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les collections aristophil
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SADE Donatien-Alphonse-François,
marquis de
(1740-1814) écrivain et
libertin.
L.A.S « Sade », 10 fructidor VII (27 août
1799), « au citoyen BARRAS membre
du directoire de la republique
française » ; 1 page in-4 (petite fente
au pli réparée).
1 500 / 2 000 €
Sade demande au Directeur Barras de faire
lever le séquestre sur ses biens
.
Le « Citoyen directeur » a daigné s’inté-
resser à la « malheureuse situation » de Sade,
« depuis deux ans qu’une coupable méprise
a fait mettre le sequestre sur mon bien » et
qu’il est « réduit exactement à l’aumone » :
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SADE Donatien-Alphonse-François,
marquis de
(1740-1814) écrivain et
libertin.
L.A.S. « de Sade », [mai-juin 1795 ?,
à son notaire Charles GAUFRIDY], et
P.A.S. « Sade », 6 fructidor XIII (24 août
1805) ; 4 pages in-fol. (un peu salie) et
4 pages in-4 sur papier vert.
1 500 / 2 000 €
Intéressant ensemble sur ses problèmes
financiers
.
À Charles Gaufridy, il fait part de son besoin
urgent de « soixante mille francs, et pour
payer des dettes urgentes, et pour un pla-
cement tres avantageux qui m’attend à
Paris » ; c’est pourquoi il a mis en vente
sa terre de Mazan. Le temps pressant, il
expose trois opérations pour faire rentrer
cet argent : 1° emprunter cette somme à
5 pour cent, sur un acte de 70 ou 80.000
francs « payable après ma mort et dont mon
mas de Cabane reppondrait », à plusieurs
prêteurs ; 2° concéder une vente partielle,
mais faite « très à la sourdine […] à cause
de l’hypoteque general de Md de Sade qui
heureusement n’est pas special sur Arles » ;
3° une « vente totale ou une vente à vie ». Il
développe les arguments en faveur de ces
opérations : il a déjà trouvé un prêteur, le
fermier Lombard, et un nommé Chassanis
lui propose la vente à vie : cette solution lui
conviendrait malgré l’opposition de M. Lion
[son gérant à Arles] ; tout ceci devra se faire
sans être ébruité. Sade envisage d’autres
options et combinaisons et charge Gaufridy,
à qui il renouvelle sa confiance, de s’occuper
de ces possibles tractations. Il lui recom-
mande le fils de « l’ancienne aubergiste du
cheval blanc […] de mes amies depuis trente
ans », qui pourrait l’aider dans ses opérations.
Le mémoire de 1805 est intitulé :
Dernieres
propositions faites a ma famille
, d’après
l’acceptation desquelles je promets de
signer sur le champ la transaction dont on
ma envoye le plan
… Il accepte, « pour la
cession totale de mon bien » les cinq mille
francs de pension pour lui et une rente de
vingt mille francs à Mme QUESNET, au lieu
des trente-cinq qui lui sont dus, avec un
intérêt à cinq pour cent ; il consent à n’avoir
que neuf mille francs pour ses « créanciers
chirographiques » au lieu des quinze mille
demandés. Il paiera M. de COULMIERS
sur ses revenus fermiers. Il se réserve « le
château de Saumane et ses dépendances,
« il ne s’agit point ici d’une radiation mais
simplement d’un ordre aux departemens
de Vaucluse et des bouches du Rhone de
lever le sequestre injustement mis sur le peu
de bien que je possede dans leur arron-
dissement » ; il apporte la preuve « que je
n’ai jamais été dans le cas de meriter ce
sequestre […] consignée dans deux certificats
de residence a neuf temoins ambrassant
les dix années de la revolution ». Il conjure
Barras de donner l’ordre « de me rendre
la jouissance d’un bien que je n’ai jamais
mérité de perdre, et qu’il est de votre justice
de me faire rendre ; mes titres près de vous
pour l’obtention de cette demande sont,
d’abord ma profonde innocence ; le plus vif
attachement à la revolution, perpetuellement
prouvé depuis qu’elle dure ; l’honneur enfin
de vous appartenir ».
m’engageant à ne le jamais vendre, mais
desirant que Md Quesnet puisse y finir ses
jours si elle le veut ». Il se réserve aussi « de
disposer a ma mort de 800 f de rente en
faveur de l’individu quelconque qui soignera
mes derniers instans ». Il faut que ces rentes
soient saisies en priorité sur les fermiers et
« que l’on me regarde comme liquidé envers
Md de Sade et ses enfans et
ces clauses
ainsi que l’acte seront signées de la mere
et des trois enfans
». Sa rente lui sera payée
« quelque soit mon sort, ma situation ou mon
domicile ». En ce qui concerne Madame
Quesnet, il propose de lui céder une terre
de Beauce, dont les revenus lui permettraient
de payer les créanciers et d’éviter ainsi les
5% d’intérêt sur sa rente. Il conclut : « On doit
voir que cet ultimatum est beaucoup plus
modéré que celui de l’an passé »…