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181. [LOUIS XVII]. GOMIN Jean-Baptiste (1757-1841).
Ensemble de treize notes et documents manuscrits écrits par
Gomin, gardien des enfants de France à la prison du Temple,
concernant le jeune Louis XVII.
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« Laurent quitta la garde du Temple, le 31 mars (il est mort à Cayenne) il fut
remplacé par le Sieur Lasne » - « 27 juillet de l’An 8, Laurent et Gomin ont
précédé Lasne de 248 jours, et au … Lasne ont été les dignes successeurs de Simon,
même plus exécrables car du temps de Simon, on avait l’intérêt personnel de ne
point le laisser manger par … puisqu’ils habitaient la même chambre, mais après
qu’il ait quitté le temple jusqu’au 27 juillet » -
«
Dans le château (Temple) était
la plupart de la garde, il y avait au milieu de l’entrée par le château à la tour un
mur au milieu duquel était un guichet fermé de deux postes et deux gardiens, qui
y couchaient, je me rappelle de leur nom, l’un des deux Richard, l’autre Marcel
et à droite dans le mur une porte chatière fermée de verrou et de barre, ce dont
ils étaient à la garde des deux quotidiennement. C’est par cette porte que passait
Louis XVI, c’est par cette porte aussi que nous avons fait passer Madame, le jour de
son départ… » - « Noms des employés au service du Temple, il y avait à la porte,
1ere donnant sur la rue du Temple, Darcque portier ne laissait entrer personne
à moins qu’il ne soit porteur d’une carte signée du commissaire du Temple. En
entrant à droite logeait l’économe, nommé Lienard, ancien chambre du comité
révolutionnaire de la section des Lombards … la porte qui traversait le château à
droite et à gauche était la garde montante de l’intérieure …il y avait une sonnette
qui correspondait à la salle des gardiens… » - « Le 8 novembre, le comité général
avait adjoint Gomin à Laurent comme gardiens des enfants de Louis XVI et
chaque jour, l’un des comités civils des sections de Paris envoyait au temple un des
membres pour y remplir durant 24 heures les fonctions de commissaire. Voici de
quelle manière se faisait l’installation. Arrivé à midi, le commissaire recevait de
celui qu’il remplaçait les instructions des comités de la convention relatives aux
devoirs à remplir pour la surveillance de chacun des prisonniers et l’injonction
de ne point faire en sorte que le frère et la sœur se promènent en même temps.
Le commissaire sortant et les gardiens conduisaient le nouveau commissaire pour
reconnaitre le jeune prince, il en était fait sur le registre du temple, une mention
qui signait celui qui entrait en fonction »
Provenance
: collection Jean-Baptiste Gomin (1757-1841), puis collection
du Vicomte Alcide-Hyacinthe du Bois de Beauchesne (1804-1873).
182. GOMIN Jean-Baptiste (1757-1841).
Lettre autographe signée
Gomin
adressée au Vicomte Alcide
de Beauchesne, Paris, le 23 avril 1840, 1 page, collée sur une
feuille cartonnée avec annotations manuscrites de la main de
Beauchesne, expliquant : «
(…) après avoir pris connaissance de
mon ouvrage sur cet infortuné prince
». Cette pièce fut utilisée
comme document dans l’ouvrage écrit par Beauchesne sur la
famille royale et Louis XVII. On y joint la copie manuscrite
de l’acte de naissance de Gomin, extrait du registre des
actes de naissance de l’An 1757 de la paroisse Saint Louis
en l’Ile, établi le 26 octobre 1827, avec cachet à sec aux
armes de France de la Préfecture de la Seine. La minute de
la lettre de Madame Gomin, remettant en souvenir de son
mari, les éléments suivants : 1°) le récit de Madame Royale
indiquant les portes de Paris à Huningue, 2°) la relation
du voyage fait par Madame Royale écrite de sa main, 3°)
deux pièces en vers composées par Madame Royale dans la
prison du Temple, 4°) un mot d’audience pour Gomin de
la main de Madame Royale, 5°) des cheveux du roi, de la
reine, de Madame Royale et de Louis XVII. Et le brouillon
de la lettre écrite par le Vicomte de Beauchesne à la veuve
de Gomin en remerciement des souvenirs ayant appartenu à
la famille royale, précieusement conservés par Gomin qu’elle
lui fit remettre en souvenirs de son défunt mari. : «
Je suis
profondément touché de la preuve de confiance et d’estime dont
vous m’avez honoré, en me léguant ces précieuses reliques…je me
ferais un devoir de les conserver entre mes mains…conformément
à vos instructions et celles de M. Gomin, Paris, le 3 juin 1841
»,
il précise au dos de ce document :
« que cette date est le jour de
la réception de V. Hugo à l’Académie …. »
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« Monsieur de Beauchesne, il n’y a rien de plus vrai que ce que vous venez d’écrire
sur les derniers moments du Dauphin, sur ses conversations et sur sa mort. Vous
vous êtes bien rendu compte aussi de tous mes sentiments et je vous en remercie de
tout mon cœur. Recevez l’assurance de mon respect et de ma reconnaissance et j’ai
l’honneur d’être votre très dévoué serviteur. Gomin ».
Provenance
: collection Jean-Baptiste Gomin (1757-1841), puis collection
du Vicomte Alcide-Hyacinthe du Bois de Beauchesne (1804-1873).
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