bel ex. « Dernière des quatre éditions elzeviennes, et la seule
que les Elzevier d’Amsterdam aient donnée de ce livre. Elle
est fort bien exécutée » (Willems, 1281). – Est. 150/200
14 CHODERLOS
DE
LACLOS. Les Liaisons dangereu-
ses,
ou lettres recueillies dans une Société et publiées pour
l’instruction de quelques autres. Par M. C..... de L. [le nom a
été écrit à l’encre anciennement]. Amsterdam et Paris,
Durand Neveu, 1783, 4 parties en 2 vol. in-12, 160, 155-[1
blanche], 148, 159-[1 blanche] p.; demi-basane fauve à coins,
dos à 5 nerfs ornés de filets dorés, pièces de titre et de
tomaison en basane blonde et verte, monogramme F.W.V.S.
doré en pied de dos, tranches jaspées (contreplats et gardes
brunies, 2 coins usés, petit manque en pied de dos du t. 2,
petit trou marginal sans manque p. 77 du t. 1 et p. 85 du t. 3
avec perte d’un caractère). Bel ex. de cette édition publiée un
an après l’originale. Ce roman n’est pas seulement un chef-
d’œuvre d’observation et d’analyse à l’influence considérable
sur toute une école de romanciers, mais on peut aussi le
considérer comme un roman satirique dirigé contre les
mœurs de la haute noblesse ; il permet alors de mieux
comprendre le rôle, que certains disent essentiel, joué par
Laclos, notamment auprès du duc d’Orléans, dans les pre-
mières années de la Révolution. – Est. 75/100
MAROQUIN BRUN DE SIMIER
15 COMMINES (Philippe
DE
). Les Mémoires de Messire
Philippe de Commines.
Sr d’Argenton. Derniere edition.
Leide, Chez les Elzeviers, 1648, petit in-12, [24 (dont titre-
front.)]-765-[21] p., demi-maroquin brun à petits coins, dos à
nerfs décoré (reliure signée Simier) (dos lég. passé, coins lég.
écrasés, très lég. et claires mouill. externe à qq. f.). « Édition
admirablement exécutée » (Willems, 634). Philippe de Com-
mynes a rédigé les mémoires des règnes de Louis XI et de
Charles VIII. Il observa et écrivit avec impartialité des récits
fidèles, ce qui lui fit gagner la confiance des puissants.
Diplomate, il déploya ses talents dans l’arène italienne et
joua le coordonnateur entre le roi et la Péninsule italienne.
Ses mémoires constituent de précieuses sources de l’Histoire
de France et de l’Europe. Ils font encore aujourd’hui l’objet
de recherches. Grand visionnaire, il constata et regretta l’an-
tagonisme permanent entre les nations européennes et aspira
à une Europe soudée et unie par la chrétienté. Il prôna le libre
commerce, la réforme de la monnaie et du système de poids
et mesures ainsi que la consultation d’États Généraux afin
d’éviter tout despotisme. – Est. 150/200
16 CONDORCET (Marie Jean Antoine
DE
CARITAT,
marquis
DE
). Vie de Voltaire.
Suivie des Mémoires de
Voltaire, écrits par lui-même. Londres [Paris], sans édit.
[Cazin], 1791, 2 vol. in-32, f. de titre, 303-1 blanche p., et f.
de titre, 279-1 blanche p., plein veau blond de l’époque, dos
lisses décorés, plats encadrés d’un triple filet doré, tranches
dorées, mention en lettres dorées en queue du dos des vol. :
«
EDITION
/
CAZIN
», petite roulette dorée sur les coupes,
petite roulette dorée intérieure (qq. traces d’usure et qq.
accrocs, un coin écrasé). Bel ex. de ce livre où Condorcet se
montre tout aussi opposé à l’Église que Voltaire. – Est.
50/100
RARISSIME IMPRESSION LYONNAISE DU 16
e
S.
17 Corpus juris canonici
emendatum et notis illustratum :
Gregorii XIII. Pont. Max. iussu editum [...]. Lugduni [à
Lyon], sans édit. [marque typographique de Thomas Guérin :
globe supportant deux licornes avec un crabe tenant dans ses
pattes un papillon], 1591, 4°, [68] p., 1270 col.
Suivi de :
Decretales D. Gregorii Papae IX. Suae integritati restitutae.
Luguni, sans édit. [marque typographique de Thomas Gué-
rin], 1591, 4°, [20] p., 754 col., 1 p. blanche.
Suivi de :
Liber
Sextus Decretalium D. Bonifacii Papae VIII. Suae integritati
una cum Clementinis et extravagantibus restitutus. Luguni,
sans édit. [marque typographique de Thomas Guérin], 1591,
4°, [12] p., 406 col., 1 p. blanche.
Suivi de :
LANCELOTTUS (Ioan. Paulus). Institut[itutiones]. Iuris
canonici, quibus ius Pontificium singulari methodo libris IV.
Comprehenditur. Nunc primum reiectis af finem, cuiusque
columnae locis, unde sumpti sunt. Luguni, sans édit. [marque
typographique de Thomas Guérin], 1591, 4°, [8] p., 158 col.,
1 p. blanche, [42] p. Ensemble un vol. en reliure allemande
de l’époque en plein vélin estampé sur ce que l’on pourrait
croire des ais de bois, mais en réalité des feuilles contre-
collées d’une impression ancienne, dos à nerfs, plats es-
tampés à froid d’une plaque centrale et de roulettes, armes
(non identifiées) au centre, entourées des mots « Verbum
Domini manet in aeternum » (reliure salie, petits manques
aux coiffes, coins écrasés, nombreuses marques d’apparte-
nance, découpure et maculage au 1
er
titre, qq. annotations et
soulignements anciens, petits onglets de vélin). Marque
d’appartenance ms. ancienne au titre : « Bibliothecae Abba-
tiae S. Jacobi O[rdinis] S[ancti] Ben[edicti] propè Mogun-
tiam » (de la bibliothèque de l’abbaye bénédictine Saint-
Jacques près de Mayence). Ex-libris imprimé et daté de 1677
d’un abbé au contreplat. Rarissime impression lyonnaise du
16
e
s., sans nom d’éditeur mais avec la marque typogra-
phique de Thomas Guérin (1529-1592), originaire de Tour-
nai, dit « marchand allemand » à Lyon. Il sera reçu bourgeois
de Bâle en novembre 1557 (dataBnF). À Bâle, succède à son
beau-père Michael Isengrin en 1567. À notre avis, l’usage de
la marque de Guérin n’indique pas nécessairement qu’il soit
l’éditeur de cet ouvrage imprimé un an avant sa mort alors
qu’il imprime à Bâle. Pas dans Baudrier, un ex. conservé en
Grande-Bretagne (Adams), pas d’ex. repéré en France... Le
« Corpus iuris canonici » (littéralement Corpus de droit cano-
nique) est un ensemble de textes qui constituait le droit cano-
nique en vigueur entre 1582 et 1917. Le Corpus est constitué
des textes suivants : le décret de Gratien (« Decretum
Gratiani »), qui en est la base ; les cinq livres formant la col-
lection des décrétales : les décrétales de Grégoire IX, com-
pilées par Raymond de Penafort ; le Sexte ; les Clémentines ;
les Extravagantes de Jean XXII ; les Extravagantes commu-
nes. Tout naturellement s’ajoute les « Institutiones iuris cano-
nici » de Giovan Paolo Lancellotti (Pérouse, 1522-1590),
jurisconsulte, docteur in utroque iure qui s’inscrit dans le
courant dit de l’humanisme juridique. Cet ouvrage (1563,
pour la première édition) fut édité près d’une quarantaine de
fois entre 1563 et 1770, dans une version monographique,
mais aussi en annexe du Corpus iuris canonici comme ici.
L’ouvrage de Lancellotti, qui s’inscrit dans le mouvement de
l’humanisme juridique systématique, reprend le plan clas-
sique « personnes-choses-actions » des manuels didactiques
romains (Institutiones de Gaius et de Justinien) et l’adapte au
droit de l’Église catholique pré-tridentin. L’autre originalité
est que cet ouvrage est rédigé en articles concis, en quatre
livres, et se démarque ainsi des commentaires de décrétales
d’alors. La dernière originalité enfin, et non la moindre, est
que l’auteur ambitionne de présenter la matière canonique
sous une forme logique (schématisable avec des arbores-
cences) le rapprochant ainsi des ouvrages juridiques influ-
encés par la philosophie logico-rhétorique de Pierre de la
Ramée et de Philippe Melanchthon (Bodin, Derrer, Freige,
Althusius). Cet auteur est tombé dans l’oubli mais il y a lieu
de penser que son influence a été notable dans la science
canonique jusqu’au Code de droit canonique de 1917. Rare
édition bien complète et avec pedigree... – Est. 300/600
MAROQUIN ROUGE DE CHARLES DE SAMBLANX
18 [COURTILZ
DE
SANDRAS (Gatien
DE
)]. Mémoires de
Mr. d’Artagnan,
capitaine-lieutenant de la premiere com-




