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ESCLAVAGE ET COLONIES
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MARDI 5 MARS 2019
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BISSETTE (Cyrille-Charles-Auguste). Ensemble 3 ouvrages.
200/300 €
— BISSETTE.
Réfutation du livre de M. Victor Schoelcher, intitulé Des colonies françaises.
Paris, Imprimerie d’A.-T. Breton, 1843. In-8,
bradel cartonnage papier gris, titre en long au dos
(Atelier Laurenchet).
Édition originale.
Bissette (1795-1858), abolitionniste et fondateur du Club des Amis des Noirs, critique Schoelcher et les erreurs qui l’ont incité à distinguer
les Noirs des mulâtres :
Je n’ai pas besoin de dire que mulâtres et noirs, libres ou esclaves, se confondent pour moi dans une même pensée,
et que je n’établis aucune différence entre leurs droits à la liberté.
Brunissure au dernier feuillet.
— BISSETTE.
Lettre au ministre de la Marine et des Colonies, sur la nécessité d’arrêter la réaction aux Antilles françaises.
Paris, Imprimerie
de Auguste Mie, 1831. In-8, brochure cousue d’un fil, couverture imprimée.
Édition originale (cf. Sabin, n°5650).
— FLEURIAU et DE COOLS.
Lettre adressée au ministre de la Marine, par MM. les délégués de la Martinique.
Paris, Imprimerie de Auguste
Auffray, 1831. In-8, brochure cousue d’un fil, couverture imprimée.
Au sujet d’une lettre de Bissette qui réclame pour les hommes de couleur de la Martinique les mêmes droits que ceux des colons blancs.
Mouillure marginale à la fin.
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BISSETTE (Cyrille-Charles-Auguste). Revue des colonies. Recueil mensuel de la politique, de l’administration, de la justice, de l’instruction et
des mœurs coloniales.
Paris, Au Bureau de la Revue des colonies, 1835
- [1836]. Ensemble 12 numéros en un volume in-8, demi-veau vert
olive, dos lisse orné, tranches marbrées
(Reliure de l’époque).
500/600 €
Seconde année seule, complète des 12 numéros parus de juillet 1835 à juin 1836.
Portrait d’Ignace Sancho, littérateur noir plein d’esprit surnommé
l’image de Dieu taillée dans l’ébène,
gravé par
M
elle
Coignet.
La
Revue des colonies
, dirigée par Cyrille-Charles-Auguste Bissette (1795-1858), homme politique et fondateur du Club des Amis des Noirs,
parut de 1834 à 1842 et donne une vision très complète de l’état des colonies françaises et étrangères à l’époque.
PREMIER JOURNAL ABOLITIONNISTE FRANÇAIS DIRIGE PAR DES NOIRS,
La Revue des colonies
allait devenir
l’ennemi juré des planteurs
français, particulièrement ceux de Martinique, auxquels Bissette ne pardonna jamais, tout au long de la monarchie de Juillet, de l’avoir marqué
au fer rouge et expulsé sous la Restauration, et qu’il couvrait régulièrement d’invectives
(cf. Lawrence C. Jennings,
La France et l’abolition de
l’esclavage,
2010, p. 62).
Le premier numéro, de juillet 1835, contient le projet de loi formulé par l’auteur pour l’abolition immédiate de l’esclavage.
Quelques rousseurs. Frottements à la reliure.
On joint : BAJOT et POIRRÉ.
Annales maritimes et coloniales, recueil de lois et ordonnances royales
[…]. Paris, Imprimerie royale, 1844-1847.
2 volumes in-8, broché. Deux numéros présentés seuls : le n°7 (juillet 1844) et n°11 (novembre 1847). Rousseurs. Taches et petits manques
de papier aux couvertures.
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BOUËT-WILLAUMEZ (Louis-Édouard, comte). Commerce et traite des Noirs aux côtes occidentales d’Afrique.
Paris, Imprimerie nationale,
1848.
In-8, demi-basane vert foncé, dos lisse orné, tranches mouchetées
(Reliure de l’époque).
800/1 000 €
Édition originale, ornée de 2 cartes dépliantes, l’une montrant le cours du Sénégal et de la Gambie, et l’autre, en partie coloriée, figurant les
côtes de l’Afrique occidentale avec la position des établissements européens et des principaux foyers de traite.
Le capitaine Bouët-Willaumez fut gouverneur du Sénégal en 1843-1844 et effectua diverses campagnes d’exploration sur la côte occidentale
de l’Afrique entre 1837 et 1846. Son ouvrage, paru quelques mois avant la signature du décret de l’abolition de l’esclavage le 27 avril 1848,
dresse un état des ressources commerciales de cette contrée et des échanges commerciaux qui y ont lieu, en particulier le commerce négrier,
odieux fléau qui a longtemps dégradé l’Europe, qui afflige encore l’humanité et désole la malheureuse Afrique.
La seconde partie du volume (pp. 185-224) est entièrement consacrée à l’esclavage. Elle s’ouvre par une
Notice préliminaire et historique
sur l’abolition de la traite des Noirs.
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BRISSOT DE WARVILLE (Jacques-Pierre). Adresse à l’Assemblée nationale, pour l’abolition de la traite des Noirs. Par la Société des Amis des
Noirs de Paris. Février 1790.
Paris, De l’Imp. de L. Pottier de Lille, 1790.
Plaquette in-8, en feuilles.
500/600 €
Sabin, n°8014.
Édition originale, très rare.
CELEBRE PLAIDOYER EN FAVEUR DE L’ABOLITION DE LA TRAITE NEGRIERE et en même temps UN VERITABLE MANIFESTE DE LA SOCIETE
DES AMIS DES NOIRS, dont Jacques-Pierre Brissot (1754-1793) fut l’un des membres fondateurs dès 1788.
Au nom de la société abolitionniste, Brissot exhorte l’Assemblée nationale à voter l’abolition de la Traite :
nous demandons seulement qu’on cesse
d’égorger régulièrement tous les ans des milliers de Noirs, pour faire des centaines de captifs
[...],
nous demandons en un mot l’abolition de
la Traite.
[...]
Il est digne de la première Assemblée libre de la France, de consacrer le principe de philanthropie, qui ne fait du genre humain
qu’une seule famille, de déclarer qu’elle a en horreur ce carnage annuel qui se fait sur les côtes d’Afrique.
Les Amis des Noirs eurent pour modèle la London Society for the Abolition of the Slave Trade, qui avait été créée en mai 1787. Ils suivirent
l’exemple de l’organisation britannique et prirent, comme elle,
la décision stratégique de concentrer leur offensive spécifiquement sur la traite
des Noirs, plutôt que sur l’abolition de l’esclavage en lui-même,
les Britanniques pensant que
la traite était plus vulnérable et que l’esclavage
finirait par disparaître une fois la traite négrière éradiquée
(cf. Lawrence C. Jennings,
La France et l’abolition de l’esclavage,
2010, p. 15).
Sur le titre figure l’emblème de la Société des Amis des Noirs, représentant un esclave enchaîné, un genou à terre pour réclamer la liberté,
surmonté du slogan
Ne suis-je pas ton frère ?
Cette gravure sur bois fut copiée sur un médaillon fabriqué en 1787 pour les abolitionnistes
anglais par le céramiste Josiah Wedgwood d’après un dessin de William Hackwood.
Fragile exemplaire, tel que paru, en feuilles et non rogné.
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BROGLIE (Victor, duc de). Discours prononcé à la Chambre des pairs le 28 mars 1822, sur la Traite des Nègres. [Paris],
De l’Imprimerie de
P. Didot l’aîné,
[c. 1822]. In-8, bradel cartonnage papier fantaisie, pièce de titre au dos lisse, non rogné
(Honnelaître).
200/300 €
Important discours dans lequel l’auteur, futur président de la Société pour l’abolition de l’esclavage (en 1834), donne un bref historique de
l’abolition de la Traite et déplore la lenteur de son application en s’appuyant sur diverses pièces justificatives :
En droit et en principe, la traite
des noirs ne conserve plus de défenseurs
[...].
En fait elle est abolie : tous les peuples du monde civilisé se sont accordés sur ce point ;
[...]
Les négociants qui, poussés par une honteuse avidité, s’efforcent aujourd’hui de faire renaître ou de perpétuer de semblables besoins, n’ont
réellement aucune excuse ; ils se montrent rebelles aux lois de leur pays,
[...]
ne méritent ni égards, ni ménagements, ni pitié. [...] je viens vous
dire : Les engagements pris au nom de l’État ne sont point accomplis ; les lois que vous avez rendues n’ont pas atteint leur but ; il faut maintenir
l’honneur de la France aux yeux de l’étranger ; il faut faire respecter vos volontés par les citoyens
(pp. 5-6).
Sabin, n°8187, cite une autre édition en 107 pages imprimée chez Herhan à Paris.
Des brunissures.
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