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Lettres & Manuscrits autographes
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26 mai 2020
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VERLAINE Paul (1844-1896)
L.A.S. « Paul Verlaine », avec post-scriptum a.s. de Jean MORÉAS,
Paris 7 avril 1891, [à Paul FORT ?] ; 1 page in-8.
Recommandation d’une actrice pour sa pièce
Les Uns et les Autres
.
[Cette comédie en un acte et en vers, recueillie dans
Jadis et naguère
,
fut donnée par la troupe du Théâtre d’Art lors de la soirée du 21 mai
1891 au théâtre du Vaudeville, organisée par Paul Fort au bénéfice de
Paul GAUGUIN ; Denise Ahmers y joua le rôle de Phillis.]
« Je vous recommande expressément Mademoiselle Denise Ahmers
que j’aurais grand plaisir à voir participer à la représentation qui sera
donnée dans le courant de ce mois. Le talent de cette artiste m’est tout
particulièrement sympathique »… En post-scriptum : « Mêmes vœux
de Jean Moréas ».
300 - 400 €
211
VERLAINE Paul (1844-1896)
POÈME autographe signé « Paul Verlaine »,
Confiance
, [1892] ;
page in-8 (contrecollée, marques de plis).
Paru dans
La Plume
le 1
er
octobre 1892 sous le titre
Confiance
, ce
poème de six quatrains sera publié à nouveau l’année suivante, sans
titre, dans
Odes en son honneur
(pièce XIX).
Il présente une variante de texte au 3
e
vers, et quelques autres de
ponctuation.
« Ils me disent que tu me trompes.
D’abord qu’est-ce que ça leur fait,
Chère infidèle, que tu rompes
UN serment que tu n’as pas fait ? »…
Provenance
Ancienne collection Édouard-Henri FISCHER
(4 novembre 2014, n° 115).
1 000 - 1 200 €
212
VERLAINE Paul (1844-1896)
POÈME autographe signé « Paul Verlaine »,
Élégies VII
, [1893] ; 2 pages
in-8 sur papier administratif de l’
Administration générale de l’Assistance
publique à Paris
(montage à fenêtre).
Manuscrit avec ratures, additions et corrections, portant à la fin le
décompte de « 70 vers », de ce poème destiné à
Élégies
(Léon Vanier,
1893), recueil de douze pièces témoignant de la liaison tumultueuse de
Verlaine avec Philomène BOUDIN.
La présente élégie est une confession :
« Enfin, c’est toi ! Laisse-moi rester dans tes bras ;
Puis tu m’objurgueras tant que tu le voudras
Mais laisse-moi pleurer dans ton giron, où suis-je ?
Sur tes pieds, vers tes yeux où mon remords s’allège,
Mon remords véritable, ou ma honte plutôt,
Ma honte véridique à n’en point perdre un mot,
Et voici non pas mon excuse… superflue,
Voici les faits, et juge »…
Puis il évoque « vingt nuits avec des femmes différentes »,
« Sans même me douter que c’était odieux,
Tant mes sens m’étaient devenus comme des dieux,
De ta saine présence exilés volontaires,
Et je les enivrai de ces vingt adultères
Ainsi qu’un vil païen prodiguant son encens
À des idoles, et son cœur avec ou sans,
Le cœur, quelle catin alors qu’il se dérange ! »…
Et de conclure en lui reconnaissant le droit de se faire « une veuve
consolée », mais
« Ô tout de même, si qu’on se pardonnait ? »…
Ce manuscrit, avec ses variantes, n’est pas répertorié dans l’édition des
Œuvres poétiques complètes
de la Bibl. de la Pléiade.
2 000 - 3 000 €
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VERLAINE Paul (1844-1896)
L.A.S. « P. Verlaine », 27 février 1894, à son éditeur Léon VANIER ; 1 page
oblong in-8.
Envoi du poème
Toast à distance
.
[Ce poème, dédié aux Rosati, et destiné au recueil projeté de
Varia
,
figurera dans
Dédicaces
, nouvelle édition augmentée (Vanier, 1894),
pièce LVII, daté du 22 février 1894].
«
Dêche noire
en attendant des choses anglaises pour bientôt. Pour-
riez-vous donner beaucoup (!!) sur le
Toast
ci-joint pour
Varia
, à M
de
Krantz. Comme on ne vous a pas embêté ce mois-ci, n’est-ce pas, ne
soyez pas trop rosse. Et la musique ? Si me deviez dessus, combien je
vous aimerais donc »… En post-scriptum : « Si
Limbes
parus, donnez
un ex. pour P.V. »…
300 - 400 €