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309. [

Augustin-Jean-Baptiste JACOBÉ DE TRIGNY

(1751-1814) général de la Révolution]. Environ 75 pièces, la

plupart L.S., 1792-1815.

700/800

Important ensemble relatif à la carrière du général Jacobé de Trigny.

Certificats de services, brevets, nominations, laissez-passer, décorations (médaillon des Deux Épées, Légion d’Honneur, Fleur

de lys), lettres de services et ordres de déplacements, affectation au collège électoral de la Marne, lettres amicales lors de sa

suspension en tant que commandant du pays de Berg… On relève notamment son brevet d’adjudant-général en 1793 (signé

par Clavière et Beurnonville, un autre avec les griffes de Dalbarade et Bouchotte), celui de général de brigade signé par Pille

(1795), et un autre de 1801 signé par Bonaparte (secrétaire), H. Maret et Berthier ; des documents signés par les maréchaux et

généraux Augereau (3), Alexandre Berthier, Dépaux, Clarke comte d’Hunebourg (2), Kellermann duc de Valmy, Soult duc de

Dalmatie, Watrin, ou par les ministres et administrateurs Cambacérès et Champagny, Fontanes (avec la décoration de la Fleur

de Lys jointe), Garat, le Grand Chancelier Lacepède (4), L. A. Pille, etc. Plus des correspondances privées ; quelques documents

civils : actes de naissance de ses enfants, reçus, pensions et rentes, inventaire après décès, etc. ; quelques imprimés, etc.

Reproduit en page 101

310.

Jean-Andoche JUNOT

(1771-1813) duc d’Abrantès, général. Brouillon autographe de 3 lettres, [Laybach ?

juin-juillet 1813], à Napoléon ; 4 pages in-fol. (bords effrangés, petites déchirures et réparations).

600/800

Très intéressant document comprenant trois brouillons de suppliques à l’Empereur Napoléon, témoignant de la

perte de raison de Junot, alors qu’il a été démis de ses fonctions de Gouverneur de Paris, et qu’il a été nommé Gouverneur des

Provinces Illyriennes. Dans ces lignes, il revient sur la perte de son poste, ressasse son glorieux passé et fait des demandes assez

utopistes d’un ton très excité, en espérant retourner dans les grâces de l’Empereur... Il a utilisé une feuille préparée pour dresser

d’« État des vins existans dans la cave de l’Hôtel de Son Ex. Mons. le Duc d’Abrantès au 31 mai 1813 »

Il veut que Napoléon le nomme à nouveau son Premier Aide de camp : Il rappelle à S.M. que lorsqu’elle lui proposa « d’opter

entre le Gouvernement de Paris et le titre de Son Premier Aide de Camp, je n’hésitai pas un instant à choisir celui de Premier

aide de camp et j’ose assurer V.M. que ce n’était point par fanfaronade. Aujourd’hui, Sire, vous m’avez ôté le gouvernement [...]

cela m’a fait beaucoup de tort dans l’opinion publique et dans l’armée. Tout le monde scait que je préfère ce titre qu’il y a vingt

ans j’ai porté pour la première fois à tous les autres ». Junot rappelle que Napoléon voulait déjà lui donner ce titre à la bataille

d’Austerlitz… « Je me jette à vos pieds sacrés, accordez-moi cette grâce, je ferai ce que vous voudrez, vous m’emploierez où vous

voudrez, je ne me plaindrez pas quand je pourrai signer le 1

er

Aide de Camp de l’Empereur Napoléon »...

Dans la seconde lettre, Junot demande à l’Empereur d’accorder à son père et son frère un titre de noblesse : « Si mon frère

n’était pas Receveur général je ne doute pas que V.M.I. & Royale ne l’eut nommé Baron ; le frère d’un Duc doit aussi porter

un titre ». Il propose de nommer son père « baron de Meix-Damas [...] Votre Majesté aura fait le bonheur de la vieillesse d’un

ancien militaire, blessé deux fois et estimé pour son courage, dans la guerre de 1763 »...

La troisième lettre, inachevée, a trait à la sûreté de l’Illyrie menacée par des petits débarquements anglais, dont Junot tente

d’organiser la défense : « L’Armée d’observation d’Italie nous a pris toutes nos troupes, il ne me reste que deux bataillons de

Croates. [...] les Anglais nous entourent de tous côtés », et sont prêts à débarquer en force. Il craint un débarquement à Gorizia

et à Trieste, alors qu’« il est vraiment impossible de faire le service avec l’infanterie que nous avons ». Il signale aussi plusieurs

cas de sédition venus de Croatie, des refus de payer les droits seigneuriaux, « fermentation autant plus dangereuse qu’elle est

attribuée aux nombreux partisans que l’Autriche conserve dans ces provinces »...

Reproduit en page 101

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