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785.
Françoise L
ILAR
, dite Françoise MALLET-JORIS
(née en 1930) romancière belge.
2 lettres autographes signées « Françoise Mallet » et « Françoise Mallet-Joris », Paris 1955-1958 ; 2 pages et demie in-4
chaque.
400/500
B
ELLES
LETTRES
SUR
SES
ROMANS
À
UN
CRITIQUE
.
12 février 1955
, à propos de son second roman
La Chambre rouge
. Elle
le remercie de son article des
Nouvelles littéraires
, mais dans lequel elle
devine une hostilité qui la peine d’autant plus qu’il renvoie une fausse
image d’elle-même qui la poursuit depuis
Le Rempart des Béguines
. Elle
partage son « hostilité vis-à-vis des jeunes filles monstres de la littérature
actuelle […] je ne déteste rien tant qu’une réputation de précocité, un
personnage d’ingénue perverse que certains aiment à m’imposer, à
imposer à toutes les jeunes filles qui commencent une carrière littéraire.
Je ne suis ni ingénue, ni perverse ; j’ai vingt-quatre ans, un enfant », et si
elle reconnaît qu’elle n’est qu’au début de sa carrière, elle n’est plus au
tout début de sa vie. « Je n’essaye en aucune façon d’établir avec d’autres
romans une surenchère scabreuse. J’ai voulu décrire l’expérience d’une
héroïne certes antipathique, mais qui pendant un instant entrevoit la
vérité de l’intégrité de l’amour, qui pourrait se sauver, sauver un autre
être, si elle renonçait aux vanités creuses qui font sa vie. Ce faisant, je
croyais décrire un échec, lamentable entre tous [...] mais si écœurantes
que paraissent à juste titre ses erreurs [...] mon héroïne cependant
reconnaissait elle-même s’être trompée, et il me semblait que la clarté,
que la vérité, ne sortaient pas souillées de ce livre »....
8 octobre [1958]
, à propos de son roman
L’Empire Céleste
(Prix Femina
1958)
.
« Le thème que j’avais voulu traiter dans
L’Empire céleste
[...]
est celui que je poursuis depuis
Le Rempart [des Béguines]
, celui de
l’erreur sur la personne, qu’il s’agisse de soi ou des autres, d’une erreur
volontaire ou involontaire. Pour Stéphane il s’agit d’une erreur presque
involontaire, pour Henry, d’un véritable refus de la “grâce”, qu’il est assez intelligent pour reconnaître et qu’il refuse. Pour moi,
c’est la même aventure, vue à l’envers dans un miroir. J’ai dû [...] mal la dégager, puisque cela ne vous est pas apparu ; mais ce n’est
pas pour moi, un mince sujet : c’est toute la question de la vie morale pour moi, vraiment et je suis triste de l’avoir si mal servie,
puisqu’on a pu s’y méprendre »... Etc.
Charavay, 1999
.
786.
Marie-Noëlle dite Minou DROUET
(née en 1947) poétesse prodige.
Lettre autographe signée « Minou Drouet », Le Pouliguen 29 décembre [1955], à Albert W
ILLEMETZ
, président de la
SACEM ; 1 page et quart in-8.
400/500
R
ARE
LETTRE
À
L
’
ÂGE
DE
HUIT
ANS
POUR
SON
ADMISSION
À
LA
SACEM. [Elle réussira l’examen d’admission en février 1956, malgré
une polémique au sujet de la paternité de ses poèmes.]
« Je m’appelle Minou Drouet, je suis née le 24 juillet 1947 à la Guerche, je suis française, têtue et musicienne. Je suis musicienne
d’ailleurs avant d’être tout le reste et je pense que le reste n’a aucune importance. Puisque vous aussi vous êtes musicien, je suis
sûre que vous devez être très gentil, alors je viens vous demander de bien vouloir me laisser dans votre maison qu’on appelle
la SACEM […] On a l’air de jouer au petit Chaperon-rouge, je fais toc toc à votre porte et vous allez me répondre
Minou tire la
bobinette et la chevillette cherra !
Il paraît que vous allez me faire passer un examen, j’espère qu’il n’y aura pas trop de problèmes ! »…
Les Neuf Muses, 2005
.
787.
Marie-Noëlle dite Minou DROUET
(née en 1947) poétesse prodige.
3 lettres autographes signées « Minou Drouet » dont une avec
POÈME
, 1956 ; 10 pages in-8 et 3 pages et quart in-4,
2 enveloppes.
800/1 000
B
EL
ENSEMBLE
DE
LA
JEUNE
PRODIGE
,
ÂGÉE
DE
NEUF
ANS
.
[7 mars 1956]
. Elle remercie Maître de R
IENZI
, son « ami bleu », pour l’envoi d’un stéréoscope et parle de son amour pour sa
maman à qui on fait des misères…
Elle transcrit au stylo rouge le poème
Ciel de Paris
:
« Ciel de Paris
poids
secret
chair
qui, par hoquets,
crache à nos faces
par la gueule ouverte des rangées de maisons
un jet de sang »…
Après le poème, qu’elle a écrit vite, elle avait « des tas d’autres choses mais j’avais envie de faire pipi, faut pas le dire, alors
pendant que j’y étais je chantais au WC les mots qui me restaient dans le cœur […] après ça m’a rasé de les ajouter »… Elle remercie
pour de nouveaux cadeaux, dont une serviette en cuir. Elle raconte son examen à la SACEM ; c’est elle qui a voulu le passer :
… /…