je crois que le type choisi est
le “Bréguet”. Dire que l’on a perdu plus de 6 mois. Quelle supériorité nous aurions sur les “boches” si nous avions 6
mois d’avance !! » (2 juillet)… « Je suis toujours dans les calculs de mes avions améliorés – je suis content. La grande
émotion du jour est la bataille russe. Pauvres Russes – mais les Allemands s’usent et les Russes sont un adversaire dont
on viendra à bout difficilement » (4 juillet)… Il est « soldat à ma façon », et « tout doit être sacrifié au pays. Cette terrible
guerre est loin d’être finie. […] Chaque jour ici on s’organise mieux et notre puissance en matériel et armement va sans
cesse en croissant » (2 août)…
Dix ans plus tard, impressions d’un voyage à New York (« une autre planète »), Washington, Philadelphie, Detroit
(usines Ford), Cleveland, Buffalo, et allusions à une course gagnée par Lemaître et à des essais de montée et de
performance devant la marine américaine… « L’aviation américaine est très quelconque mais l’Amérique a des moyens
énormes et d’excellentes méthodes et habitudes de vie. Les américains sont des gens simples aux goûts rudimentaires,
rien ne les rebutent. C’est une force très grande pour eux » (21 octobre [1925])… Etc.
O
n
joint
une trentaine de lettres de Nelly Bréguet, Antoine Bréguet, Fernand Pacquement, Jacques Bonnet,
Germaine Brice etc., la plupart à Louis Bréguet ou à Madame, et un cahier de copies carbones de correspondance de
Louis Bréguet (1913-1915).
327. [
Louis BRÉGUET
]. Plus de 100
photographies
, la plupart originales ; formats divers.
500/700
Nombreux portraits de Louis Bréguet, photographies de studio et de presse (
Henri Manuel
,
G.L. Manuel frères
,
Rudomine
,
Piaz
,
Gerschel
,
Harcourt
,
Isabey
,
Studio France Presse
, etc.) ; dans son bureau, sur son bateau, lors de
banquets, sur un terrain d’aviation… Petit album de mariage… Photos de famille, à la plage, sur son voilier, aux sports
d’hiver… Etc.
O
n
joint
un dessin par Roubinet (1943), quelques documents divers, souvenirs de voyage etc.
Reproduit page 116
328.
Paul BROCA
(1824-1880) chirurgien et anthropologiste. 19 L.A.S., Sainte-Foy, Paris 1853-1880, à son
confrère le Dr Eugène
A
zam
, à Bordeaux ; 56 pages in-8 ou in-12, la plupart à son chiffre (qqs deuils).
500/600
I
ntéressante
correspondance
au
chirurgien
bordelais
É
tienne
E
ugène
A
zam
(1822-1899) où il est question de leurs travaux
respectifs, notamment sur l’hypnotisme (adressés soit à la Société de Médecine de Bordeaux soit à l’Académie des
Sciences), de congrès et de communications, ainsi que de la création d’une nouvelle faculté à Bordeaux.
Broca encourage à plusieurs reprises son ami et confrère : « vous pouvez faire la nique aux cagots et autres gens
bienveillants ». En janvier 1860, il le félicite pour sa nomination et lui suggère de prendre le temps de préparer son
travail sur l’hypnotisme, ne voulant lui-même rien publier avant d’avoir des résultats complets : « Maintenant que le
ballon est lancé, rien ne presse » [en 1859, Broca et Azam avaient rendu compte devant l’Académie des sciences d’une
intervention chirurgicale pratiquée sous anesthésie hypnotique].
25 septembre 1866
: « La plus jolie fille du monde
ne peut donner que ce qu’elle a, l’académie n’a aucun droit sur ses
bulletins
pas plus que sur ses
mémoires
[…] il n’y
a pas grand-chose à attendre de ces harpagons »..
.
13 février 1871
: Broca, médecin chef de l’ambulance militaire du
Jardin des Plantes qui doit être prochainement évacuée, recommande le Dr
C
laveri
qui part pour Bordeaux se mettre
à disposition du ministère de la Guerre. En 1872, il est question d’une plaque de marbre déposée à Bordeaux et des
frais de publication d’un volume, subventionné en partie par la ville. Et en décembre 1874, Broca ironise sur l’enjeu
politique des nominations des professeurs de facultés : « Il faut attendre des temps moins troublés où l’existence
du ministère ne dépendra pas de quelques voix de mauvaise humeur »... Trois lettres datées de 1878 et 1879, sur
papier deuil, sont relatives à l’achat et à l’expédition de vins de Bordeaux. Quelques noms de médecins et de savants
émaillent ces lettres : Hippolyte Blot, Jules Béclard, François Follin, Aristide Verneuil, etc.