Previous Page  120-121 / 164 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 120-121 / 164 Next Page
Page Background

118

119

les collections aristophil

LITTÉRATURE

500

HEREDIA (José-Maria de)

Lettre autographe signée.

[2-3 février 1893].

2 p. sur 1 f. in-4 (25, 5 x 20,5 cm), encre violette, enveloppe

conservée.

300 / 400 €

Belle lettre autographe signée adressée à Philippe Gille.

Elle est

non datée, mais attribuable au 2 ou 3 février 1893, d’après le cachet

postal. La lettre concerne l’article que Gille, directeur de la rubrique

« Échos » au Figaro, est sur le point d’écrire sur Heredia après la

publication des

Trophées

, le chef-d’œuvre du poète. Heredia

lui envoie divers renseignements sur sa vie (articles déjà parus,

éléments biographiques complémentaires, citations) et l’informe de

sa collaboration à la

Revue des deux mondes

et de ses relations

avec les jeunes auteurs. Heredia confirme au journaliste du Figaro

la qualité et la véracité de deux articles parus sur lui précédemment,

livrant quelques détails intéressants sur son ascendance :

« Je crois ne pouvoir mieux vous renseigner, mon cher Gille, qu’en

vous envoyant l’article de Lemaître dans les “Contemporains” et

celui de France dans “l’Anthologie”. […] Les détails biographiques

de la notice de France sont exacts. Je suis normand par ma mère.

Mon trisaïeul était président àMoutier au Parlement de Normandie.

Par mon père, je descends du Conquistador Pedro de Heredia qui

fonda la grande ville de Carthagène des Indes en 1532. Je lui ai

adressé q[uel]ques sonnets dans la série des Conquérants tels que

l’Ancêtre, à un Fondateur de Ville, au même à une ville morte. Il n’a

jamais été compagnon de Cortez comme le dit Lemaître. N’insistez

pas sur le côté illustration de famille. Je n’y tiens pas du tout. »

On joint :

Une carte de visite « José Maria de Heredia, de l’Académie

Française, 11bis rue Balzac », adressée à Philippe Gille.

Trace de pliure centrale.

501

HUGO (Victor)

Lettre autographe signée.

1844.

1 p. sur 1 bifeuillet in-8 (21,4 x 13,5).

1 200 / 1 500 €

Belle lettre autographe signée, adressée à Louis-Marie

Debelleyme

, président du Tribunal de Première Instance du

département de la Seine. Elle est datée du 16 décembre 1844. V.

Hugo s’y entremet pour plaider la cause du sculpteur James Pradier

empêtré dans

« une affaire douloureuse et grave »,

certainement

les dépenses somptuaires de son épouse qui a fait de grosses

dettes dont il est juridiquement responsable. Hugo précise, pour

donner du poids à sa requête, qu’il lui confie le sort

« d’un des

plus admirables sculpteurs qu’ait eu la France et dont le nom n’est

prononcé en Europe qu’avec la profonde estime qui s’attache à un

merveilleux talent. »

Pradier avait eu une fille avec Juliette Drouet et

se trouvait lié familialement avec Hugo.

On joint :

Une carte autographe signée, adressée à Louis Brès, datée de

Hauteville House, le 16 avril 1866. 1 p. in-16 (6,4 x 10 cm), enveloppe

conservée. Hugo remercie ce rédacteur au

Sémaphore de Marseille

pour un article consacré aux

Travailleurs de la mer

. Elle est écrite

au dos d’une photographie de Victor Hugo.

Bibliographie :

Pour la lettre, Cat. Charavay 785, octobre 1985, n° 40990. La lettre

est signalée en main privée (et non publiée) dans James Pradier,

Correspondance

, éd. D. Siler, t. III, n° 496, p. 105 (avec erreur de

date).

Pour la lettre, traces de pliures et petite déchirure en tête sans perte

de texte ; pour la carte, verso légèrement empoussiéré et rousseurs.

502

HUGO (Victor)

Dessin original signé.

1867.

22 x 14 cm, plume et lavis d’encre brune sur papier, cadre

doré.

15 000 / 20 000 €

Très beau dessin original, représentant les ruines d’un château

fort, signé et daté en bas « Victor Hugo 1867 ».

Il est dédicacé

au dos « À Mr Ph Burty / Victor Hugo / 1er janvier 1868 ». Critique

d’art, dessinateur, collectionneur, Philippe Burty (1830-1890) fut une

personnalité influente du monde de l’art dans la seconde moitié

du XIX

e

siècle et grand admirateur et ami fidèle de Victor Hugo.

Le 1er janvier de chaque année, pour les vœux, celui-ci envoyait à

ses amis un dessin ou une aquarelle de sa main. Philippe Burty en

remercie chaleureusement Victor Hugo dans une lettre datée du 8

janvier 1868 et lui offre en échange un bronze japonais représentant

un crapaud. Dans l’article qu’il publie le 13 janvier 1868 dans

La

Liberté

, Burty évoque les dessins de Victor Hugo et décrit celui qu’il

vient de recevoir :

« Ces dessins sont exécutés avec une aisance et

un soin de détail incroyables. Ils ont l’effet d’un décor et le fini d’une

œuvre d’artiste consommé. Tous sont variés et répondent à l’esprit

ou au sentiment de celui à qui ils sont dédiés. Parmi ceux arrivés

à Paris pour ce dernier jour de l’an, nous avons […] un château

fort de la Renaissance dont la base se perd dans un brouillard

mais dont les toits aigus, les campaniles, les fenêtres à meneaux,

les sveltes cheminées en briques sont frappés par un vif rayon de

soleil […] »

. On a longtemps cru que ce dessin original était perdu et

qu’il n’était plus connu que par la gravure d’Aglaüs Bouvenne pour

Sept Dessins de gens de lettre

publié en 1874.

Provenance :

- Collection Philippe Burty (Cat. vente, Paris, 9-14 mars 1891, très

probablement le n° 88).

- Très probablement acquis à cette vente par Georges Payelle

- Son fils Robert Payelle.

Bibliographie :

Ph. Burty, « Les dessins de Victor Hugo »

La Liberté

, Paris 13 janvier

1868, cité lettre 29 n°1, p. 2.

Sept dessins de gens de lettres

, Paris, Rouquette, 1874, illustration

n°1 ;

Carnets de Victor Hugo

, édition Massin XIII, 1063, XIV, 1331 et

XV-XV/2, 253 (pour une référence aux dessins du nouvel An 1868). P.

Georgel, « Le Romantisme des années 1860, correspondance Victor

Hugo - Philippe Burty »,

La Revue de l’art

, 1973, n° 20, p. 51, n° 98

(reproduction de la lithographie d’Aglaüs Bouvenne).

Ancienne déchirure horizontale restaurée dans la partie sombre en

dessous du château, le papier est légèrement bombé le long de

cette restauration.