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les collections aristophil
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LARREY Dominique-Jean, baron
(1766-1842) le grand
chirurgien militaire.
L.A.S. « B
on
D.J. Larrey », Francfort (Oder) 7 février 1813, à SA
FEMME « la Baronne Larrey » ; 3 pages in-4 remplies d’une
écriture serrée, adresse.
1 500 / 2 000 €
Belle et longue lettre à sa femme, après la retraite de Russie, sur
sa carrière et sa conception de la médecine
.
Il a lu la lettre « phylosophique » de sa femme, écrite sans doute après
avoir vu Y… [le chirurgien Urbain Yvan] : « Quoique bien affligé des
chagrins douloureux que tu as éprouvés à mon sujet et des critiques
injustes que l’on fait sur mes sentiments […] je ne puis que louer tes
intentions et te remercier des sages conseils que tu me donnes pour
ma conduite politique. Je les suivrai en quelques points sans doute
parce que notre interêt commun l’exige et la raison le dicte ; mais
j’aimerai mieux mourir que de rester spectateur tranquile des soins
indolents et forcés que la pluspart des personnes employées dans
nos hôpitaux donnent aux malades. La direction medicale par cet
esprit d’insoussiance et de venalité a converti les hommes qui doivent
exercer une profession liberale et savante en simples journaliers et
c’est pour avoir voulu rompre de telles habitudes que je me suis
fait des ennemis aux attaques desquels je n’ai voulu répondre que
par un profond silence »… Il a voulu respecter l’autorité ; s’il avait
pris un autre parti, « j’aurai succombé et les blessés n’auroient pas
moins été victimes »… Il ne faut pas demander à un chirurgien d’être
administrateur, mot vide de sens pour eux… Qu’elle remercie donc
M. YVAN de ses bonnes intentions et des services rendus à Larrey,
à l’armée, mais Ribes seul peut lui dire tout ce qui s’est passé... « Au
surplus il n’appartenoit qu’à ton pauvre Larrey de se rencontrer dans
ces campagnes malheureuses où les plus belles choses du monde
étoient étoufées par la masse de ces ombres epaisses qui troublent
et effrayent les esprits les plus forts. Ce superbe academicien n’a fait
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LARREY Dominique-Jean, baron
(1766-1842) le grand
chirurgien militaire.
L.A.S. « B
on
D.J. Larrey », Francfort sur l’Oder, 24 [décembre
1812] « à 5 heures du matin », à SA FEMME ; 1 page et
demie in-8 (cachet de la collection Crawford).
500 / 700 €
Pendant la retraite de Russie, au sujet de son collègue Desgenettes
.
[Le médecin militaire René Dufriche DESGENETTES (1762-1837), fait
prisonnier à Vilna, fut finalement libéré en reconnaissance des soins
qu’il avait prodigués aux soldats russes blessés.]
Le quartier général quitte Francfort en direction de l’Elbe. Larrey a
reçu des nouvelles de Wilna que « Desgenettes, fait prisonnier dans
cette ville, se portoit bien et qu’il dirige et surveille le service de
santé des hôpitaux de cette ville. Il est probable qu’a la fin de l’hyver
il rentrera en France ». Larrey charge sa femme de transmettre ces
bonnes nouvelles à Mme Desgenettes et à l’École de Médecine. « C’est
un grand bonheur pour sa fille et nos armées que M
r
Desgenettes
ait échappé aux dangers multipliés auxquels il a été exposé jusqu’à
présant ». Il est sans nouvelles de PELLETAN. Il assure sa femme et
ses enfants de son amour…