113
les collections aristophil
LITTÉRATURE
112
492
FLAUBERT (Gustave)
Lettres autographe signée.
[Croisset, 18 juillet 1859].
3 p. sur 1 bifeuillet in-8 (208 x 132 mm)
à l’encre noire sur papier bleu avec
cinq ratures.
1 800 / 2 500 €
Lettre autographe à Ernest Feydeau, l’un
des correspondants les plus réguliers
de Flaubert. Savoureuse lettre pleine de
gauloiseries :
« Eh bien ! vieux lubrique, vieux
Valmont, vieux Cardoville, infect Noirceul
& père Jérôme, souilles-tu suffisamment
le département de la Haute-Garonne ?
Emplis-tu les ravines des éjaculations de
ton indomptable broquette ? »
Flaubert y
parle aussi de la gestation de
Salammbô
et de
Catherine d’Overmeire
, le roman
auquel Feydeau travaille et qui parut
l’année suivante.
Provenance :
Vente Andrieux, Drouot, 30-31 mai et 1-2
juin 1928, n° 190.
Bibliographie :
Flaubert,
Correspondance
, Pléiade, t. III, 30
(l’éditeur n’a pas travaillé sur l’autographe).
Petite fente au pli et légères marques par
empâtements d’encre, traces de pliure.
493
FLAUBERT (Gustave)
Lettre autographe signée à Louise
Colet.
Croisset [18 avril 1854].
6 p. sur 1 bifeuillet et 1 feuillet in-4
(24,7 x 19 cm).
2 500 / 5 000 €
Belle et longue lettre signée à Louise Colet,
envoyée « mardi minuit » [1854] et écrite
durant la rédaction de
Madame Bovary
.
Flaubert prie sa maîtresse de croire en sa
propre bienveillance :
« Je voudrais te voir
avant tout, heureuse, heureuse de toute
façon, de toute manière, heureuse d’argent,
de position, de gloire, de santé et si je savais
quelqu’un qui pût te donner tout cela, je l’irais
chercher pieds nus. Le bonheur, ou ce qui en
approche, est un composé de petits bien-être,
de même que le non malheur ne s’obtient
que par la plénitude d’un sentiment unique,
qui nous bouche les ouvertures de l’âme aux
accidents de la Vie ».
Il lui donne des nouvelles
de la rédaction en cours de
Madame Bovary
:
« Je patauge en plein dans la chirurgie. J’ai été
aujourd’hui à Rouen, exprès, chez mon frère,
avec qui j’ai longuement causé anatomie du
pied et pathologie des pieds bots […]. Ah ! les
aurai-je connus les affres du style ! Au reste,
tout, maintenant, m’est montagne ! […] J’ai fait,
je crois, un grand pas, à savoir la transition
insensible de la partie psychologique à la
dramatique. Maintenant, je vais entrer dans
qu’il trouvera de mieux comme méhari et
vous l’enverra. »
Cette correspondance de
Foucauld nous renseigne également sur
les mouvements de troupes dans la région
: le 30 décembre 1912
« Rien de nouveau
ni du Touat, ni de l’Adrar, de l’Air. Aucune
nouvelle des caravanes du Damergon,
ni du général [Laperrine] »
; le 4 janvier,
il a reçu une lettre annonçant l’arrivée du
Général et de son officier d’ordonnance
« pour le 15 janvier »
;
« il m’envoie un
certain nombre de petites lettres arabes
donnant ordre aux Kebat des tribus
voisines d’ici de se rendre à In Amezel
avec le plus possible de leurs hommes
[…] Désiré m’apprend que la mission
américaine accompagnée de Constant
doit arriver le 16 décembre. »
À propos du
trajet du Général :
« S’il allait d’In Amegel
à Tamanrasset par Tit, je ferais tous mes
efforts pour qu’il aille jusqu’à Motylinski
et aussi jusqu’à l’Asekrem. »
Puis le 18
octobre 1914, il est
« sans aucune nouvelle
officielle »
et évoque l’envoi de
« Monsieur
Girod avec 60 fusils dans l’Ahuet […] pour
se porter à la rencontre du Rezzou. »
l’action et mes passions vont être effectives.
Je n’aurai plus autant de demi-teintes à
ménager. Ce sera plus amusant, pour le
lecteur du moins […]. Quand arrivera-t-il donc
ce bienheureux jour où j’écrirai le mot : fin ? Il
y aura en septembre prochain trois ans que je
suis sur ce livre. Cela est long, trois ans passés
sur la même idée, à écrire du même style
(de ce style-là surtout, où ma personnalité
est aussi absente que celle de l’empereur de
la Chine), à vivre toujours avec les mêmes
personnages, dans lemêmemilieu, à se battre
les flancs toujours pour la même illusion ».
Cette lettre est l’une des dernières envoyées
par Flaubert à sa plus célèbre maîtresse. Elle
porte quelques ratures et corrections de la
main de Flaubert.
Bibliographie :
Flaubert,
Correspondance
, Pléiade, t. II, p.
550.
Traces de rouille laissées par un trombone
en marge, traces de pliures, quelques pe-
tites taches.
Cette correspondance faisait partie d’un
ensemble de plus de 27 lettres, dont
beaucoup ont probablement été perdues
ou dispersées, et dont on joint ici les
copies dactylographiées. Ces lettres
servirent à la réalisation d’un opuscule
intitulé
Sahara et Touareg – Lettres du
Père de Foucauld à notre concitoyen
Paul Garnier
, réalisé par Adrien Nickles
en 1921, dont nous joignons un exemplaire
dédicacé par l’auteur. Ces lettres furent
également prêtées à l’académicien René
Bazin (1853-1922), le premier biographe de
Charles de Foucauld. On joint également
une lettre autographe signée de René Bazin
évoquant le père de Foucauld.
Plis, quelques légères piqûres.
494
FOUCAULD (Charles de)
Correspondance autographe
adressée à Paul Garnier.
Tamanrasset, entre 1910 et 1914.
5 L. A. S. et 1 L. A. incomplète (12 p.
in-12 et 8 p. in-8, sur 7 ff.).
2 000 / 2 500 €
Passionnant témoignage de la vie
quotidienne du Père de Foucauld. Y
sont notamment abordées les questions
alimentaires ou pratiques :
« Je vous
remercie des bons légumes […] ; J’ai
demandé à Monsieur Depommier s’il
pouvait encore me céder de la toile bleue
[…] ; Un service, celui de m’envoyer des
comprimés de quinine, […] d’antipyrine,
et des pilules d’opium […] ;
[à propos de
commandes de blé :]
60 litres […] ici la faim
commence à devenir grave, personne n’a
plus rien. »
Sur les questions administratives :
« Le chef
de la tribu des Dag-Rali […] vous [prie] de bien
vouloir établir […] un permis de voyage. »
Cette correspondance montre également,
à travers certaines lettres, son rôle
diplomatique : intervention en faveur
« du
jeune Bélla »
qui doit être
« emprisonné
pour cause d’insoumission »
; demande de
« prêt de deux pioches […] pour l’achèvement
d’une feggara »
; demande de graines pour
les haratis ; recherche de chameaux pour
les caravanes :
« Litni […] réquisitionnera
parmi les gens réunis à In-Aamazel ce
493