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les collections aristophil

123

COCTEAU JEAN

Appogiatures. Poèmes

(Éditions du Rocher, Monaco,

1953)

; in-8 carré, broché.

500 / 600 €

Édition originale

, tirée à 1150 exemplaires.

Un des 150 exemplaires sur vergé de Lana numérotés de I à CL (n° XXVI).

Un portrait de Jean Cocteau par Amedeo Modigliani figure en

frontispice

; un dessin de Hans Bellmer se trouve entre les pages 62

et 63, sur un feuillet hors texte.

Envoi autographe signé à Jean MARAIS

, au stylo bille bleu sur le

faux-titre

: «

à mon Jeannot Jean 1953

».

124

COCTEAU JEAN

4 L.A.S. « Jean Cocteau

» et un TAPUSCRIT signé avec

corrections autographes, 1952-1954, à Marc-Gilbert

GUILLAUMIN dit

MARC’O

; 4 et 3 pages in-4.

1 000 / 1 500 €

St Jean Cap Ferrat 9 septembre 1952

. Il lui envoie un article

: «

Si

l’article vous intéresse, publiez-le

»... – Le

TAPUSCRIT

,

Usage externe

,

encourage la liberté de création et le renouveau de la scène artistique

:

« La jeunesse, et elle a raison, ne peut ni ne doit se résoudre à passer

de la scène dans la salle. D’un jeu d’acteur aux fauteuils d’orchestre.

Elle est mouvement. Le piège qui la menace est l’École. Dès qu’un

mouvement devient École, il se fige et l’artiste debout, s’asseoit. C’est

difficile de vivre debout, de manger debout, de dormir debout, je vous

l’accorde. Un Mouvement en arrive presque toujours au dogme, fût-ce

celui de la liberté qui prend vite allure d’esclavage. Libre de n’être

pas libre. C’est la formule américaine. Car la jeunesse iconoclaste se

sculpte une idole de résultats. Arriver où ? À quelle heure ? Je vous le

demande. On ne part ni on arrive. On

est

»... Égratignant au passage

Mauriac, il termine par un quatrain, également intitulé

Usage externe

:

«

Je résiste assez mal à la chute des corps

/ Mon âme se repose

assise entre deux chaises

/ À ma table invité, je suis le chiffre 13

/ Et

le sommeil m’encombre avec ses vieux décors ». [L’article paraîtra

dans le n°3 de la revue

Le soulèvement de la jeunesse

, fondée par

Marc’O]. –

28 septembre 1952

. «

Vous avez, j’en suis sûr, très bien

deviné que mes réserves

ne sont pas des réserves

mais sont un

mécanisme d’effluves qui disparaissent (dont l’efficace disparaît) dès

qu’on les constate. J’ai toujours peur, un matin, par distraction de

raser mes antennes. Saviez-vous qu’une oreille malade pousse des

poils

pour se défendre

. Il est probable que je mourrai debout

»... Et à

propos de son article

: « J’ai fait ici un très gros travail. [...] L’article était

surtout une preuve de l’amitié que je vous porte. Un signe

»...

Samedi

[1954]

. Après un rendez-vous manqué

: «

Je peux dire

sincèrement

que je regrette d’avoir à vous reprocher une mauvaise grâce qui ne

vous ressemble pas. J’ai été très malade et je le suis encore. Il est vrai

qu’on n’a pas le droit d’être malade. Au reste, malade, je travaille et

répète

La Machine infernale

après midi et soir

»...

[Autriche]

17 février

1954

. Il se rétablit difficilement. Quant à la programmation de

Closed

Vision

de Marc’O au Cinéma d’Essai (avec

Le Sang d’un poète

), on

lui fait des histoires pour la grande salle. « Par contre la petite salle

est excellente et j’ai constaté que le même film avait un public attentif

dans la petite salle et inattentif dans la grande. En ce qui concerne

Le

Sang d’un poète

votre idée me semble bonne mais il faudrait que le

film sorte non pas en vieille copie mais d’après une copie neuve. […]

Je rechigne toujours à donner

Le Sang d’un poète

en France à cause

de cette immense bêtise inculte dont vous avez aussi à souffrir

»...