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113

les collections aristophil

LITTÉRATURE

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FLAUBERT (Gustave)

Lettres autographe signée.

[Croisset, 18 juillet 1859].

3 p. sur 1 bifeuillet in-8 (208 x 132 mm)

à l’encre noire sur papier bleu avec

cinq ratures.

1 800 / 2 500 €

Lettre autographe à Ernest Feydeau, l’un

des correspondants les plus réguliers

de Flaubert. Savoureuse lettre pleine de

gauloiseries :

« Eh bien ! vieux lubrique, vieux

Valmont, vieux Cardoville, infect Noirceul

& père Jérôme, souilles-tu suffisamment

le département de la Haute-Garonne ?

Emplis-tu les ravines des éjaculations de

ton indomptable broquette ? »

Flaubert y

parle aussi de la gestation de

Salammbô

et de

Catherine d’Overmeire

, le roman

auquel Feydeau travaille et qui parut

l’année suivante.

Provenance :

Vente Andrieux, Drouot, 30-31 mai et 1-2

juin 1928, n° 190.

Bibliographie :

Flaubert,

Correspondance

, Pléiade, t. III, 30

(l’éditeur n’a pas travaillé sur l’autographe).

Petite fente au pli et légères marques par

empâtements d’encre, traces de pliure.

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FLAUBERT (Gustave)

Lettre autographe signée à Louise

Colet.

Croisset [18 avril 1854].

6 p. sur 1 bifeuillet et 1 feuillet in-4

(24,7 x 19 cm).

2 500 / 5 000 €

Belle et longue lettre signée à Louise Colet,

envoyée « mardi minuit » [1854] et écrite

durant la rédaction de

Madame Bovary

.

Flaubert prie sa maîtresse de croire en sa

propre bienveillance :

« Je voudrais te voir

avant tout, heureuse, heureuse de toute

façon, de toute manière, heureuse d’argent,

de position, de gloire, de santé et si je savais

quelqu’un qui pût te donner tout cela, je l’irais

chercher pieds nus. Le bonheur, ou ce qui en

approche, est un composé de petits bien-être,

de même que le non malheur ne s’obtient

que par la plénitude d’un sentiment unique,

qui nous bouche les ouvertures de l’âme aux

accidents de la Vie ».

Il lui donne des nouvelles

de la rédaction en cours de

Madame Bovary

 :

« Je patauge en plein dans la chirurgie. J’ai été

aujourd’hui à Rouen, exprès, chez mon frère,

avec qui j’ai longuement causé anatomie du

pied et pathologie des pieds bots […]. Ah ! les

aurai-je connus les affres du style ! Au reste,

tout, maintenant, m’est montagne ! […] J’ai fait,

je crois, un grand pas, à savoir la transition

insensible de la partie psychologique à la

dramatique. Maintenant, je vais entrer dans

qu’il trouvera de mieux comme méhari et

vous l’enverra. »

Cette correspondance de

Foucauld nous renseigne également sur

les mouvements de troupes dans la région

: le 30 décembre 1912

« Rien de nouveau

ni du Touat, ni de l’Adrar, de l’Air. Aucune

nouvelle des caravanes du Damergon,

ni du général [Laperrine] »

 ; le 4 janvier,

il a reçu une lettre annonçant l’arrivée du

Général et de son officier d’ordonnance

« pour le 15 janvier »

 ;

« il m’envoie un

certain nombre de petites lettres arabes

donnant ordre aux Kebat des tribus

voisines d’ici de se rendre à In Amezel

avec le plus possible de leurs hommes

[…] Désiré m’apprend que la mission

américaine accompagnée de Constant

doit arriver le 16 décembre. »

À propos du

trajet du Général :

« S’il allait d’In Amegel

à Tamanrasset par Tit, je ferais tous mes

efforts pour qu’il aille jusqu’à Motylinski

et aussi jusqu’à l’Asekrem. »

Puis le 18

octobre 1914, il est

« sans aucune nouvelle

officielle »

et évoque l’envoi de

« Monsieur

Girod avec 60 fusils dans l’Ahuet […] pour

se porter à la rencontre du Rezzou. »

l’action et mes passions vont être effectives.

Je n’aurai plus autant de demi-teintes à

ménager. Ce sera plus amusant, pour le

lecteur du moins […]. Quand arrivera-t-il donc

ce bienheureux jour où j’écrirai le mot : fin ? Il

y aura en septembre prochain trois ans que je

suis sur ce livre. Cela est long, trois ans passés

sur la même idée, à écrire du même style

(de ce style-là surtout, où ma personnalité

est aussi absente que celle de l’empereur de

la Chine), à vivre toujours avec les mêmes

personnages, dans lemêmemilieu, à se battre

les flancs toujours pour la même illusion ».

Cette lettre est l’une des dernières envoyées

par Flaubert à sa plus célèbre maîtresse. Elle

porte quelques ratures et corrections de la

main de Flaubert.

Bibliographie :

Flaubert,

Correspondance

, Pléiade, t. II, p.

550.

Traces de rouille laissées par un trombone

en marge, traces de pliures, quelques pe-

tites taches.

Cette correspondance faisait partie d’un

ensemble de plus de 27 lettres, dont

beaucoup ont probablement été perdues

ou dispersées, et dont on joint ici les

copies dactylographiées. Ces lettres

servirent à la réalisation d’un opuscule

intitulé

Sahara et Touareg – Lettres du

Père de Foucauld à notre concitoyen

Paul Garnier

, réalisé par Adrien Nickles

en 1921, dont nous joignons un exemplaire

dédicacé par l’auteur. Ces lettres furent

également prêtées à l’académicien René

Bazin (1853-1922), le premier biographe de

Charles de Foucauld. On joint également

une lettre autographe signée de René Bazin

évoquant le père de Foucauld.

Plis, quelques légères piqûres.

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FOUCAULD (Charles de)

Correspondance autographe

adressée à Paul Garnier.

Tamanrasset, entre 1910 et 1914.

5 L. A. S. et 1 L. A. incomplète (12 p.

in-12 et 8 p. in-8, sur 7 ff.).

2 000 / 2 500 €

Passionnant témoignage de la vie

quotidienne du Père de Foucauld. Y

sont notamment abordées les questions

alimentaires ou pratiques :

« Je vous

remercie des bons légumes […] ; J’ai

demandé à Monsieur Depommier s’il

pouvait encore me céder de la toile bleue

[…] ; Un service, celui de m’envoyer des

comprimés de quinine, […] d’antipyrine,

et des pilules d’opium […] ;

[à propos de

commandes de blé :]

60 litres […] ici la faim

commence à devenir grave, personne n’a

plus rien. »

Sur les questions administratives :

« Le chef

de la tribu des Dag-Rali […] vous [prie] de bien

vouloir établir […] un permis de voyage. »

Cette correspondance montre également,

à travers certaines lettres, son rôle

diplomatique : intervention en faveur

« du

jeune Bélla »

qui doit être

« emprisonné

pour cause d’insoumission »

 ; demande de

« prêt de deux pioches […] pour l’achèvement

d’une feggara »

 ; demande de graines pour

les haratis ; recherche de chameaux pour

les caravanes :

« Litni […] réquisitionnera

parmi les gens réunis à In-Aamazel ce

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