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58

U

N DES

PREMIERS

TÉMOIGNAGES

SUR

LA

CAMPAGNE D

’É

GYPTE

,

PARU

AVANT

LA

D

ESCRIPTION

OFFICIELLE

.

Dominique

Vivant Denon, dessinateur, graveur, antiquaire et diplomate, avait rencontré Bonaparte dans le salon de

Joséphine de Beauharnais, et fut sollicité pour faire partie de l’expédition d’Égypte. Il explora Alexandrie,

partiticipa à la tournée du général de Menou dans le delta du Nil, vint au Caire, puis accompagna les

généraux Belliard et Desaix dans leur expédition en Haute-Égypte, avant de s’agréger à toutes les missions

possibles a n de pouvoir visiter des ruines. Il rentra en Europe en même temps que Bonaparte, et publia le

présent

Voyage

dans lequel il relate entre autres les actions militaires auxquelles il avait assisté.

L

ES

PREMIÈRES

REPRÉSENTATIONS

DE MONUMENTS

DE

LA

H

AUTE

GYPTE

À

ÊTRE

PUBLIÉES

:

Denon, qui harcelait la

hiérarchie militaire pour obtenir des reconnaissances partout où il avait connaissance de ruines antiques,

travailla avec courage à ses travaux artistiques, même sous le feu de l’ennemi, et risqua plusieurs fois sa vie

en demeurant en arrière de l’armée ou en la devançant. Ses dessins, qui couvrent l’ensemble de son voyage,

concernent néanmoins principalement la Thébaïde qu’il traversa avec Desaix, et, comme étant les premiers

publiés sur les magni ques vestiges antiques de cette région, assurèrent un succès immense à l’ouvrage.

E

XEMPLAIRE À

TOUTES MARGES

.

P

ROBABLEMENT

L

EXEMPLAIRE DU GÉNÉRAL DE

M

ENOU

,

GÉNÉRAL

EN

CHEF DE

L

ARMÉE D

’O

RIENT APRÈS

B

ONAPARTE

ET

K

LÉBER

,

cité ici dans la liste des souscripteurs.

Le général Jacques de Menou de Boussay fut blessé en entrant un des premiers dans Alexandrie après le

débarquement en Égypte, devint gouverneur de la province de Rosette puis commandant à Alexandrie, et,

après avoir dirigé le siège du fort d’Aboukir, fut gouverneur d’un territoire englobant les provinces d’Alexandrie,

Rosette et Bahireh. En juin 1800, il fut nommé général en chef de l’armée d’Orient après la mort de Kléber,

et dut affronter les Anglais : battu à Canope, il capitula dans Alexandrie et quitta l’Égypte en octobre 1801.

24. DU FOUR

(Philippe Sylvestre, dit Philippe).

Traitez nouveaux & curieux du café, du thé et du chocolate.

Ouvrage également necessaire aux médecins, & à tous ceux qui aiment leur santé. À Lyon, chez

Jean Girin, & B. Rivière, 1685, achevé d’imprimer daté du 30 septembre 1684. In-12, (20)-445+

(7 dont les 2 dernières blanches) pp., titre imprimé en rouge et noir, basane brune granitée, dos à

nerfs cloisonné et euronné, tranches mouchetées, reliure très frottée avec accroc à une coiffe et

coins usagés, feuillets rognés un peu court, premiers feuillets effrangés dont le frontispice avec

petites atteintes à l’estampe (

reliure de l’époque

).

600 / 800

É

DITION

EN GRANDE

PARTIE ORIGINALE

,

LA

PREMIÈRE COMPLÈTE

.

Du Four avait édité en 1671 un recueil intitulé

De

l’Usage du caphé, du thé, et du chocolate

(illustré d’une gravure sur bois) : il comprenait sa traduction française

d’un traité latin sur le café, une compilation d’auteurs antérieurs sur le thé, et une réédition de la traduction

par René Moreau du traité de Colmenero sur le chocolat originellement parue en 1643. Les présents Traitez

nouveaux, d’une plus large ambition, offrent un texte entièrement nouveau sur le café, et des versions très

largement complétées des textes de 1671 sur le thé et le chocolat (Bitting, p. 134 ; Vicaire, col. 293 ; Oberlé,

Les Fastes de Bacchus et de Comus

, n° 733).

B

ELLE

ILLUSTRATION

GRAVÉES

SUR

CUIVRE

représentant les trois plantes, un Turc, un Chinois, un Américain,

seuls ou ensemble : 4 cuivres estampés à pleine page (soit 3 planches hors texte dont un frontispice, et une

composition dans le texte) ; 8 vignettes dans le texte (soit 2 bandeaux différents par Ogier dont un répété

3 fois, et 2 lettrines dont une répétée 3 fois).

U

N

DES

PREMIERS

OUVRAGES

À

ABORDER

PLUS

LARGEMENT

L

ASPECT

CULINAIRE

DE

CES

TROIS

BOISSONS

,

sans pour

autant supprimer le discours médical qui dominait jusque là sur ce sujet : Du Four « se montre beaucoup

plus curieux qu’en 1671 des manières d’accommoder et de consommer. Il relève ainsi qu’on utilise le chocolat

en manière solide

dans toutes sortes de friandises, qu’il se boit souvent

à la glace

en Italie, qu’en France les

voluptueux

le préparent non pas dans de l’eau mais dans du lait chaud –

et y ajoutent un jaune d’œuf, à quoy

je n’ay jamais pu m’accommoder.

De même, deux chapitres du traité du café sont expressément dédiés à la

préparation de la boisson, non sans une remarque ironique sur l’usage des Français, et particulièrement

des Parisiens, qui abusent du sucre :

au lieu d’un brevage du café ils en font un syrop d’eau noircie

» (Jean-Marc

Chatelain, dans

Livres en bouche

, Paris, BnF, Hermann, 2001, n° 130).

M

ARCHAND

-

DROGUISTE

LYONNAIS

EN

RELATIONS

AVEC

LE

L

EVANT

, P

HILIPPE

S

YLVESTRE

D

U

F

OUR

(1622-1685)

« était par ailleurs, comme son ami Jacob Spon, un amateur renommé de raretés et de

curiosités

. Son

intérêt pour les boissons exotiques est donc à la fois celui du grand négociant et celui du grand curieux»

(Jean-Marc Chatelain, dans

Livres en bouche

, op. cit., p. 152).