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55*. ÉCOLE AUTRICHIENNE DU XVIII

e

SIÈCLE.

Attribué à Gabrielle Bertrand (1737-1802).

Portrait présumé de l’archiduchesse Marie-Antoinette d’Autriche.

Huile sur toile, conservée dans un cadre en bois doré d’époque.

Légères usures du temps, mais bon état général.

A vue : H. : 58 cm – L. : 46 cm.

Cadre : H. : 72 cm – L. : 60 cm.

4 000/6 000 €

Référence :

tous les portraits d’archiduchesses issus de l’école autrichienne sont destinés aux diverses cours d’Europe. Les filles de l’Impératrice Marie-Thérèse,

destinées aux unions dynastiques, sont toujours représentées non comme des adolescentes mais comme des jeunes filles matures. Un autre portrait de la future reine

de France, extrêmement proche de celui-ci, a été reproduit dans la compilation des portraits de Marie-Antoinette de Vuaflart et Bourin. Une attribution à Gabrielle

Bertrand est proposée ici. Née à Lunéville, l’artiste quitte sa Lorraine natale pour suivre son père qui avait été appelé à la cour du grand-duc de Toscane pour y exercer

ses talents de jardinier et de paysagiste. Après ce séjour en Italie, elle accompagne son père à Vienne lorsque celui-ci y fut appelé par Marie-Thérèse pour occuper la charge

de capitaine du château de Schönbrunn, chargé de l’entretien, de l’embellissement et des ornements du parc. La jeune Gabrielle, qui avait d’extraordinaires talents de

dessinatrice et notamment de portraitiste, fut bientôt engagée comme Maître de dessin des archiduchesses Marie-Caroline et Marie-Antoinette en 1761. Elle fut amenée

à réaliser des portraits de ses élèves et de leurs sœurs. Elle est d’ailleurs la seule des portraitistes de la cour que Marie-Thérèse condescend à citer dans sa correspondance,

entre autres pour avoir réalisé un portrait de la future reine de France. Cette distinction marquée qui se traduisit peu après par une nomination à l’Académie des

Beaux-arts de Vienne en 1771, mais aussi le style particulier de cette artiste brillante, laisse supposer que Gabrielle Bertrand («la Bertrand») pourrait être l’artiste que

l’on connaît sous le nom du «maître des portraits des archiduchesses». Il existe en effet une série de six portraits, attribués à ce maître inconnu. Pour des raisons liées

à sa nationalité et à son sexe, mais aussi au fait qu’elle faisait de l’ombre à Van Meytens, le peintre «officiel», Gabrielle Bertrand ne fut pas reconnue par la postérité

pour avoir été l’une des portraitistes attitrées de la cour. Outre ces portraits, Melle Bertrand laissa quelques toiles pour le cabinet noir du château de Schönbrunn. Elle

réalisa un portrait de Marie-Thérèse et un autre du duc Guillaume Etienne sur son lit de mort. Son admission à l’Académie et son mariage avec le célèbre sculpteur de

la cour Guillaume Beyer durant, la même année, 1771, lui attirèrent une nombreuse clientèle qu’elle peignit à l’huile et au pastel. Malheureusement, elle ne signait

pas ses œuvres qui ont, comme souvent, été attribuées à d’autres. Les musées conservent quelques pastels et peintures mais leur faible nombre est sans commune mesure

avec l’importance de l’œuvre de cette artiste oubliée.

Bibliographie

:

A. Vuaflart et H. Bourin, Etude d’iconologie critique des portraits de Marie-Antoinette, Paris 1909, tome I; Elfriede Iby.