310
553.
Virginie O
LDOINI
, comtesse Verasis de CASTIGLIONE
(1837-1899) épouse (1854) du comte Francesco Verasis de
Castiglione (1826-1867), espionne, aventurière et lionne du Second Empire, elle fut la maîtresse de Napoléon III.
Lettre autographe ; 4 pages in-8 à l’encre bleue.
400/500
L
ETTRE
À
UN
AMANT
.
« 4 heures du matin !!! Comme il fait beau ! le coq chante (je l’ai amené pour l’entendre à mon levé et me rappeler notre couché :
t’en souviens-t-il ?) Quel différence entre les froides et noir nuits d’hivert, avec ces belles et clairs matinée d’été, où le soleil brille,
la mer gronde, le ciel est pur, tout est plaisir, exepté
lo sagrin
. Et dire que je ne l’aurais pas sans vous, que vous pourriez me l’ôter ;
que... je serais
presque contente
, que ça me suffirait, que je ne me plaindrais pas, que je ne pleurerais pas si de cette fenêtre je pouvais
sourir à autre chose qu’un toit froid et une allée solitaire. J’ai bien arrangé notre chambre, le tout n’est plus si
filfy
[
filthy
(très sale)]
j’en étais dégoutée, ça m’aurait fait fuir tandis que de cette façon j’ai passé le temps à habiller cet ermitage, en déshabillant Passy,
dans l’attente d’un meilleur de celui ou … (tu vas voir, quel lit quelle cuvette, et autre chose pareillement... Rien n’y manque dans
cette chambre à ce que dit la mère Marin portière
qu’un beau monsieur
»... Elle a aussi préparé une autre chambre, plus loin, dans le
dessein d’y attirer des invités, dont N
IGRA
, « pour faire nombre. Un mousquetaire doit venir il habitera la votre –
y a pas de danger
tais toi jaloux. Car j’ai décidément la volonté que vous veniez ».
O
N
JOINT
le texte manuscrit d’un télégramme (avec reçu) après son voyage aux funérailles de Napoléon III.
Ancienne collection Marcel P
LANTEVIGNES
(8 mars 1977, n° 172).
Reproduction page précédente
554.
SOPHIE DE WURTEMBERG
(1818-1877) Reine des P
AYS
-B
AS
; fille de Guillaume I
er
de Wurtemberg, première
femme (1839) de son cousin le Prince d’Orange, futur Guillaume III des Pays-Bas (1817-1890).
Lettre autographe signée « Sophie », Maison des Bois 18 juin 1870, à
L
’I
MPÉRATRICE
E
UGÉNIE
; 2 pages et demie in-8,
enveloppe avec son contreseing ms et cachet de cire noire aux armes (deuil) ; en français.
250/300
Lettre de condoléances sur la mort de Mme de M
ONTEBELLO
(Adrienne de Villeneuve-Bargemont, comtesse de Montebello,
1826-1870, dame du palais de l’Impératrice, décédée le 8 juin) : « Son commerce était si agréable qu’il était impossible de ne pas
s’attacher à elle ; sa maladie, la constance et la résignation avec lesquelles elle a supporté son long martyre, ont prouvé que ses
qualités étaient bien plus réelles encore. Les affections ne se déplacent et ne se remplacent pas, et je partage bien vivement la
douleur de Votre Majesté »...
Vente 13 juillet 1878
(Étienne Charavay, n° 175).
555.
EUGÉNIE
(1826-1920) Impératrice.
Lettre autographe signée « Eugénie », 30 août [1870], à la Maréchale B
AZAINE
; 2 pages in-8 (plis fragiles). 400/500
G
UERRE
DE
1870.
Elle lui fait suivre une lettre «
del maridito
[B
AZAINE
]. Je n’ai pas besoin de vous dire qu’elle m’a fait un plaisir énorme ; c’est un
peu de beaume dans le cœur. Dieu veuille que nous ayons bientôt de bonnes nouvelles. J’ai oublié de vous dire hier qu’il y a aux
Tuileries un appartement vacant que vous pourriez habiter en attendant les événements »...
Librairie Les Autographes, 1998
.
556.
EUGÉNIE
(1826-1920) Impératrice.
Lettre autographe signée « Eugénie », Camden Place, Chislehurst 7 novembre 1870, à la Maréchale B
AZAINE
; 11 pages
in-8.
1 200/1 500
I
MPORTANTE
LETTRE
SUR
LA
CAPITULATION
DE
M
ETZ
(28 octobre).
Sa douleur à la nouvelle de la capitulation lui a fait comprendre tout ce que l’Empereur allait souffrir, et elle l’a quitté juste
après l’arrivée du Maréchal... « Vous avez raison chere Mareschale de penser que pour rien au monde, je ferai passer un interet
dynastique avant l’interet de la France. Aussi, jalouse de ses gloires, c’est avec le cœur brisé que je vois ce systeme d’insultes sur
les hommes qui ont si vaillament combattu pendant plus de deux mois à Metz. Mais, ne vous tourmentez pas,
justice se fera
et
G
AMBETTA
en sera puni par le mépris public. La délégation de Tours savait parfaitement à quoi s’en tenir sur l’état des vivres à
Metz. J’y ai envoyé B
OURBAKI
qui ne leur a rien caché ». Elle cite aussi l’intervention du général B
OYER
pour presser la signature de
l’armistice, et ses propres avertissements par télégramme. « Mais
on
n’a rien fait pour les sauver, et on a crié à la trahison parceque
c’était la seule manière de se mettre à l’abri de l’accusation du public »... Ni la trahison, ni le feu, mais la faim seule a vaincu
l’armée. Et elles doivent être « fières, de cette vaillante armée et de ses chefs », que la calomnie ne saurait atteindre. «
On me dit
que
vous vous êtes laissé impressionner par ces
on dit
je ne le crois pas ; et je suis sure que vous apporterez au M
al
la seule consolation
qu’il puisse avoir dans ce moment ». Elle lui envoie un article où il est bien dit « que le manque de provisions et munitions a été
la cause de la capitulation »...
Librairie Les Autographes, 1998
.
557.
Marie-Thérèse de M
ODÈNE
, comtesse de CHAMBORD
(1817-1886) fille aînée de François IV de Modène, épouse
(1846) du prétendant au trône de France Henri V, comte de Chambord (1820-1883) ; ils n’eurent pas d’enfant.
Lettre autographe signée « Marie Thérèse », Frohsdorf 7 janvier 1872, à M. V
ILLARET DE
J
OYEUSE
, à Versailles ; 2 pages
in-8, enveloppe avec cachet de cire rouge à ses armes.
500/700
Sa lettre l’a profondément touchée. «
Oui
, Dieu sauvera la France ; et vous assisterez au triomphe du droit, mon cher M. de
Villaret. Je pense bien souvent à la bonne visite que vous nous avez faite à Bruges, mais je m’afflige que votre santé ait tant souffert
depuis ! Veuillez être l’interprète de ma gratitude auprès de votre sœur pour ses vœux de bonne année, et dites-lui bien des choses
affectueuses de ma part. On prie bien dans notre chère petite chapelle de Frohsdorf pour la France »…