N° 21 – Catalogue de vente du 2 avril 2020
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variablement « c’est un chapeau » (ch. I) ; et au bas de cette page on
trouve l’esquisse sommaire semble-t-il d’un serpent «mince comme
un doigt » (ch. XVII) ; et enfin trois autres esquisses de personnages
non identifiés complètent cette remarquable feuille, dont un élégant
dandy.
La morphologie avec laquelle le
Petit Prince
est caractérisé, ainsi que
la présence de ces personnages n’ayant pas servi à illustrer le conte,
précisent la datation vers 1942, faisant de cet ensemble un précieux
témoignage de la genèse et des recherches iconographiques de l’auteur
de cette œuvre majeure de la littérature française du XX
e
siècle.
Cette feuille est numérotée à la main, « 92 » en noir, en haut du r°,
« 73 » et « 74 » en bleu, en bas au r° et au v° et présente 3 trous d’œillets
en marge. Ces caractéristiques la rapprochent d’un ensemble impor-
tant, aujourd’hui dispersé, dont au moins 2 feuilles figurent dans le
catalogue raisonné des dessins de Saint-Exupéry qui les date de New
York, 1942 (n° 436 et 437, Coll. Succession Saint-Exupéry – d’Agay).
Provenance : vente aux enchères à Paris le 13 décembre 1984, demeuré
depuis dans la collection de l’acquéreur.
Bibliographie : Autographes et documents historiques, vente à Paris,
Nouveau Drouot, 13 décembre 1984. Commissaires-priseurs : Ader,
Picard, Tajan. Experts : M. & M. Castaing, lot n° 337/2. – D. Lacroix
et A. Cerisier,
Antoine de Saint-Exupéry. Dessins, aquarelles, pastels,
plumes et crayons
, Paris, Gallimard, 2006 (signalé p. 322).
Voir les reproductions.
30000 / 50000 €
236.
Antoine de SAINT-EXUPÉRY
(1900-1944).
[
Dix dessins préparatoires à l’illustration du Petit Prince
], [New York,
vers 1942].
Un feuillet, encre brune sur papier fin, recto et verso, 27 ×21 cm (pli
négligeable dans un angle).
Splendide ensemble de 10 dessins originaux d’Antoine de Saint-Exu-
péry, préfigurant l’illustration du
Petit Prince
.
Plusieurs personnages importants du récit figurent dans cet ensemble.
Trois au recto : le charmant héros éponyme du conte, placé dans la
partie supérieure de la feuille ; l’allumeur de réverbères « tellement
fidèle à la consigne » d’allumer et d’éteindre « une fois par minute » son
réverbère, car «Quand il allume son réverbère, c’est comme s’il faisait
naître une étoile de plus, ou une fleur » (chapitre XIV) ; ainsi que le
personnage du chasseur de papillons sur sa planète (le Petit prince ?),
non repris dans l’illustration du conte et dont l’aquarelle originale est
conservée à la Morgan Library. Cette esquisse présente des similitudes
avec celle reproduite par Lacroix et Cerisier, p. 322.
Au verso de la feuille, on trouve sept croquis : une esquisse montrant
vraisemblablement le businessman, « cet homme […] si occupé qu’il
ne leva même pas la tête à l’arrivée du petit prince » (ch. XIII) ; une
double étude ou « dessin de serpents boas ouverts ou fermés » pour le
« serpent boa qui digérait un éléphant », au regard duquel les grandes
personnes, qui « ont toujours besoin d’explications », répondent in-
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