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92

292.

Joseph-Paul GAIMARD

(1793-1858) naturaliste, il participa à l’expédition de

L’Astrolabe

sous le commandement

de Dumont d’Urville. Manuscrit autographe,

Voyage de l’Astrolabe. Zoologie

, [à bord de

l’Astrolabe

1826-

1828] ; 3 volumes in-fol. composés respectivement de 381 pages (dont une centaine vierges ou avec seulement un

titre courant), 386 pages (dont 80 pages vierges), et 282 pages (dont 128 vierges), reliures cartonnées de l’époque

recouvertes de parchemins et fermées par des lacets (reliures usagées avec accidents, dos manquant au 3

e

vol.).

20 000/25 000

Précieux registres en partie inédits des observations zoologiques de Gaimard sur les hommes

et autres mammifères, oiseaux, reptiles, poissons, mollusques, animaux articulés, zoophytes, etc.,

au cours de l’expédition de

L’A

strolabe

commandée par Dumont d’Urville sur les traces de La

Pérouse.

Les informations recueillies ici correspondent à une partie des travaux zoologiques de vingt-deux

mois au cours d’un voyage qui en compte trente-cinq. Elles représentent une étape intermédiaire entre

des notes prises sur le vif par le savant, et la rédaction définitive des 4 tomes de

Zoologie

que Gaimard

a cosignés avec Jean-René Quoy, pour le

Voyage de l’Astrolabe pendant les années 1826-1827-1828-

1829 sous le commandement de M. Dumont d’Urville

(Paris, J. Tastu, 1830-1835).

Méthodiquement, Gaimard a préparé ses registres en les lignant au crayon, en les paginant, et

inscrivant des titres courants. S’attachant à la classification adoptée par Cuvier dans son

Règne

animal

(1817), Gaimard inscrit ses observations dans l’ordre des quatre grands groupes de Cuvier :

Vertébrés, Mollusques, Articulés, Zoophytes, dans chacun des registres qu’il chiffre « I » et « II ». Le

troisième volume, sans titre ni tomaison, comporte un supplément d’information sur les poissons et

les mollusques. Puisqu’il s’agissait de présenter les observations alors que l’expédition et la collecte

se poursuivaient (les noms latins sont parfois laissés en blanc, ou suivis d’un point d’interrogation),

Gaimard a laissé des blancs pour des observations ultérieures. Des retards dans ce bel ordonnancement

étaient inévitables, et l’ordre n’est pas strictement chronologique ; nénamoins on peut constater des fourchettes de dates

d’observations : mai 1826-octobre 1827 pour le tome I, octobre 1826-octobre 1827 pour le tome II, avril 1827-février 1828, avec

un élément manifestement oublié de novembre 1826, pour le troisième.

Ces recueils scientifiques, écrits très soigneusement, étaient destinés à faciliter la rédaction de la partie zoologique du

Voyage de l’Astrolabe

. Ils comportent non seulement des tables, des relevés de dimensions et d’autres éléments quantifiables

souvent inédits, mais aussi des descriptions narratives aisément intégrables dans l’ouvrage à paraître. Gaimard a aussi prévu

l’emplacement de figures et planches (certaines sont déjà numérotées), et des renvois aux atlas. La datation de ses observations,

non reprise dans l’ouvrage final, permet de reconstituer l’itinéraire ainsi : ayant appareillé à Toulon en avril 1826,

l’Astrolabe

passe le détroit de Gibraltar en mai, revient dans l’océan Atlantique en juin, touchant à Ténériffe et aux îles du Cap-Vert, se

trouve dans l’océan Indien en septembre, et aborde jusqu’à la fin de l’année divers ports de la Nouvelle-Hollande (l’Australie).

En janvier 1827, il entre dans le « Grand Océan austral » (partie sud du Pacifique Sud) pour se rendre à la Nouvelle-Zélande

jusqu’en mars, puis aux îles Kermadec et aux îles des Amis (le Tonga actuel), pour les mois d’avril et mai. Juillet 1827 retrouve

le navire à la Nouvelle-Irlande, août à la Nouvelle-Bretagne et en Nouvelle-Guinée, septembre et octobre à Amboine (îles

Moluques), puis à nouveau en Nouvelle-Guinée, et sur les côtes australiennes jusqu’en décembre.

L’Astrolabe

est à l’île Norfolk

en janvier 1828, et en février, à Fataka et Tikopia (archipel du Saint-Esprit ou des Nouvelles-Hébrides), et Vanikoro (archipel

de « Sainte-Croix », Santa Cruz).

Nous ne pouvons donner ici qu’un rapide aperçu de ces registres manuscrits.

Voyage de l’Astrolabe. Zoologie. Tome I

. Ce volume s’ouvre par 40 pages consacrées à l’homme de la Nouvelle-Hollande

et de la Nouvelle-Zélande. Le texte des pages 1-2 sera en grande partie repris dans l’édition du

Voyage

(

Zoologie

, t. I, pp. 40-

43), mais alors que le

Voyage

constate simplement que les savants ont acquis « assez facilement les mots les plus usuels » des

indigènes du port du Roi-Georges, Gaimard dresse ici des glossaires français-australiens, français-diémois et français-zélandais,

avec distinction entre les régions, réunissant près de 1000 mots (parties du corps humain, phénomènes naturels, couleurs,

chiffres, oiseaux, etc.). « L’indigène qui nous a fourni les mots précédens du vocabulaire de sa langue, appuyait beaucoup sur

la première syllabe de la plupart des mots. [...] Le nom de

chef

n’existe pas dans sa langue. Il nous dit d’abord qu’il en était de

même du nom de

Dieu 

; mais l’ayant questionné plusieurs fois à ce sujet, il nous donna enfin le mot de

méïo

, dont nous doutons

beaucoup, d’autant plus que nous avons acquis la certitude qu’il signifiait

homme

» (p. 12)... Dans ce groupe de Mammifères,

sont aussi étudiés des otaries (25 dimensions relevées pour un phoque du port du Roi-Georges, dont celle des soies les plus

longues des moustaches, alors que seules 10 seront publiées), péramèles, phalangers, dauphins et kangourous... Les oiseaux

sont représentés sommairement par plusieurs variétés d’albatros et la frégate commune, et les reptiles, par diverses rainettes,

l’hydrophis de Tonga, un monitor et un alligator... Près de 150 poissons sont décrits, pp. 138-211 : la leiche, l’orphie, la fistulaire,

… /…