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les collections aristophil
LITTÉRATURE
500
HEREDIA (José-Maria de)
Lettre autographe signée.
[2-3 février 1893].
2 p. sur 1 f. in-4 (25, 5 x 20,5 cm), encre violette, enveloppe
conservée.
300 / 400 €
Belle lettre autographe signée adressée à Philippe Gille.
Elle est
non datée, mais attribuable au 2 ou 3 février 1893, d’après le cachet
postal. La lettre concerne l’article que Gille, directeur de la rubrique
« Échos » au Figaro, est sur le point d’écrire sur Heredia après la
publication des
Trophées
, le chef-d’œuvre du poète. Heredia
lui envoie divers renseignements sur sa vie (articles déjà parus,
éléments biographiques complémentaires, citations) et l’informe de
sa collaboration à la
Revue des deux mondes
et de ses relations
avec les jeunes auteurs. Heredia confirme au journaliste du Figaro
la qualité et la véracité de deux articles parus sur lui précédemment,
livrant quelques détails intéressants sur son ascendance :
« Je crois ne pouvoir mieux vous renseigner, mon cher Gille, qu’en
vous envoyant l’article de Lemaître dans les “Contemporains” et
celui de France dans “l’Anthologie”. […] Les détails biographiques
de la notice de France sont exacts. Je suis normand par ma mère.
Mon trisaïeul était président àMoutier au Parlement de Normandie.
Par mon père, je descends du Conquistador Pedro de Heredia qui
fonda la grande ville de Carthagène des Indes en 1532. Je lui ai
adressé q[uel]ques sonnets dans la série des Conquérants tels que
l’Ancêtre, à un Fondateur de Ville, au même à une ville morte. Il n’a
jamais été compagnon de Cortez comme le dit Lemaître. N’insistez
pas sur le côté illustration de famille. Je n’y tiens pas du tout. »
On joint :
Une carte de visite « José Maria de Heredia, de l’Académie
Française, 11bis rue Balzac », adressée à Philippe Gille.
Trace de pliure centrale.
501
HUGO (Victor)
Lettre autographe signée.
1844.
1 p. sur 1 bifeuillet in-8 (21,4 x 13,5).
1 200 / 1 500 €
Belle lettre autographe signée, adressée à Louis-Marie
Debelleyme
, président du Tribunal de Première Instance du
département de la Seine. Elle est datée du 16 décembre 1844. V.
Hugo s’y entremet pour plaider la cause du sculpteur James Pradier
empêtré dans
« une affaire douloureuse et grave »,
certainement
les dépenses somptuaires de son épouse qui a fait de grosses
dettes dont il est juridiquement responsable. Hugo précise, pour
donner du poids à sa requête, qu’il lui confie le sort
« d’un des
plus admirables sculpteurs qu’ait eu la France et dont le nom n’est
prononcé en Europe qu’avec la profonde estime qui s’attache à un
merveilleux talent. »
Pradier avait eu une fille avec Juliette Drouet et
se trouvait lié familialement avec Hugo.
On joint :
Une carte autographe signée, adressée à Louis Brès, datée de
Hauteville House, le 16 avril 1866. 1 p. in-16 (6,4 x 10 cm), enveloppe
conservée. Hugo remercie ce rédacteur au
Sémaphore de Marseille
pour un article consacré aux
Travailleurs de la mer
. Elle est écrite
au dos d’une photographie de Victor Hugo.
Bibliographie :
Pour la lettre, Cat. Charavay 785, octobre 1985, n° 40990. La lettre
est signalée en main privée (et non publiée) dans James Pradier,
Correspondance
, éd. D. Siler, t. III, n° 496, p. 105 (avec erreur de
date).
Pour la lettre, traces de pliures et petite déchirure en tête sans perte
de texte ; pour la carte, verso légèrement empoussiéré et rousseurs.
502
HUGO (Victor)
Dessin original signé.
1867.
22 x 14 cm, plume et lavis d’encre brune sur papier, cadre
doré.
15 000 / 20 000 €
Très beau dessin original, représentant les ruines d’un château
fort, signé et daté en bas « Victor Hugo 1867 ».
Il est dédicacé
au dos « À Mr Ph Burty / Victor Hugo / 1er janvier 1868 ». Critique
d’art, dessinateur, collectionneur, Philippe Burty (1830-1890) fut une
personnalité influente du monde de l’art dans la seconde moitié
du XIX
e
siècle et grand admirateur et ami fidèle de Victor Hugo.
Le 1er janvier de chaque année, pour les vœux, celui-ci envoyait à
ses amis un dessin ou une aquarelle de sa main. Philippe Burty en
remercie chaleureusement Victor Hugo dans une lettre datée du 8
janvier 1868 et lui offre en échange un bronze japonais représentant
un crapaud. Dans l’article qu’il publie le 13 janvier 1868 dans
La
Liberté
, Burty évoque les dessins de Victor Hugo et décrit celui qu’il
vient de recevoir :
« Ces dessins sont exécutés avec une aisance et
un soin de détail incroyables. Ils ont l’effet d’un décor et le fini d’une
œuvre d’artiste consommé. Tous sont variés et répondent à l’esprit
ou au sentiment de celui à qui ils sont dédiés. Parmi ceux arrivés
à Paris pour ce dernier jour de l’an, nous avons […] un château
fort de la Renaissance dont la base se perd dans un brouillard
mais dont les toits aigus, les campaniles, les fenêtres à meneaux,
les sveltes cheminées en briques sont frappés par un vif rayon de
soleil […] »
. On a longtemps cru que ce dessin original était perdu et
qu’il n’était plus connu que par la gravure d’Aglaüs Bouvenne pour
Sept Dessins de gens de lettre
publié en 1874.
Provenance :
- Collection Philippe Burty (Cat. vente, Paris, 9-14 mars 1891, très
probablement le n° 88).
- Très probablement acquis à cette vente par Georges Payelle
- Son fils Robert Payelle.
Bibliographie :
Ph. Burty, « Les dessins de Victor Hugo »
La Liberté
, Paris 13 janvier
1868, cité lettre 29 n°1, p. 2.
Sept dessins de gens de lettres
, Paris, Rouquette, 1874, illustration
n°1 ;
Carnets de Victor Hugo
, édition Massin XIII, 1063, XIV, 1331 et
XV-XV/2, 253 (pour une référence aux dessins du nouvel An 1868). P.
Georgel, « Le Romantisme des années 1860, correspondance Victor
Hugo - Philippe Burty »,
La Revue de l’art
, 1973, n° 20, p. 51, n° 98
(reproduction de la lithographie d’Aglaüs Bouvenne).
Ancienne déchirure horizontale restaurée dans la partie sombre en
dessous du château, le papier est légèrement bombé le long de
cette restauration.