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189. MARIE-THERESE, princesse de France,

Madame

Royale (1778-1851). Vers composés et rédigés de la main de

la jeune princesse durant sa captivité à la prison du Temple

adressés à Madame Renée Elisabeth Hilaire de Chanterenne,

née de la Rochette (1762-1838), lors de l’été 1795, 1 page,

in-8. Traces d’humidité et de pliures.

2 000/3 000 €

« Dans ce triste séjour d’horreur,

la vertu qui plait à mon cœur

me paraissait toujours bannie ;

le ciel a retenu ma vie

trop souvent prête à s’exhaler

par les pleurs qu’il voyait couler ;

il finit d’être inexorable,

à cette vertu douce aimable

il faut (qu’enfin il peut) la voir

triompher d’un triste devoir

elle apaise et calme mon âme

l’échauffe de sa douce flamme

et me console en ce séjour

par la clarté d’un nouveau jour

elle fuyait loin de ma vue,

ce moment ci me l’a rendue

le ciel m’en fait maintenant jouir

tout ici me l’a fait sentir

chaque chose me la rappelle

Je n’y vois plus de cœur rebelle

enfin elle vit près de moi

tout en reçoit la douce loi,

faudra-t-il donc que je la nomme

cette vertu qui pare l’homme,

qui console les malheureux

qui change l’horreur de ces lieux,

qui revient dans cette contrée,

pour être à jamais adorée

qui près de moi dans ces moments

revient adoucir mes tourments

elle vit dans la tour du temple

toute à l’envie suit mon exemple,

sensibilité c’est son nom

elle règne dans ma prison

de mon cœur elle fait le charme,

il ne craint plus aucune larme

depuis qu’il me voit près de lui

qu’âmes sensibles pour appui. »

Historique

 : Madame de Chanterenne fut trois jours après la mort du jeune

Louis XVII, selon l’arrêté du 25 prairial An II, (13 juin 1795), placée comme

gouvernante auprès de Madame Royale. Elle prit son service le 15 juin 1795

et l’entente entre les deux femmes fut excellente. Madame de Chanterenne

apporta le réconfort dont l’orpheline avait grandement besoin dans son

isolement. Ceci dura jusqu’au 18 décembre 1795. La princesse, surnommait

Madame de Chanterenne, ma chère Renète

Provenance

 : collection Jean-Baptiste Gomin (1757-1841), remis à son décès

par sa veuve le 2 juin 1841, au Vicomte Alcide de Beauchesne. Comme le

précise la lettre qui accompagne ce document : « 

Sachant combien M. Gomin

avait d’affection pour vous, je suis sûre de rendre hommage à sa mémoire et de

remplir en quelques sorte ses intentions en vous léguant en son nom les papiers

ci-joints auxquels il attachait un prix si grand et si légitime : - 1°) un écrit de

Madame Royale indiquant les postes de Paris à Huningue ; 2°) la relation du

voyage faite par S.A.R. et écrite également de sa main.

3°) Deux pièces de vers

composées par Madame dans la Tour du Temple et écrites de la main

de S.A.R.

4°) un mot d’audience pour M. Gomin de la main de Madame.

5°) Des cheveux du Roi, de la Reine, de Madame Royale, et de Louis XVII.

Veuillez recevoir, Monsieur, et conserver ce legs comme le souvenir et conserver

ce legs comme un souvenir de mon excellent mari, et comme un témoignage de

la haute estime avec laquelle j’ai l’honneur d’être, votre très humble et servante

très affectionnée, Pontoise, le 2 juin 1841 ».

Au dos le Vicomte a noté des

informations biographiques sur M. Gomin.

Puis collection du Vicomte

Alcide-Hyacinthe du Bois de Beauchesne (1804-1873).

Présentation

 : lors de l’exposition Louis XVII organisée par le Musée

Lambinet à l’Hôtel de Ville de Versailles de mai à juillet 1989.

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