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A
U
TEMPS
DE
LA
F
RONDE
,
DE
LA
R
ÉGENCE
D
’A
NNE
D
’A
UTRICHE
ET
DE
M
AZARIN
122.
MARIE DE GONZAGUE
(1611-1667) Reine de Pologne ; duchesse de N
EVERS
, un temps fiancée à Cinq-Mars, elle
épousa successivement deux Rois de Pologne : en 1646 Ladislas IV Vasa (1595-1648), puis en 1649 Jean II Casimir
Vasa (1609-1672).
Lettre autographe signée « Marie de Gonzague », Paris 20 mai 1644 ; 1 page in-4 (petit manque à un coin sans perte
de texte).
1 000/1 200
E
N
FAVEUR
DES
RELIGIEUX MINIMES
DE
N
EVERS
.
« Jay creu que vous auriez assez de bonté pour considerer que les religieux minime de Nevers n’ont que deux mille livres pour
leurs nouritures, et que sils estoient obligés a payer lamortissement que lon leur demande, pour une pansion que nous leurs
donnons, nayant plus de quoy vivre ils seroient contraint de quitter leur couvent, ou bien il faudroit que cela retombasse sur nous,
cest pourquoy jespere tant de vous quayant esgard a leur pauvreté vous leurs rendrez la justice quils esperent et les soulagerez de
cette rude taxe quils n’ont pas moyens de payer »...
123.
Anne-Geneviève de B
OURBON
-C
ONDÉ
, duchesse de LONGUEVILLE
(1619-1679) fille d’Henri II de Bourbon prince de Condé, sœur du Grand
Condé et du prince de Conti, épouse (1642) d’Henri II d’Orléans duc de
Longueville (1595-1663) ; elle fut avec ses frères une des principales
meneuses de la Fronde, puis devint la protectrice de Port-Royal.
Lettre autographe signée « Anne de Bourbon », [13 octobre 1645, au
cardinal M
AZARIN
] ; 2 pages in-4 (portrait gravé joint).
600/800
E
N
FAVEUR
DE
L
’
ACADÉMICIEN
J
ACQUES
E
SPRIT
(1611-1678).
« Ayant apris que vous estes sur le point de faire la distribution des
benefices, encore que je ne doutte point que vous n’ayez assez de bonté
pour vous souvenir en ce rencontre de la suplication que je vous ay faitte
pour M
r
E
SPRIT
je ne laisse pourtant pas de vous suplier encore de ne le
pas oublier, et de croire que je vous en seray infiniment obligée, je suis
honteuse de vous importuner encore d’une chose de laquelle je vous ay
desja parlé, mais la confience que j’ay en vostre bonté me fait prandre plus
aysement cette liberté »…
Ancienne collection Antoine-François B
OUTRON
-C
HARLARD
puis Edmond F
RÉMY
(30 octobre 1998, n° 45).
124.
Marguerite de B
ÉTHUNE
-S
ULLY
, duchesse de ROHAN
(1593-1660) fille du grand Sully, épouse (1605) du capitaine
huguenot Henri II de Rohan (1579-1638) ; elle était célèbre pour sa beauté et ses galanteries.
2 lettres autographes signées « M. de Bethune » et « M. de Bethune duchesse douairiere de Rohan », [1645-1646, au
cardinal M
AZARIN
] ; 2 pages in-4 et 1 page in-fol. (portrait gravé joint).
800/1 000
A
U
SUJET
DU
SCANDALEUX
PROCÈS
PORTÉ
DEVANT
LE
P
ARLEMENT
POUR
FAIRE
RECONNAÎTRE
SON
FILS
T
ANCRÈDE
COMME
HÉRITIER
DES
R
OHAN
. [Né le 18 décembre 1630 des amours de la duchesse et du duc de Candale, le jeune Tancrède (1630-1649) fut enlevé en
1638 et envoyé en secret en Hollande par Marguerite de Rohan, la fille aînée des Rohan, qui répandit alors la nouvelle de sa mort ;
après le mariage de sa fille Marguerite avec Henri de Chabot en 1645, apprenant que Tancrède est toujours en vie, la duchesse
douairière veut faire reconnaître ses droits, mais sa fille Rohan-Chabot veut rester seule héritière de la famille, et s’oppose à ce que
sa mère place à la tête du duché de Rohan « un rejeton issu de ses malpropres amours » ; véritable scandale politique qui divisa
Paris, le jugement rendu le 26 février 1646 interdit à Tancrède de prendre le nom et les armes des Rohan.]
[1645]
. « Craignant de vous importuner de ma presance », elle lui fait passer un mémoire, « pur naré de l’estat des choses
presantes ». Elle est avertie que le duc d’E
NGHIEN
[le Grand C
ONDÉ
] souhaite assister au conseil « lors que mon affaire ce jujera non
pour y opiner mes pour voir comme lon y agira ce qui tiendra toute les voie en contrinte et nul ne cera libre en ces santimans
de la sorte quil prant cet affaire et ainsi il est innutille di faire trouver des advocats ni di faire nulle procedure. Je supplie tres
humblemant V.E. y apporter le remede que sa prudance jugera apropos afin que suivant la volonté de la reine et la vostre je puisse
avoir la justice libre ce qui ne pouroit estre en la presance dune personne si considerable et qui porte cette affaire avec tant de
chaleur a laquelle je ne puis resister sans lesquité de V.E. »…
Vendredi 16 février [1646]
. Depuis six semaines elle cherche à avoir l’honneur de le voir, « craignant que la fasillité que mes
ennemis ont de vous parler ne vous preocupe l’esprit contre moy ». Lundi son affaire se jugera, donc elle demande en grâce un
moment en particulier pour se justifier des calomnies et lui rendre compte de son procedé, « bien malheureuse de voir mintenir
contre moy une personne sans honneur ny sans aucunne estime et qui ne set ataché a nous que dans nostre fortune »…
Anciennes collections Alfred M
ORRISON
(t. V, p. 307)
puis Henri F
ATIO
(1932, n° 1063) [1] ;
Librairie ancienne Georges Privat
[2].