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Histoire
du dernier bal de la Cour à Versailles : la
Reine, « fort agitée », invitait M. de Lameth
et d’autres jeunes gens à danser : « tous la
refusèrent […] : ce qui, pour moi, était déjà une
révolte. La révolution éclata l’année d’après »…
De nombreux personnages peuplent ces
pages. Ainsi, MARIE-CAROLINE D’AU-
TRICHE, reine de Naples : « elle fut trahie
et callomniée par ceux même en qui elle
avoit le plus de confiance et d’amitié. Celle
qu’elle affectionnoit le plus correspondoit
avec le conquérant qui vint à bout par de viles
menées de détroner la Reine pour donner
son royaume à sa sœur, Mme Murat. Ce
trone usurpé n’ayant pas de bases solides,
fut remis à qui de droit »…
D’autres fragments sur Rome, Naples, le
Vésuve, son goût pour les promenades soli-
taires ou pittoresques, des calomnies qui
l’atteignirent, des jugements ou maximes sur
le caractère (la parole donnée, l’ingratitude,
le doute de soi, les âges difficiles, la sagesse,
le bavardage, la fatuité, l’amour)… Esquisses
ou anecdotes sur divers personnages, par-
fois sujets de portraits : le duc d’Orléans,
le marquis de Montesquiou, le comte de
Ségur, Adèle de Sénange (Mme de Souza),
Mlle Duchesnois, le comte de Strogonoff, le
cardinal de Bernis, M. Campan, la comtesse
de Sabran (depuis, marquise de Boufflers),
Felice Fontana, Mlle Quinault, Mme Le Cou-
teux du Moley, la comtesse d’Angevilliers, le
prince Henri de Prusse… Etc.
Bibliographie
Élisabeth Vigée Le Brun,
Souvenirs 1755-1842
(éd. Geneviève Haroche-Bouzinac, Cham-
pion, 2015).
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VINCENT DE PAUL Saint
(1581-1660)
prêtre, fondateur de la congrégation
de la Mission et des Filles de la
Charité, aumônier général des
galères.
L.S. « Vincent de Paul i p d l M »
[indigne prêtre de la Mission],
Paris 6 septembre 1658, à Firmin
GET (supérieur de la Mission de
Marseille) ; lettre dictée à son
secrétaire Bertrand DUCOURNAU
(1614-1686) ; 2 pages in-8, adresse.
2 000 / 2 500 €
Sur les secours pour les esclaves des ga-
lères et les forçats
.
Puisque Get espère trouver de l’argent à Mar-
seille « pour le tirer sur nous, prenez s’il vous
plaist trois mille sept cent nonante cinq livres
dix sols, que nous payerons icy sur vostre
lettre de change à qui vous nous marquerez
mais touchez l’argent s’il est possible avant
de donner lad
e
lettre. Il doit estre distribué à
sept ou huit esclaves selon le memoire que je
vous en envoye ». Qu’il prenne en outre 129
livres 2 sols « pour les avances que vous avez
faites aux pauvres forçats jusqu’au 19
e
d’aoust
selon le compte que vous m’en avez envoyé,
que nous aquiterons aussi Dieu aidant.
Je suis bien aise de la charité que vous
exercez vers Martin qui a acompagné M
r
Le
Vacher, le retenant en vostre maison pour
tacher de le guerir ».
Il ajoute qu’il va envoyer « un autre Superieur
à Annessi [Annecy], qui partira la semaine
prochaine Dieu aidant »…
Correspondance
(éd. Pierre Coste), t. VII,
n° 2656, p. 255.