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les collections aristophil
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VIGÉE-LEBRUN Louise-Élisabeth
(1756-1842) peintre.
NOTES
et
MANUSCRITS
autographes, ou avec additions et
corrections autographes ; 73 pages
formats divers, dont 28 entièrement
autographes (petites déchirures à
quelques feuillets).
7 000 / 8 000 €
Notes et brouillons, et copies corrigées
pour ses
Souvenirs
.
[Les
Souvenirs de Mme Vigée-Lebrun
ont
paru en 1835-1837 (3 vol., H. Fournier).
Auteur de nombreux portraits de la famille
royale, Mme Vigée-Lebrun fut une observa-
trice attentive des personnages, des mœurs
et des modes, en particulier, dans le présent
ensemble, de la cour de Louis XVI.
Ce dossier de travail inconnu (d’autres se
trouvent à la Fondation Custodia ou à la
Rochester University, notamment) montre
bien la méthode de travail de Mme Vigée-Le-
brun, qui note de premier jet, à des époques
diverses (certaines notes semblent assez
anciennes, d’autres sont d’une écriture tar-
dive), des souvenirs, qui sont ensuite dictés
ou mis en forme avec l’aide de ses nièces ou
de Louis Aimé-Martin, et ces copies sont à
nouveau corrigées et commentées par elle.
Ses
Souvenirs
se présentent sous forme
épistolaire de lettres à la princesse Kourakin.]
Le dossier s’ouvre sur le brouillon de l’incipit
des
Souvenirs
: « 1
e
Lettre. Chere et bonne
amie vous me demandez avec tant d’ins-
tance de vous ecrire mes souvenirs, helas !
chere en vous les traçant que de sensations
diverses je vais éprouvée en me rapellant tant
devenements dont j’ai eté temoin, puis tant
d’amis que j’ai perdus ! Il n’existe plus que
dans ma pensée, helas ! ne faudroit t’il pas
les oubliés ? Mais non car mon cœur a de la
mémoire et dans mes moments de solitude
jen suis encore entourée, mon ymagination
les réalise autour de moi, il en est de même
pour tout ce qui a charmé mon existence le
bonheur dont j’ai jouis dans mes encienes
sosietés je ne puis l’oublier… Aussi la solitude
bien souvent est un charme pour moi ; je ne
m’y trouve pas isolé, je remercie la provi-
dence qui m’a donner ce reflet du bonheur
passé »… Dans la « 2
e
Lettre », elle avoue :
« mon amour extrême pour la peinture cest
manifesté des mes premieres années, car
lorsque jetais au couvent, ou je suis restee
depuis lage de 5 ans jusqu’à onze j’avois un
tel besoin de desiné que je negligeois mon
ecriture je remplissais les marges de mes
caijés de petites tetes de face, de profil, puis
les mur du dortoir étoit par moi crayonnés
avec du charbon j’y traçois des figures des
paysages, aussi pour cela j’etois souvent
en penitence, mais je residivois toujours, et
même aussi dans les moments de recreation
la plus grande partie du tems prescrit je
traçois de même sur le sable tout ce qui me
passoit par la tête, je vous fait cette narration
sur cette divine passion qui ne ma jamais
quitté et que j’ai le bonheur de posseder
encore comme dans ma plus grande jeu-
nesse c’est a cet amour pourtant que je doit
mon existence et tout le charme de ma vie »…
Anecdotes sur MARIE-ANTOINETTE, « en
86 ou 1787 », qui refuse d’adopter la mode
de cheveux partagés sur le front, et qui, en
« 87 ou 88 », repousse un compliment sur
l’élévation de sa tête : «
Si je n’
étais pas Reine,
on dirait que j
’ai l’air insolent
»… Témoignage