80
132.
Marie de R
OHAN
, duchesse de CHEVREUSE
(1600-1679) fille d’Hercule de Rohan duc de Montbazon, elle épousa
en 1617 Charles d’Albert duc de Luynes (1578-1621), et se remaria en 1622 avec Claude de Lorraine duc de Chevreuse
(1578-1657) ; intrigante politique, héroïne de la Fronde, elle fut de tous les complots contre Mazarin.
Lettre autographe signée « La duchesse de Chevreuse », suivie d’une lettre autographe signée de sa fille Charlotte de
L
ORRAINE
(1627-1652), [peu après le 18 juillet 1652, au cardinal M
AZARIN
] ; 3 et 1 pages in-4.
700/800
C
ONDOLÉANCES
SUR
LA MORT
DE
P
AOLO
M
ANCINI
,
NEVEU
DE
M
AZARIN
,
CAPITAINE
DE
CHEVAU
-
LÉGERS
ÂGÉ
DE
SEIZE
ANS
,
MORTELLEMENT
BLESSÉ
DANS
LES
COMBATS
DU
FAUBOURG
S
AINT
-A
NTOINE
,
ET
À
QUI
C
HARLOTTE
DE
L
ORRAINE
AVAIT
ÉTÉ
PROMISE
POUR
RÉCONCILIER
LES
F
RONDEURS
ET
LA
C
OUR
.
« Cest avec un extreme déplesir que je vous rens se devoir en une si funeste ocasion ou vous perdez une personne qui vous est
si proche et qui valoist tant. Faites moy lhonneur de croire Monsieur que jentre dans les sentiments que vostre bon naturel vous
en donne avec tous ceux q’une veritable afection pour vostre personne et estime pour celle de feu Monsieur votre neveu peut
coser »… Elle le prie d’assurer « tousjours leurs majestés que je ne manqueré jamais dobeisence à leur commendements non plus
que de volonté de vous servir dans tous les rencontres »…
Sa fille poursuit : « Jespaire que vous me pardonnerez la paine que je vous donne de lirre issy le déplessir que jay de la perte que
vous avez faite de Monsieur vostre neveu puisque set le servisse que je vous ay voué qui moblige de vous an donner des marques
dans toute les occassions »…
Vente 12 mars 1975
(n° 21).
133.
Béatrix de C
USANCE
, duchesse de LORRAINE
(1614-1663)
maîtresse puis femme de Charles IV de Lorraine, qui l’épousa
en 1637, mais dut s’en séparer après son excommunication pour
bigamie en 1642, et l’épousa de nouveau par procuration en 1657
pour légitimer leurs trois enfants ; une des plus belles femmes
de son temps.
Lettre signée avec compliment autographe « V
re
tres affectionnee
Beatrix », Anvers 25 mai 1653, à « Monsieur l’Evesque d’Auguste,
Suffragant de l’Evesché de Metz » [Pierre B
ÉDACIER
, évêque
d’Augustopolis] ; 1 page in-fol., adresse avec cachet de cire rouge
aux armes.
500/600
« Son Altesse et moy ayant faict venir en ces pays la Mere Claire
d’A
FFINICOUR
, et la Sœur Dieudonné C
UNY
pour compagne, Religieuses
de la congregation du cloistre de Dieuze, pour instruire la princesse
nostre fille aux exercices de pieté ; elle en a receü un tres notable
advancement aux choses spirituelles par leurs vertueux documents, et
bonnes impressions ; ce qui m’oblige voyant le fervent desir qu’elles
tesmoignent de retourner en leur cloistre, de vous donner ces marques et
asseurances des comportements, pieux exemples, et bonne ædiffication
qu’elles ont donnéz »...
Vente 15 décembre 2009
(n° 424).
134.
Isabelle-Angélique de M
ONTMORENCY
-B
OUTEVILLE
, duchesse de CHÂTILLON
(1627-1695) fille de François de
Montmorency-Bouteville, sœur du maréchal de Luxembourg, elle épousa en 1646 Gaspard IV de Coligny maréchal
duc de Châtillon (1620-1649), puis en 1664 Christian-Ludwig von Mecklenburg-Schwerin (1623-1692) ; très belle et
célèbre par ses intrigues galantes et politiques, elle fut la maîtresse du duc de Nemours, du duc de Beaufort, et du
Grand Condé, et l’une des héroïnes de la Fronde.
Lettre autographe signée « Isabelle de Montmorancy », [12 août 1653, au cardinal M
AZARIN
] ; 4 pages in-4. 500/700
L
ETTRE
ÉCRITE
PENDANT
SON
EXIL
,
APRÈS
LE
RETOUR
DE
M
AZARIN
.
« J’atandois avec impasiense daprandre si Vostre E[minence] croit agreable la retraite que je luy avois demendée dans Paris mais
je viens de resevoir la lettre quelle ma fait lhonneur de mescrire par laquelle je vois que le roy ne le trouve pas bon, et insy
Monseigneur voient de puis hier que tous les refugiés retourne dans leur paiis par lasuranse que lon a que larmee sest retiree je
demeurerai ches moy comme Sa Majesté ma commendé nestant pas asses bien dans mes afaire pour avoir le moien de subsister
partout. Je ne puis menpecher de raipondre sinserement à V.E. sur la raillerie quelle me fait de ma peur javoue Monseigneur quelle
noroit pas esté sy grande sy javois osay me servir du credit que je puis avoir tout au moing aupres de mon frere mais les malise
que mes ennemis me font tout les jours auprès de V.E. me feroit craindre de me servir des soing que je ne doute pas que l’on nut
pris de menpecher destre pillee »... Comme les gardes ne font pas leur office, elle avait proposé « ma retraite dans un couvant ». Elle
proteste contre l’accusation selon laquelle M. de Bouteville [son frère François-Henri, futur maréchal de Luxembourg] et Monsieur
le Prince [C
ONDÉ
] seraient venus chez elle, car il est impensable « quil ut quité larmee de quinse lieu nayent pa le moindre peuty
ruiso entre Mr de T
URENNE
»... Elle ajoute : « J’oublies encore a dire à V.E. que ce quy dona lalarme sy chode dans ce paiis nestoit
que des troupes que Mr de Turenne envoiet a Bovais et en dotre lieux. Enfin Monseigneur jay toujours esté guardée par plusieurs
oficiers du roy et de la reine quy ne sont party disy que dojourduy avec toute leur famille »... Elle propose enfin de rencontrer le
cardinal et de se justifier...
Anciennes collections Alfred M
ORRISON
(2, II, p. 182)
puis Marcel P
LANTEVIGNES
(8 mars 1977, n° 25).